LA GUERRE ANNONCÉE SUR RFI...WARS COMING TO CONGO.
Le vote passé, l’heure est au dépouillement, à l’affichage et à la compilation des résultats. Un moment tout aussi délicat qu’il revient à tous les Congolais de soutenir ce merveilleux élan de dignité pour ne pas verser dans les excès et gâcher la fête.
Malheureusement, force nous est de relever les premières erreurs constatées moins de 24 heure après la fermeture des bureaux. Il s’agit, en premier lieu, de ce sentiment d’auto-satisfaction qui n’est rien d’autre que de « l’auto-proclamation » alors qu’il a été demandé à toutes les parties de laisser cette tâche à la Commission électorale indépendante pour un climat apaisé.
En effet, dans la dernière interview accordée à Radio France Internationale, François Mwamba, secrétaire général du MLC et Vital Kamerhe, secrétaire général du PPRD, ont versé dans cette auto-proclamation en affirmant qu’ils détenaient, l’un et l’autre, des preuves de la victoire de leur candidat et des fraudes..
Bien plus, ils se sont empressés de porter des accusations contre le camp adverse, avec une assurance surprenante. Comme si tous les deux camps refusaient subitement de perdre ces élections. Et pourtant, dans un acte d’engagement signé 48 heures plutôt, ils affirmaient leur détermination à s’en remettre à la Commission électorale indépendante. Il s’agit là d’une deuxième erreur qui pourrait être lourde de conséquences.
Et comme cela va de soi, des incidents ont été enregistrés dimanche soir et lundi matin dans certaines villes. Des incidents qui s’appuieraient sur des déclarations portant accusations de fraudes. C’est ainsi que dans la commune de Kintambo et à Matadi, pour ne citer que ces deux cas, des cadres politiques ont été lapidés et leurs résidences saccagées. Troisième erreur : la « victimisation ». Un mauvais signe car l’onde d’une telle intolérance est toujours ressentie loin. Il ne peut y avoir des effets d’entraînement dans d’autres coins du pays, et c’est l’embrasement général.
La participation semble s'être "tassée" par rapport au premier tour où plus de 70% des 25 millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes.
Elle "a globalement baissé, sauf au Kasaï (centre), où les électeurs qui avaient boycotté le premier tour se sont cette fois mobilisés", a indiqué un expert occidental.
Certains observateurs estimaient lundi que l'écart entre Kabila et Bemba pourrait se resserrer.
Pour un diplomate, "plus l'écart sera faible, plus les risques de contestation violente seront forts", en dépit d'une déclaration signée dimanche entre les deux camps, où le futur vainqueur s'engage à garantir la protection du vaincu, qui promet de son côté de ne pas recourir à la violence.
Cependant, cette « Déclaration de bonnes intentions » n’est pas si éloigné d’un « arrangement particulier » que devraient conclure les deux parties. Pourquoi cette peur ?... tres certainement parceque l'enfer, lui aussi est pavé de bonnes intentions.
D’aucuns affirment, la main sur le coeur, qu’il existerait des agendas cachés et que les deux candidats du 29 octobre sont convaincus, l’un et l’autre, de la victoire respective. Cas de figure qui pourrait conduire à un choc frontal au regard de premières erreurs que nous venons de soulever. Loin de verser dans le Congo-pessimisme, ces premières erreurs parlent d’elles-mêmes. Que faire ?