Masunzu tue à Minembwe !
*Sous la conduite du général de brigade Masunzu, la guerre a repris de plus bel à Minembwe, Kamombo (Fizi), Bijombo (Uvira)… Il y aurait déjà plus d’une dizaine de tués parmi les officiers, de nombreux blessés et la population a trouvé refuge dans la brousse exposée aux pluies diluviennes aux pieds des collines. Mais pourquoi Masunzu n’a jamais regagné, depuis deux ans, Kananga, son poste d’affectation comme Commandant région second ? Quels rapports entretiendrait-il avec l’autre Général qui, lui, est Commandant de la Région Militaire à Bukavu ?
Il y a, dans ce qui se passe au Kivu, de quoi tourner en bourriques même les plus expérimentés des analystes politiques, peut-être aussi les observateurs militaires.
Depuis le vendredi 26 janvier dernier, on parle d’une situation de guerre que dirigerait le général de brigade FARDC Masunzu contre les hommes du major Makanika Michel au sud Kivu. Selon plusieurs sources concordantes, Mazunzu a commencé par lancer ses troupes à l’assaut de Bijombo, une localité située dans le territoire d’Uvira où étaient basés le major Makanika qui a toujours refusé d’obéir à ses ordres. Dans la nuit de dimanche à lundi 29 janvier, le général Masunzu a simultanément attaqué le village de Kamombo dans le territoire de Fizi et Minembwe. Minembwe qui avait fait coulé beaucoup de salive lors de l’examen et adoption d’un article de la loi électorale sur le découpage territorial. Le RCD s’était vainement battu pour son érection en territoire pour constituer une circonscription électorale.
Déjà, une dizaine de morts, de nombreux blessés
Les combats d’une forte intensité qui se déroulent encore sous silence dans la partie orientale de la province du Sud Kivu ont déjà fait une dizaine de morts, plusieurs blessés graves et légers, de milliers des déplacés. La population qui a trouvé refuge dans la brousse aux pieds des montagnes est exposée aux intempéries de tout genre, notamment les pluies diluviennes.
Et ironie du sort, c’est à Minembwe et dans ses environs qu’habitent les parents de la plupart des dirigeants du RCD. Moïse Nyarugabo, ministre sortant de l’Economie qui a eu la chance de se faire élire Sénateur à Kinshasa, a sa mère à Minembwe. Ruberwa a ses proches à Bidega, à quelques Km de Minembwe. Avait-on vraiment besoin d’une nouvelle guerre ?
Une alliance Masunzu- Interhamwe ?
Dans certains milieux, on n’hésite pas à accuser Masunzu de recourir aux miliciens Hutu Interhamwe quand il le faut pour venir à bout de ses ennemis. Selon un observateur militaire qui a requis l’anonymat, Masunzu s’était directement adressé à un groupe desdits miliciens venus de Lulenge (Fizi). A Kamombo, Masunzu aurait recruté des militaires autrefois capturés par les Interhamwe qui attendaient leur intégration dans les rangs des FARDC.
Masunzu, un autre Nkunda ?
Le général Masunzu était affecté à Kananga au Kasaï Occidental comme Commandant second de cette région militaire. Des sources confirment que le général n’avait fait que deux semaines dans son lieu d’affectation. Au motif qu’il voulait récupérer les membres de sa famille, l’homme s’était rendu au Sud Kivu d’où il n’est plus reparti. Là, il commande toute une brigade.
Dans l’opinion, on s’interroge pourquoi le général Masunzu n’a jamais été obligé de se rendre là où le devoir l’appelait ? Jouerait-il le rôle de Nkunda ? Au profit de qui ? Que viserait Masunzu en prenant l’initiative de lancer des hostilités à un moment où la priorité devrait être la normalisation du pays et la réconciliation nationale ?
Beaucoup de questions qui méritent une réflexion profonde.
A Mbuji Mayi, on marche pacifiquement
Les militaristes du Sud Kivu se battent pour des motivations obscures. Pendant ce temps, au Kasaï Oriental, les gens sont dans les rues pour protester contre une invalidation jugée cavalière de Dominique Kanku, candidat gouverneur de province.
Sept manifestants ont été arrêtés, selon des sources policières pour raisons d’enquête. La ville de Mbuji Mayi était paralysée toute la matinée d’hier mardi 30 janvier. Les activités n’ont pu reprendre que dans les après-midi. Tout cela laisse présager un avenir pas du tout radieux pour la RDC.