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LOSAKO
12 mars 2007

RDC : Situation financière catastrophique

1364426662L’état des lieux sur la situation générale du pays a été fait Deux constats majeurs se dégagent: situation financière catastrophique et spoliation du patrimoine national. Un véritable scandale. Tel est l’héritage du gouvernement de transition au gouvernement Gizenga. Que va-t-il se passer ?

La première réunion du gouvernement s’est déroulée samedi 10 mars sous la présidence du chef de l’Etat. Outre les directives générales du chef de l’Etat aux membres du gouvernement sur les nouvelles règles de la gestion du pays, le respect de la déontologie et de l’éthique des membres du gouvernement appelés à faire la déclaration sur leur patrimoine familial, deux constats sautent aux yeux. Selon le ministre de la Presse et Communication nationale, porte-parole du gouvernement, « la situation financière héritée est catastrophique pour l’ensemble des ministères ». En plus, il a qualifié « de non fiables les inventaires des immeubles et infrastructures abritant les services de l’Etat » faits par leurs prédécesseurs. Il s’agit « des bâtiments en état de délabrement avancé, cessions indues des véhicules d’Etat au profit des membres des cabinets sortants ». En des termes appropriés, il est question tout simplement de la spoliation du patrimoine national.

Aussi le gouvernement a-t-il décidé « de diligenter l’audit patrimonial en vue d’établir la véritable situation au moment de la prise des fonctions des ministres. L’audit en question concernera l’ensemble du patrimoine de l’Etat et la certification des titres de propriété », a dit le porte - parole du Gouvernement.

Il s’agit donc d’un véritable scandale. La presse, on le sait, en ce qui concerne la situation financière, avait fait état d’un déficit de 61 milliards de Francs congolais, soit plus de 140 millions USD, en l’espace de deux mois, janvier - février. Pire, il n’ y a plus de liquidité à la Banque centrale. Un déficit dû au fait que les membres du gouvernement sortant se seraient faits payés des indemnités d’entrée et de sortie; ils ont favorisé le paiement de certaines factures des tiers pour des raisons faciles à deviner, déversant ainsi sur le marché de change une quantité importante de la masse monétaire. Ce qui a entraîné la dépréciation de la monnaie nationale. Bien plus, les experts du FMI ont été sidérés de voir comment sont gérées les recettes de l’Etat par les Régies financières. Un véritable scandale. Quant à la spoliation du patrimoine national, il n’ y a qu’à observer l’accélération du banditisme urbanistique qui a pris de l’ampleur jusqu’ à la vente des espaces libres. Tel est le cas du jardin botanique et zoologique. Une gestion insouciante et révoltante qui souligne, si besoin en est encore, que le mal est profond.

AGIR

Le mal est fait. Le constat établi. Il revient maintenant au gouvernement Gizenga d’agir, au sens plein du terme, pour sortir le pays du gouffre où il se trouve. Le premier mérite du gouvernement Gizenga est d’avoir fait ce constat scandaleux, mis en doute les opérations de remise et reprise. Maintenant, il lui revient d’agir en proposant des solutions et des alternatives, et ne plus s’adonner à des jérémiades. Ce sera le second mérite pour ne pas être taxé d’un gouvernement des « incapables ».

Au fait, il aurait été surprenant de voir le Premier ministre hériter d’une situation financière saine. Dans l’opposition, il ne cessait de critiquer cette gestion scabreuse. S’il s’est résolu à assumer les fonctions actuelles, c’est justement pour remédier à la situation, mettre fin à la corruption et imposer la bonne gouvernance. C’est à ce niveau qu’il rejoint la vision politique du chef de l’Etat.

Aussi, s’il faut commencer à ouvrir les portes des prisons, qu’il n’hésite point à le faire. Mais dans les prescrits d’un Etat de droit. C’est à dire, en confiant à la justice tous les dossiers litigieux pour que la part des responsabilités soit établie et que les coupables subissent la rigueur de la loi. Car, ce serait encore plus scandaleux de ne pouvoir pas le faire tant les partenaires extérieurs suivent de très près le comportement du Gouvernement Gizenga.

Outre sa capacité de remettre la population au travail, il sera jugé aussi par sa détermination dans la lutte contre l’impunité et la corruption. Bonne gouvernance et restauration de la démocratie, ce sont les conditions posées par la Banque Mondiale, l’Union européenne pour accéder aux facilités élargies.

LE SORT DU PAYS

L’ampleur de la tâche qui attend le gouvernement Gizenga n’est plus à démontrer. Ce qu’il faut retenir, c’est que le sort du pays est entre les mains du Premier ministre.

S’il maintient sa logique jusqu’ au bout, il est conscient qu’il vient de toucher aux intérêts d’une « minorité irascible, arrogante et égoïste », ayant fait de l’enrichissement sans mesure sa second nature. Aussi, doit-il s’attendre à des actions de résistance, et pourquoi pas de sape de son équipe aux fins de la déstabiliser et aussi soulever la population. Le Premier ministre doit s’attendre à ces actes d’intimidation doublés de chantage. C’est à lui à démontrer réellement qu’il a les reins solides dans la mesure où le redressement de la situation économique et financière passe par le réexamen de tous les contrats léonins, principalement dans le secteur minier. Mais également l’amorce, dès maintenant, des réformes dans les secteurs où la restructuration s’impose comme une panacée.

Parallèlement à cette action d’ordre économique, sociale et judiciaire, l’autre mérite du Gouvernement consistera à mener une action politique de grande envergure pour que toutes les tendances politiques s’impliquent dans l’exercice de la refondation de l’Etat. N’a-t-il pas dit, lors de l’investiture du gouvernement devant l’Assemblée nationale, de s’appuyer sur l’opposition pour rencontrer les préoccupations des populations congolaises et des partenaires extérieurs ?

Décidemment, le Premier ministre a effectivement des grands défis à relever. Car, en fait, le sort du pays est entre ses mains. Il doit agir, sans état d’âme.

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