Le président J. Kabila décrète un deuil national
Un deuil national
Le président de la République a appris la nouvelle du décès du cardinal Etsou à partir de Lubumbashi où il séjourne. Aussitôt, il a fait un message de condoléances au Pape et à toute l’Eglise catholique. Le chef de l’Etat annonce également un deuil national qui sera décrété le jour de l’inhumation de la dépouille mortelle de l’Archevêque de Kinshasa. Voici l’intégralité du communiqué de la présidence daté de Lubumbashi :« C’est avec une profonde consternation que le Président de la République a appris le décès de Son Eminence le Cardinal Frédéric Etsou, Archevêque de la Ville Province de Kinshasa. A cette sombre occasion, le Chef de l’Etat adresse, au nom du peuple congolais et au sien propre, Ses condoléances les plus attristées respectivement au Saint-Père, à l’Archevêché de Kinshasa, à l’Eglise catholique, à travers la Conférence Episcopale du Congo, et à toute la communauté chrétienne en général. Que le sens du devoir dont le regretté Cardinal a fait montre par son encadrement spirituel, durant sa vie sacerdotale et son mandat à la tête de l’Archidiocèse de Kinshasa, serve de source d’inspiration au sein de"I’Eglise et à tous les chrétiens. Pour honorer sa mémoire, le Président de la République ordonne qu’un deuil national soit décrété le jour de son enterrement. Que l’âme de l’illustre disparu repose en paix ».
Qui remplacera Etsou ?
Avec le décès de Frédéric Etsou, la lutte pour sa succession commence. Il s’agit essentiellement d’une lutte dans l’opinion. Car, en effet, la désignation d’un cardinal ne donne pas lieu à une quelconque lutte entre les prêtres. Il revient au Souverain pontife le devoir de choisir parmi les évêques du pays, celui qui va remplacer Frédéric Etsou. Il va de soi qu’il faudra commencer par pourvoir au poste de l’archevêque de Kinshasa. La pratique ne veut pas que le remplaçant de l’archevêque soit choisi nécessairement parmi ses auxiliaires de la capitale. En termes clairs, ni Mgr Bulamatari ni Mgr Kisonga ni Landu n’est remplaçant automatique de Frédéric Etsou. Il n’est pas dit non plus que le prochain archevêque de Kinshasa ne pourra pas venir de ses trois auxiliaires. Le Saint Père aura le choix entre tous les évêques du pays de l’Est, de l’Ouest, du Sud comme du Centre. Si au sein de l’Eglise, le problème ne se pose pas clairement et ouvertement, dans l’opinion, on a des préférences. En termes clairs, c’est dans l’opinion des chrétiens que la lutte pour la succession se déroule. On parle d’un évêque de l’Est comme éventuel remplaçant de Etsou. Dans une certaine opinion, on voit l’actuel président de la conférence épiscopale. D’autres ne donnent pas beaucoup de chance à Mgr Monsengwo, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Les raisons avancées en faveur ou en défaveur des uns et des autres n’ont malheureusement rien de religieux. C’est pourquoi, on ne sera pas étonné de constater que le Saint Père a ses raisons que les fidèles ignorent. Quelle que soit la personne qui remplacera le cardinal défunt, le souhait des Congolais est qu’il participe au développement de l’Eglise et à travers elle, au développement de tout le pays qui passe par la promotion de l’homme, de tout l’homme.