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LOSAKO
10 mars 2007

La Banque mondiale trompée au Congo-Kinshasa

Paul Wolfowitz, président de la Banque mondiale, est attendu à Kinshasa alors que des centaines de031209_D_2987S_016_screen millions d'euros de l'institution auraient été détournés.

PAUL Wolfowitz, président de la Banque mondiale, sera aujourd'hui et demain en République démocratique du Congo dans le cadre d'une mini-tournée africaine qui l'a déjà conduit, en début de semaine, au Ghana. Sa visite coïncide presque jour pour jour avec l'envoi, il y a un an, d'une mission d'experts de son département de déontologie institutionnelle chargée d'enquêter sur les allégations de corruption au sein des projets de la Banque mondiale. Si la communauté internationale continue à fermer les yeux sur les centaines de millions de dollars détournés des caisses de la Banque mondiale, les agents économiques congolais sont toujours plus nombreux à dénoncer la gabegie.


À Kinshasa, il est de notoriété publique que des contrats ont été signés en violation des procédures de la Banque mondiale, par des agences d'exécution mises en place à son initiative. Combien de millions de dollars ont-ils été investis dans les projets par rapport à ce qui a été effectivement décaissé ? Répondre à cette question donnerait une idée de l'ampleur du scandale. En août dernier, le représentant de la Banque mondiale à Kinshasa déclarait que les décaissements s'élevaient à 1,5 milliard de dollars, dont environ 700 millions en appui budgétaire, sans contrôle de Washington...

Utilisation de fonds à usage privé

Toutes les méthodes ont été bonnes pour détourner les fonds : passations de marché irrégulières, « primes de présence » de plus de 50 000 dollars, surfacturations, « cadeaux de fin d'année », utilisation des fonds à usage privé, etc. Certains contrats routiers de plus de 30 millions de dollars, avec délais d'exécution de 18 mois, n'ont même pas été réalisés à moitié, trois ans et demi après leur signature. « Paul Wolfowitz a promis de visiter un centre de réhabilitation d'anciens soldats. Ira-t-il faire un tour du côté de l'avenue de l'Université, dont la réfection nous a coûté un million de dollars du kilomètre et qui est aujourd'hui redevenue impraticable ? », se demande un observateur économique.

Tous ceux qui ont participé à l'enquête de mars dernier s'étonnent aujourd'hui de la passivité du patron de la Banque mondiale qui s'est pourtant forgé une solide réputation de « lutteur contre la corruption ». Peu de dispositions ont été prises. Le pays a certes perdu le dernier décaissement du FMI, mais les utilisations de fonds en appui budgétaire sont toujours sans contrôle. Certaines sommes liées à des projets concernant le sida ou le désarmement seront peut-être remboursées, mais personne n'a été sanctionné.


Interrogé par Le Figaro à Washington, le chargé de communication de la Banque mondiale affirmait qu'il ne ferait « aucun commentaire sur une enquête en cours », assurant que les conclusions présentées au gouvernement congolais n'ont pas vocation à être rendues publiques.

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