«Joseph Kabila», un caillou dans un soulier
En 2001, Joseph Kabila succède à son père adoptif Mzée Laurent dans un cafouillage militaro-constitutionnel plus tard légitimé par un hold-up électoral. Contrairement au père, qui a mis ses derniers jours pour faire de son pays un Etat indépendant, le fils prendra tout son premier mandat pour jouer à la comédie. Avec un niveau d’étude à la limite de l’illettrisme, le «raïs congolais», Joseph Kabila, s’est assené la tâche «de relever la RDC et de la réconcilier avec elle même»…Sans blague !
L’ambition d’être l’homme-providence est une qualité, mais le pouvoir est enivrant.
«Joseph Kabila» est un imposteur, avant toute autre chose. C’est la "transcendance" de soi qui permet de réaliser des faits marquants. Dans ce domaine, le «raïs congolais» s’est avéré capable de s'imposer, à l’instar de ses compatriotes rwandais.
Il ne suffisait pas à «Joseph Kabila» d’être mal élu en juillet 2006, après un hold-up électoral avec le grand concours des occidentaux, il ne lui suffisait pas non plus de traficoter les urnes en novembre 2011 pour être réélu à un deuxième mandat… Comme si ça ne lui suffisait pas d'être déjà président, il est devenu au fil du temps son propre Premier ministre, son ministre des Affaires étrangères, son ministre de la Défense, le patron de la télévision. Il est même arrivé jusqu'à suppléer aux fonctions du Parlement en usant et en abusant des ordonnances présidentielles. A tel point que l'Assemblée nationale est devenue une caisse de résonance. Bref, une assemblée croupion.
Comme un caillou dans un soulier, «Joseph Kabila» a divisé, épuisé, fragilisé la société pour l’empêcher de choisir son destin. Ces 12 années n’ont pas apporté le progrès, mais la régression. Le pouvoir a banni la démocratie de la réalité, n’en conservant qu’une coquille vide dont il se sert pour maquiller le visage de la dictature, qui bloque la marche en avant de la société vers la liberté, la justice et les droits de l’homme. Le pouvoir présente sa dictature comme étant une démocratie. Le despote se déclare démocrate.
Par ailleurs, vouloir rester président, juste pour le titre, semble l’autre ambition cachée de «Joseph Kabila», certainement celle qui le motive le plus, mais qu’il n’osera probablement jamais avouer publiquement. Alors on maquille la réalité par des grands discours, pour mieux la travestir.
Le culte de la personnalité
Le «raïs congolais», exerce un pouvoir personnel, dominateur et totalitaire, confinant à la monarchie. Il y a une personnalisation à outrance inefficace et dangereuse; plutôt que de cultiver la haine ou plutôt la sagesse, il cultive le culte de sa personnalité.
Décider de rester au pouvoir à vie est une pratique que l’on ne rencontre que dans les pays réfractaires au principe de la légitimité par les urnes.
La parenthèse démocratique de 1990 —la Conférence Nationale Souveraine— avec tous les espoirs qu’elle avait pu susciter, a laissé place à un retour à la case du «faux départ» du début: le changement dans la continuité, à savoir la pratique d’un pouvoir sans partage, comme au temps du parti unique, le MPR.
Ainsi, le Parlement congolais complote de bricoler l’article de la Constitution qui limite la durée de la présidence congolaise à deux mandats de cinq ans.
Du coup, un grand boulevard est offert à notre «raïs» aux deux mandats pour rempiler autant de mandats qu’il le souhaite, jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Certains n'hésitent pas à se poser ouvertement la question : leurs parents ont-ils eu raison de se battre pour l'indépendance du Congo ? "C'est malheureux à dire, car j'aime mon pays, mais est-ce qu'on en serait là aujourd'hui si la Belgique était restée ?", s'interroge Lusala.
C’est le renoncement des Congolais à exercer leur droit. On ne demande pas aux Congolais de comprendre, mais de saluer avec chaleur et respect la politique du le «raïs». C’est gravissime. Peut-être est-il temps de dire stop, non à cette politique. Au nom de quoi le pouvoir s’arroge-t-il le droit de s’accaparer et de s’identifier à la souveraineté nationale qui relève de la responsabilité du peuple ?
Rien n'est moins faux que de prétendre que la RDC est aujourd'hui assise sur une poudrière. Rien n'est moins erroné que de présager que le pays risque de subir dans un proche avenir les mêmes soubresauts révolutionnaire que ceux que la Tunisie, l'Egypte, la Libye ou que la Syrie vit à l'heure actuelle.
Le sursaut viendra des jeunes, acteurs de combat pour la démocratie qui expriment le ras-le-bol de la société. Le changement, ce n’est pas pour plus tard, pour les autres générations, c’est pour nous, ici et maintenant.
O.M.. On ne peut marcher loin ni gouverner avec une pierre, même petite, coincée entre un pied ample et un soulier neuf. Il faut se défaire du caillou ou de la chaussure.