La succession du cardinal Etsou est ouverte

Lundi 15 janvier 2007 : dernier jour des obsèques du Cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi décédé le samedi 6 janvier 2007 aux Cliniques universitaires de Leuwen, en Belgique. Depuis le rapatriement de sa dépouille mortelle à Kinshasa, le jeudi 10 janvier, des milliers de Congolais, sans oublier des personnalités étrangères, sont allés s’incliner devant le cercueil de l’illustre disparu pour lui rendre un dernier hommage. Trois grandes célébrations eucharistiques précèdent son inhumation. Celles de samedi et de dimanche ont été présidées respectivement par Nosseigneurs Laurent Monsengwo et Nlandu. Celle d’aujourd’hui sera présidée par le Cardinal Christian Tumi, archevêque de Douala, légat du Pape pour la circonstance. Du coup, la succession de l’archevêque de Kinshasa est ouverte. Qui sera le successeur de Mgr Etsou au cardinalat ?

Le Cardinal Frédéric Etsou sera inhumé aujourd’hui, lundi 15 janvier 2007, en la cathédrale Notre-Dame du Congo. Juste aux côtés de son prédécesseur, Feu le cardinal Albert-Joseph Malula, décédé le 14 juin 1989, également aux mêmes Cliniques universitaires de Leuwen, en Belgique. En cette circonstance, le chef de l’Etat a décrété un deuil national. Mais auparavant, la messe de suffrage sera présidée par le Cardinal Christian Tumi, archevêque de Douala, légat du Pape Benoît XVI. Hier dimanche 14 janvier, Mgr Nlandu, vicaire auxiliaire, jusque-là du diocèse de Kinshasa, a présidé la célébration eucharistique qui s’est déroulée dans l’enceinte du stade des Martyrs.

Occasion donc toute donnée qui a permis aux milliers de Kinois ainsi qu’à une forte délégation des Congolais de Brazzaville, avec à leur tête l’épouse du président Sassou Nguesso, de lui rendre un dernier hommage. Une célébration eucharistique qui s’est déroulée toujours sous une forte émotion. Ce d’autant plus vrai que le décès du cardinal Etsou, archevêque de Kinshasa, a provoqué une profonde consternation au sein de la population congolaise ainsi que dans l’Eglise catholique du Congo. Grand homme de Dieu, homme de la vérité et de la paix, cardinal Etsou a marqué la population congolaise ses derniers jours de vie par ses prises de position fermes, courageuses, mais s’inscrivant dans l’intérêt général du mieux être de la population congolaise

Consternation pour autant que le Cardinal est allé dans le Royaume de Dieu en laissant inachevées de nombreuses initiatives au profit des chrétiens de Kinshasa. Tel ce complexe à construire, juste en face du stade Tata Raphaël. Mais également la chaîne de télévision à mettre sur pied dans le cadre de la mission d’évangélisation de l’Eglise catholique du Congo.

LA SUCCESSION

Ce qui préoccupe bien de gens, en ces instants précis, est bien sûr la succession du cardinal Etsou, en sa qualité d’archevêque de Kinshasa. Cette question a déjà fait l’objet de plusieurs interprétations. Le Potentiel s’est même longuement étendu sur cet aspect du problème pour éclairer la lanterne des uns et des autres, en relevant que le dernier mot reviendra au Vatican et que tout se déroulera selon le Code du droit canonique.

Mais en attendant, il n’empêche que plusieurs noms soient avancés. Il s’agit de Nosseigneurs Nlandu, vicaire de Kinshasa, Monsengwo, archevêque de Kisangani, Tharcisse Tshibangu de Mbuji-Mayi.

Cette nomination devra au préalable bénéficier du quitus du président de la République, au nom de la sainte alliance « Eglise -Etat ». En attendant, le Saint-Père a nommé Mgr Nlandu en qualité d’Administrateur apostolique de l’archidiocèse de Kinshasa. Faut-il par là prédire qu’il serait le mieux placé par rapport aux autres pour succéder au cardinal Etsou ? Seul le Vatican pourrait donner une réponse définitive à cette interrogation.

Cependant, succéder à un si grand homme de Dieu qu’était le cardinal Etsou n’est pas du tout chose facile. Sa mort, on le sait, laisse un grand vide à l’archidiocèse de Kinshasa car, Mgr Etsou a connu également des moments difficiles avant d’être adopté et adulé en succédant à un autre grand homme de l’ Eglise, feu le cardinal Malula. Deux prélats qui, grâce à leur forte personnalité d’hommes de Dieu, avocats des populations pauvres de la République démocratique du Congo, plus particulièrement celle de Kinshasa, ont su élever leurs voix pour combattre l’injustice, l’inégalité et la domination. Aussi, chacun de leurs messages apostoliques était ressenti comme un souffle nouveau dont le peuple a toujours tant besoin. Des messages qui éclairaient des esprits et redonnaient confiance aux hommes de bonne volonté et épris de paix et de justice.

Au plan de la liturgie, Malula a marqué l’Eglise catholique en instituant le rite congolais Quant aux œuvres pour venir en aide aux plus démunis, il a laissé des monuments qui servent de centres hospitaliers, sans oublier des édifices d’enseignement, primaire, secondaire, supérieur et universitaire pour parfaire l’éducation des Congolais. Sur ce point précis de l’œuvre sociale, le cardinal Etsou laisse un patrimoine immobilier qui ne demande qu’à être mis en valeur.

Le successeur de Cardinal Etsou devrait incarner tout cela pour être le grand berger du clergé kinois et de la communauté catholique de Kinshasa.