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LOSAKO
16 mars 2007

La raison du plus fort est toujours la meilleure...

Les ministres des Affacarte_congo_ancienneires étranges d’Angola et de la RD Congo viennent de se réunir. Un communiqué a même été rendu public. Il faut être Einstein pour deviner ce qu’ils ont voulu dire. Mais d’après mon ami qui connaît ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la pourrie, cela veut dire que l’Angola vient de faire officiellement main basse sur quelques territoires du Bandundu. Un point, un trait, comme on dit chez nous. Quand je songe qu’avant cette réunion fatidique, la partie congolaise ne disposait même pas de carte détaillée. Stupeur et tremblements. Nous faisions semblant depuis plusieurs années de  disposer d’un institut de cartographie. Etant restés de gros enfants, nous nous sommes tout naturellement adressés à la Belgique pour avoir une carte de notre pays convoité par tous les pays voisins. N’est-ce pas que c’est Léopold II qui a fabriqué ce pays à force de chicottes ? Il ne faut surtout pas croire que nous étions au bout de nos peines. Pleure ô pays bien-aimé ! C’est une chose d’obtenir une carte et c’en est une autre de savoir la lire. Ceci expliquant cela, les territoires envahis font aujourd’hui partie intégrante de l’Angola. Comme me disait un petit malin, au lieu de vendre  notre fichu pays en douce, autant le faire publiquement. Comme ça, chacun pourra avoir sa part. Mais le gouvernement de Ya Gi a d’autres priorités pour le moment. L’urgence est de démanteler la garde de Jean-Pierre Bemba. L’ordre a été donné de remplacer les militaires commis à la garde par des geôliers. Que dis-je ? Par des policiers. L’ultimatum expire le 15 mars. Déjà dans les parages de l’ex Igwe, on déménage. Sa garde,  la tête ceinte d’un bandeau rouge, attend la lutte finale. Tiens, l’histoire a la fâcheuse tendance à se répéter. En face, au Congo voisin, il y a dix ans le président Lissouba attaqua Sassou Nguesso. Mal lui en prit. Six mois après, Sassou était président de la République et Lissouba, en exil.

La tension est montée d’un cran jeudi à la Gombe autour de la résidence de JP. Bemba où des gardes de l’asoldat_deguisencien vice-président armés et en « lingwanda » sont décidés à ne rien céder.

Des éléments de la garde rapprochée de Jean-Pierre Bemba et ceux postés sur les lieux par l’état-major général des FARDC continuent à se faire face dans le périmètre compris entre les anciennes installations de la société Telecel et la résidence officielle du gouverneur de la BCC sur le boulevard du 30 juin. On rappelle que cette résidence était occupée pen­dant la transition par le vice-président en charge de l’Ecofin.

Des soldats identifiés comme appartenant à la garde rapprochée de l’ancien vice-président de la République devenu sénateur étaient également visibles sur ce périmètre au niveau de l’avenue de la Justice. Des militaires des FARDC dits « loyalistes » étaient, pour leur part, très nombreux au niveau du cimetière de la Gombe. Ils donnaient même hier l’impression d’y avoir établi leur campement. D’autres, étaient postés plus loin le long du boulevard du 30 juin dans l’espace compris entre le cimetière de la Gombe et le ministère du Travail.

Des témoins affirment avoir vu des militaires de la garde rapprochée de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba lourdement armés, certains arborant un simple pagne noué autour des hanches dit « lingwanda » en lingala en guise de tenue tandis que d’autres, en tenue militaire, avaient le front ceint d’un tissu rouge.

A nouveau la panique

Ce déploiement de force dans les « deux camps » a provoqué une certaine torpeur dans la population. Dans la soirée mercredi, des Kinois qui s’attendaient au pire ont tôt fait de quitter le quartier des affaires de la Gombe. Jusqu’au moment où nous bouclions cette édition, aucune mauvaise nouvelle n’est toutefois venue de ce côté-là. Déjà, dans la matinée d’hier, la Monuc a cherché à dédramatiser la situation.

Au cours de son point de presse hebdomadaire, la mis­sion onusienne s’est voulue optimiste quant à la possibilité d’une solution à l’amiable pour le règlement de ce que d’aucuns qualifient déjà de « crise ». Nombreux ont en ef­fet encore à l’esprit les évènements qui ont secoué Kins­hasa et particulièrement le quartier résidentiel de la Gombe entre les deux tours de l’élection présidentielle. Des gardes du vice-président de la République Jean-Pierre Bemba s’étaient affrontés à plusieurs reprises avec des éléments de la garde républicaine et de la police nationale congolaise. Plusieurs morts avaient été enregistrés lors de ces affrontements. Tout s’était conclu, le jour même du déroulement du deuxième tour de la présidentielle par une sorte de modus vivendi entre des représentants des deux candidats en lice.

La peur du lendemain

Aujourd’hui, c’est l’appel lancé par l’état-major général des FARDC aux soldats affec­tés à la garde des anciens vice-présidents de la Républi­que, particulièrement Jean-Pierre Bemba et Azarias Ruberwa, de rejoindre les rangs de l’armée qui pose pro­blème. Une date butoir a même été fixée. C’est ce jeudi 15 mars. On ne sait ce qui va se passer si aujourd’hui les gardes de l’ancien vice-prési­dent Jean-Pierre Bemba n’ac­ceptent pas d’être désarmés et déplacés du lieu qui cons­titue aujourd’hui, pour eux, une sorte de campement. On rappelle que nombre d’entre eux occupent le terrain apparte­nant aux anciennes installa­tions de la société, disparue depuis, Telecel.

Tout ce que l’on peut espérer c’est que les deux parties en présence prennent le temps de se concerter au lieu de pratiquer la politique du tout ou rien. Il est évident que la transition a pris fin et avec elle les dispositions protocolaires en faveur de ses animateurs. On ne peut logiquement tolérer que de personnalités de la République puissent s’entourer quasiment d’une « petite armée ». 100, 200 ou plus de militaires armés s’affrontant à une ar­mada, ce n’est pas peu pour des Kinois, pas habitués à vivre des scènes de guerre en « live ».

Il est donc tout à fait normal que l’état-major de l’armée cherche à mettre de l’or­dre dans la boutique, un pays qui se respecte ne pouvant accepter de ne pas avoir la maîtrise de ses troupes armées.

Il est tout aussi normal que ceux qui avaient joui de certains privilèges pendant la transition se sentent quelque peu frustrés pour ne pas dire « vulnérables » face à l’in­connu du lendemain s’ils devraient se séparer des hom­mes qui ont constitué leurs gardes rapprochées durant des années. Que des policiers de la République leur soient affectés en guise de gardes ne les rassure guère, eux qui ont été chefs de guerre avant de se retrouver au sommet de l’Etat. Jean-Pierre Bemba et Azarias Ruberwa sont égale­ment, on les comprend, sou­cieux de l’avenir immédiat ou futur de ces gens qui ont constitué leurs gardes rappro­chées.

Le leader du RCD qui ac­cepterait volontiers de se sé­parer de ses hommes, exige­rait tout de même des garan­ties qu’ils ne seraient pas éparpillés dans l’immense ter­ritoire national. Il voudrait en quelque sorte les voir rejoin­dre tous ensemble une unité déterminée de l’armée. Quant à Jean-Pierre Bemba, ses lieutenants rappellent qu’il a fait l’objet de trois attaques entre les deux tours de la présidentielle. Aussi, préférerait-il être sécurisé par ses pro­pres gardes que par des élé­ments de la police nationale. Le camp Bemba fait enfin valoir qu’un accord en ce sens avait été conclu le jour du scrutin du deuxième tour de la présidentielle, le vainqueur de la présidentielle s’engageant à assurer la sécurité du vaincu.

La question aujourd’hui est de savoir l’entendement que les deux camps ont de cette clause. Il est tout aussi bon de savoir jusqu’à quand Jean-Pierre Bemba bénéficiera-t-il de cette protection spéciale assurée par des hommes qui n’obéiraient qu’à lui. Tout en fait réside dans la peur du len­demain ou peut être que chat échaudé craint l’eau froide ? C’est à voir. En attendant, les deux camps devraient éviter l’exhibitionnisme. Les Kinois n’ont que faire de leurs simagrées. Eux qui vivent au jour le jour, ont besoin de paix, de tranquillité. Qu’on cesse de les prendre en otage !

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