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LOSAKO
30 mars 2007

La RD Congo encore une fois de plus décrédibilisée aux yeux des investisseurs

96105Les affrontements sanglants des 22 et 23 mars pourraient conforter la réputation de « pays à hauts risques pour les investissements » qui colle à la peau de la RD Congo

Jeudi 22 et vendredi 23 mars 2007, les affrontements armés dans la ville de Kinshasa suivis de morts d’hommes et de pillages ont traumatisé la population. Ils ont aussi érodé la confiance que certains milieux d’affaires plaçaient dans le pays. Des commerces, des industries, et des maisons ont été pillés et saccagés. Ce fut notamment Congo Chine Telecom (CCT), d’un point de vente de la compagnie aérienne Bravo Air Congo, des entrepôts de Malila Airlift, des boutiques VODACOM et CELTEL, des magasins, des échoppes etc. Et pourtant, il était courant d’entendre que depuis les désastreux pillages de 1991 et de 1993 la population n’avait plus le cœur à ce genre de pratiques. Ces pillages, qui furent étendus à tout le pays, avaient provoqué des fermetures d’entreprises et le licenciement de milliers de travailleurs. Beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que les pillages et les nationalisations de 1973, dites « zaïrianisation », sont les principales causes de la crise économique que le pays connaît depuis une génération. A la suite des pillages de ce mois de mars, quelques opérateurs économiques ont exigé des dédommagements de la part de l’Etat sous forme d’allègement fiscaux. Le ministre de l’Economie, Sylvain Joël Bifwila Tchamwala s’est dit même favorable à la suppression de la parafiscalité en faveur des entreprises sinistrées. Mais la Fédération des entreprises du Congo (FEC), consciente des difficultés de trésorerie auxquelles fait face l’Etat a jugé utile de réclamer seulement le report d’un mois de l’échéance du 31 mars de dépôt des déclarations fiscales sur le revenu des entreprises. Il va sans dire que les pillages du mois de mars auront des conséquences fort fâcheuses dans un pays déjà réputé pour son climat des affaires très malsain. Quelques investisseurs étrangers, dont des Allemands et Grecs se trouvaient à Kinshasa. Le spectacle auquel ils ont assisté ne va pas les inciter à revenir de sitôt placer leur argent dans le pays. Il en est de même des entrepreneurs locaux qui risquent de tomber dans l’attentisme si la confiance n’est pas vite restaurée. Heureusement que dans les prochains mois, beaucoup d’entreprises minières vont passer du stade de prospection au stade d’exploitation. Ceci va se traduire par la création de milliers d’emplois et de richesses. La population et le pays pourraient gagner davantage si les contrats miniers réputés léonins sont revus. Il est de plus en plus certain que cette révision s’effectuera sous l’égide de la Banque mondiale qui est à la base de l’actuel code minier. Mis à part les investissements miniers, il parait illusoire de s’attendre à un accroissement spectaculaire des investissements directs étrangers prévu sous l’effet des élections. Il ne restera plus, dès lors, que l’aide extérieure. Les promesses reçues à ce jour de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, de la Belgique et de la France qui ont toujours été les grands bailleurs de fonds, sont d’un peu plus de deux milliards de dollars sur trois ans. C’est encore peu par rapport aux 7,335 milliards de dollars de ressources extérieures prévus dans le programme du gouvernement sur la période 2007-2011. Pour disposer de plus de ressources extérieures, le Congo doit donner des gages. On ne doit pas perdre de vue que les « grands soutiens extérieurs » de la RD Congo sont entrain de quitter progressivement le devant de la scène politique. C’est le cas de Kofi Annan qui a cédé le poste de secrétaire général de l’ONU à Ban Ki-Moon. Le président Jacques Chirac sera remplacé en mai prochain par l’un des candidats actuellement bien placés dans les sondages des présidentielles françaises : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. En Belgique, il n’est pas sûr que les libéraux en général et francophones en particulier, conservent les portefeuilles des Affaires étrangères et de la Coopération au développement dans le prochain gouvernement fédéral après les élections législatives de juin. Ainsi, pour regagner la confiance de la communauté internationale, le gouvernement du Premier ministre Gizenga sera contraint d’appliquer à la lettre le contrat de gouvernance élaboré avec l’aide des bailleurs de fonds. Pour mémoire, cette « convention » prévoit la réforme du secteur de sécurité (forces armées, police, justice), la transparence dans la gestion de la chose publique (industrie extractive, exploitation forestière), l’orthodoxie dans la gestion des finances et des entreprises publiques, la réforme de l’administration publique (recensement, mise en retraite et formation de fonctionnaires), la préparation du transfert effectif du pouvoir vers les provinces par la décentralisation. Sans oublier, l’assainissement de l’environnement économique et la réforme des entreprises publiques qui sont susceptibles d’entraver la relance. A savoir : la Société nationale des chemins de fer (SNCC), l’Office national des transports (ONATRA) et la Société nationale d’électricité (SNEL).

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