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LOSAKO
16 février 2007

Corruption, impunité : la cohésion et l'intégration nationales menacées

antoine_giz_minLe paysage politique, en train d'être planté à l'issue des scrutins nationaux et provinciaux organisés en RDC, doit être vidé des anti-valeurs qui gangrènent la société congolaise afin que, grâce à la cohésion et à l'intégration nationales, naisse en RDC une véritable nation.

CONSCIENT du fait, Joseph Kabila a, dans son message d'investiture le 6 décembre 2007, promis de susciter un « électrochoc » mais, les effets tardent à venir.

« Mon rôle dans la nouvelle configuration institutionnelle est de conforter la refondation de l'Etat et de susciter un véritable électrochoc pour une révolution profonde des mentalités. Veiller au maintien de l'unité et de la cohésion nationales retrouvées sera l'épicentre de mon action politique », a déclaré le président Joseph Kabila.

Dans la foulée, il a invité tous les leaders d'opinion à jouer pleinement leur rôle quant à la formation civique et à la conscientisation de la population, appelant chaque Congolais à se « sentir porteur d'une espérance sans cesse renouvelée à la prospérité ».

Mais, la corruption et une insécurité généralisée s'érigent déjà en chemin de croix.

Deux priorités

De prime abord, il appert que la classe politique congolaise, malgré les dérives de certaines de ses composantes, entend juger le gouvernement du Premier ministre Antoine Gizenga aux actes.

« Nous ne pouvons pas préjuger d'un gouvernement dont nous ignorons à ce jour les articulations de son programme », a déclaré le secrétaire général du RCD, invité mardi soir d'une chaîne de télévision privée.

Toutefois, il a souhaité le voir placer, parmi ses priorités, la cohésion et l'intégration nationales, deux des objectifs fixés par le Dialogue intercongolais que les institutions issues de l'Accord global et inclusif n'ont pas pu réaliser durant les 36 mois qu'aura durée la transition.

Comme on le sait, le tissu national est durement fissuré par cinq années de guerres multiformes (1998-2003). Dès lors, il a besoin d'un bon coup de neuf de la part des autorités publiques légitimées par le peuple congolais lors des élections présidentielle, législatives, provinciales, sénatoriales ainsi que celles des gouverneurs et des vice-gouverneurs de province.

« Tous les Congolais, quelle que soit leur tribu ou leur approche idéologique, doivent se sentir unis dans seule et même nation », a recommandé un diplomate occidental en visite au siège du Potentiel la semaine dernière.

Le Préambule de la Constitution, adoptée par référendum, est suffisamment expressif à ce propos, lorsqu'il rapporte que le peuple congolais est animé par la « volonté commune de bâtir, au cœur de l'Afrique, un Etat de droit et une Nation puissante et prospère, fondée sur une véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle ».

Au-delà donc du programme que le Premier ministre Gizenga va présenter incessamment à l'Assemblée nationale, les Congolais attendent voir évoluer sur terrain de vrais patriotes, animant leurs départements respectifs avec la ferme volonté de placer l'intérêt supérieur de la nation au-dessus des leurs propres.

Difficile conjonction

A l'analyse de quelques événements survenus ces deux derniers mois, le doute est permis quant à la réalisation de ces deux priorités, tenants du pouvoir et leaders d'opinion semblant encore loin de la parole aux actes.

Le ministre de l'Intérieur a, à la suite des combats ayant opposé au mois de novembre les FARDC aux éléments des 81ème et 83ème brigades fidèles au général déchu Laurent Karumuna Nkunda Kozera alias Nkundabatware, exclu toute négociation avec le renégat, rappelle-t-on.

« Laurent Nkunda est considéré comme un criminel, tant international que national. Le gouvernement ne doit pas négocier avec Laurent Nkunda. Le gouvernement vient avec un ultimatum. On lui demande : (1) de cesser avec des hostilités, (2) de replier ces hommes, (3) de les mettre à la disposition du gouvernement pour le brassage », a déclaré le général Denis Kalume Numbi en mission à Goma. Quelques semaines plus tard, Kinshasa annonçait avoir eu, avec le même Nkunda, des négociations ayant abouti à un mixage (alors que les Accords de Lusaka et de Sun City parlent de brassage) des insurgés avec l'armée régulière !

Et pourtant, Joseph Kabila a averti que « les prisons de l'Etat seront ouvertes à tous ceux qui se mettront en travers de la loi », promettant de lutter contre « l'impunité et l'immoralités politiques qui sont malheureusement enracinées dans le sol politique congolais ». Or, cette immoralité politique a eu comme terrain de prédilection le processus électoral où les actes de corruption ont été dénoncés bruyamment lors des élections sénatoriales et des gouverneurs de province. Le président de la République définit la corruption comme étant un « fléau qui est à la base du ralentissement total du développement du pays ».

Mais, alors que le secrétaire général des Nations unies, l'Eglise catholique et plusieurs Ongdh dénoncent ces actes de corruption et appellent à des sanctions exemplaires, le président de la République et le Premier ministre continuent de garder le silence.

C'est la même attitude qu'ils affichent s'agissant des tragiques événements survenus au Bas-Congo (134 morts , selon la Monuc), susceptible d'ébranler une cohésion nationale encore fragile.

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