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LOSAKO
22 novembre 2006

Qui a mis le feu à la Cour suprême de Justice ?

carenfeu

Les médias internationaux accusent les partisans de Jean-Pierre Bemba d’avoir incendié une aile du bâtiment de la Cour suprême de Justice dans la commune de la Gombe. Faux, rétorque Fidèle Babala, directeur de cabinet du vice-président Jean-Pierre Bemba. Selon lui, c’est l’œuvre d’un « agent provocateur ». 

« L’incendie du bâtiment de la Cour suprême de justice est l’œuvre d’un agent provocateur. L’Union pour la Nation n’a aucun intérêt à tirer de cet acte au moment où elle attend la réponse de cette juridiction sur le recours en annulation des résultats provisoires  de l’élection  présidentielle introduit par Jean-Pierre Bemba ». « Qui a intérêt à piller les archives de la Cour suprême de Justice ? Que valent ces archives ?» Fidèle Babala que notre rédaction a pu joindre au téléphone dans la soirée, à Kinshasa, était ulcéré par nos questions. L’homme se trouvait dans l’enceinte de cette haute juridiction au moment des faits. Que s’est-il exactement passé ? Toutes les versions disent plus ou moins ce qui suit. Mardi 21 novembre. Il est environ 10h30 à Kin. La Cour suprême de justice entame sa première audience devant se limiter à l’examen de la recevabilité du recours déposé par Jean-Pierre Bemba Gombo. Plusieurs  partisans du chef de file de l’Union pour la Nation (UN) sont venus nombreux afin d’assister à cette audience déclarée « publique ». Combien sont-ils ? Deux cents ? Trois cents ? Plus ? A l’entrée du bâtiment, un important cordon de sécurité est tenu par des éléments de la bien nommée PIR (Police d’intervention rapide) et ceux de la Police intégrée qui sont occupés à fouiller tous ceux qui tentent d’accéder au prétoire. Devant une foule de plus en plus nombreuse, des policiers paniquent et commencent à lancer de gaz lacrymogènes afin, semble-t-il, d’empêcher les « bembistes » de s’approcher de trop près de l’immeuble. Des coups de feu sont tirés en l’air. Qui a tiré ? Pourquoi ? Selon une dépêche de l’agence américaine AP, des affrontements et des échanges de tirs ont aussitôt éclaté devant le bâtiment  provoquant l'interruption de l'audience. « Les coups de feu ont duré pendant 45 minutes », indique cette source. Aux alentours de 13 heures, plusieurs véhicules de la police sont en feu. Selon une dépêche de l’AFP, de nombreux policiers ont fui les lieux au début des tirs. Entre-temps,  une demi-douzaine de pièces de la Cour suprême de justice sont en flammes. Il en est de même de documents et mobiliers. Qui a mis le feu à cet immeuble ? « C’est un acte d’un agent provocateur », martèle Babala avec une pointe de colère. « C’est un crime qui ne profite nullement à notre famille politique », ajoute-t-il. Les soldats onusiens sont rapidement arrivés en tirant des coups de feu en l'air. La foule a fini par se disloquer en se dirigeant vers la résidence de Jean-Pierre Bemba. Des policiers, eux, ont continué à pourchasser les manifestants tout en lançant de grenades lacrymogènes.  C’est ici que des militaires affectés à la garde de la résidence de Bemba sobelganewsimage1604225nt sortis et ont ouvert le feu en direction de la police. "Des hommes armés s'étaient mêlés aux civils et ont ouvert le feu sur les policiers", a déclaré le ministre de l'Intérieur Denis Kalume Numbi. Un avis que contestent des témoins. Membre de l’UN, Denis Tabiana fait remarquer que les incidents ont éclaté alors que les juges  venaient d'entamer l'examen du recours.  Au nom de l’UN, Moïse Musangana, conseiller en communication du vice-président Bemba, a condamné « ces actes de vandalisme ». A l’instar de Fidèle Babala, Musangana  a souligné  qu'il n'y avait aucune raison de vouloir perturber le processus judiciaire. A Bruxelles, la représentation de l’UN en Europe parle d’ « attaque terroriste »  contre le bâtiment de la Cour suprême de Justice. « Le Bureau de la Représentation de l’Union pour la Nation vient d’apprendre avec stupéfaction que la garde privée de Joseph Kabila vient de tirer à l’arme lourde sur le bâtiment abritant la Cour Suprême de Justice à Kinshasa », indique un communiqué. Connaîtra-t-on la vérité sur ce qui s’est réellement passé dans ce Congo où les autorités répondent invariablement que « l’enquête est cours » ? « Nous avons espéré que les élections allaient nous conduire vers l’Etat de droit. Force est de constater qu’on assiste à une dérive autoritaire. On quitte la force du droit pour aller vers le droit de la force », a déclaré un opposant politique. Sur le ton du regret, notre interlocuteur a relevé le « déficit en communication » dont, selon lui, souffre Bemba Gombo. « Il garde le silence pendant que la terre entière accuse ses partisans d’avoir bouté le feu à la Cour suprême de Justice. A force pour lui de se taire, Jean-Pierre laisse la mauvaise information occuper le terrain. » A noter que plus de 2.000 partisans de Joseph Kabila se sont réfugiées au Congo-Brazzaville en provenance de la localité de Bolobo, dans la province de Bandundu. Ils fuyaient des affrontements signalés entre le 17 et le 19 dans cette contrée. Bilan : une dizaine de morts

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