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LOSAKO
24 novembre 2006

FAUT-IL DÉJÀ REFERMER LA PARENTHESE JEAN PIERRE BEMBA DANS LA LUTTE CONGOLAISE CONTRE LES IMPOSTURES DE “KABILA” ?

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Il y a de quoi se poser cette question en lisant le dernier communiqué de Jean Pierre Bemba portant l’expression « recourir à tous les moyens légaux » pour combattre Kabila. On ne sait pas si on peut déjà parler d’abandon, d’aveu d’impuissance ou de fuite en avant.

De quelle légalité Jean Pierre Bemba fait allusion ? Celle qui a toujours été bafouée par le nommé Kabila, imposteur et usurpateur ! Kabila souffre de ce que Albert Memmi appelle « le complexe de Néron » dans son livre Portrait du Colonisé. « Plus l’usurpé est écrasé, plus l’usurpateur triomphe dans son usurpation…A la limite, l’usurpateur tendrait à faire disparaître l’usurpé dont la seule existence le pose en usurpateur ». On a du mal à croire à Jean Pierre Bemba lorsqu’il parle de « moyens légaux » et quand il se transforme en légaliste ». Mais pour plaire à qui ?

La « légalité » de Jean Pierre Bemba apparaît comme une montagne qui cache une reconnaissance tacite d’une défaite sur papier annoncée et prévisible. Laquelle défaite serait en train de se négocier à l’amiable, comme qui dirait entre vieux complices…

On a comme l’impression, et on espère vivement qu’il en soit ainsi que Jean Pierre Bemba veut rejeter la faute à la Cour Suprême de Justice. Il veut se laver les mains. Il cherche pour cela un bouc émissaire alors que sa participation aux élections sonne à l’oreille comme une complicité notoire à une mascarade électorale organisée uniquement dans le but de légitimer le pouvoir de l’enfant-roi.

Qui est complice de qui, s’interroge le peuple ? Qui trahit qui ? Qui a trahi le peuple congol ais et porte la responsabilité de permettre à ce crapaud de se prévaloir d’un titre volé? L’histoire le dira un jour et le peuple en demandera des comptes. Ce n’est pas surtout un fait nouveau. C’est pourquoi, on s’en étonne le moins car les Congolais ont cessé à surprendre le monde depuis.

Le peuple veut savoir, il veut qu’on lui dise, par ceux qui l’ont conduit à commettre cette bourde : participer aux élections, ce que gens feront une fois que la Cour Suprême de Justice aura célébré sa messe?

Il ne faut pas ignorer que la plupart des magistrats siégeant à la Cour Suprême de Justice ont été nommés à ces postes par un décret signé par « Kabila ». Ne fut ce qu’à ce titre, ils sont humains, ils sont faits de chair et d’os, ils lui doivent leur honneur, leur virilité pour certains et leur rang social. « Kabila » et son décret leur ont conféré une certaine dignité sociale aux yeux d’un peuple écrasé en quête d’un leadership.

Pourquoi laisser naïvement le peuple placer un grand espoir en ces magistrats à qui beaucoup attendent, on ne sait au nom de quoi, l’abandon de leurs privilèges et autres prestiges acquis pour élever Jean Pierre Bemba au rang de Président de la République Démocratique du Congo. Les Congolais semblent avoir une mémoire courte car cette cour n’est pas à sa première trahison. Elle a en son temps rejeté les requêtes introduites par l’Opposition Politique non- armée. Jean Pierre Bemba aurait dû apporter son concours et soutien au Docteur Kabamba, à Prosper Ndume et à Lisanga Bonganga. Le monde aurait évité toutes ces contestations et perte de temps.

L’arrêt final de la Cour Suprême de Justice sonnera la désillusion d’une certaine classe politique congolaise éprise de la facilité. Les valeurs telles que la légalité, le sens d’honneur et la honte n’ont jamais animer et marquer l’action politique au Congo. Le parcours de Kabila et le soutien lui apporté par quelques brebis congolaises égarées sont autant d’éléments affirmatif.

Au lieu de s’autoproclamer « président de la République Démocratique du Congo », fort des chiffres détenus par lui et par son camp le donnant gagnant des élections auxquelles il a convié le peuple Congolais, Jean Pierre Bemba se laisse surprendre par un certain religieux congolais du nom de Malu Malu qui annonce « Kabila » vainqueur des élections. Une situation inconfortable qui le met dans la défensive alors qu’il devait et doit conserver l’initiative de l’action politique, demeurer offensif pour garder ses partisans en état d’éveil et mobilisés en vue d’une bataille décisive, si bataille y aura.

Bemba s’enlise dans des querelles distrayantes de chiffres au lieu et place de stratégies en vue d’asseoir sa victoire, la rendre effective, transformer en effet les chiffres que lui et ses partisans revendiquent avoir remportés en une victoire certaine et effective. Ils oublient que c’est la manière qui compte, celle qui consiste à transformer les chiffres en une réelle victoire. On s’attend, et de manière passive, à ce qu’un usurpateur se conduise en « gentleman » comme si cela relèverait de sa nature. Cette attitude de l’élite politique congolaise dénote un amateurisme criant, un leadership malade dont les signes sont loin d’être trompeurs.

Le terme « légaliste » est une adresse à l’Occident qui se contente d’en prendre bonne note. Et c’est tout. Il est utopique que l’Occident et Louis Michel puissent dans ce cas devoir un brin de respect à un peuple et à son élite incapables de livrer une moindre bataille, incapables d’actes de bravoure et d’honneur. L’Occident et Louis Michel sont des prédateurs par nature… une attitude « plus logique, affectivement plus cohérente » pour eux. Et le jour où ils cesseront de l’être sonnera la fin d’une vie d’abondance et d’aisance. Il ne faut pas l’attendre pour demain ce jour, car d’après leur Bible, l’homme serait un loup pour un autre. Les prédateurs s’attaquent normalement aux faibles qui se livrent sans résistance.

Les africains, particulièrement les Congolais, doivent cesser d’avoir un pasteur dans chaque maison. Ils doivent cesser de pleurnicher, de vouloir transformer Aldo Ajello, le fameux émissaire européen, De Gutch ou encore un autre Louis Michel en tigres en papier sans que leur nature et celle de leur combat n’aient subi au préalable une totale modification.

Il est vrai que comparaison n’est pas raison, que Congo- Brazzaville n’est pas Congo- Kinshasa, que Lissouba est de loin meilleur à cet homme nommé « Kabila », mais il est aussi vrai que les hommes de la trempe de Sassou Nguesso, particulièrement dans ce cas précis, ne courent pas les rues de Kinshasa. Lissouba fut élu démocratiquement, mais la politique étant souvent une question de rapport de forces, Sassou Nguesso le renvoya à ses syllabus.

« Quand un peuple n’a d’autre ressource que de choisir son genre de mort, quand il n’a reçu de ses oppresseurs qu’un seul cadeau, le désespoir, qu’est ce qui lui reste à perdre ? » , s’interroge Jean Paul Sartre.

Ave Caesar, morituri te salutant !
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