Démonstration de force entre Fally Ipupa et Ferre Gola
Fally n’avait peut être pas beaucoup à prouver après son triomphe avec « Droit chemin », Ferre apportait la preuve définitive qu’il avait intégré la cour des grands. Il n’y a plus de doute : quelque chose s’est produit sur la scène musicale congolaise.
Hasard de programmation du côté de la Bracongo et de la Bralima ? Possible. C’est ce qui est arrivé le samedi 31 mars à l’occasion du 50ème anniversaire d’existence de la commune de Kasa-Vubu : Fally Ipupa Dicaprio, a joué à l’espace Bunker, qui s’étend de la rue Bomboma à l’avenue Force Publique sur l’avenue Shaba (Katanga); et Ferré Gola Chair de Poule au terrain Assossa, sur l’avenue qui porte le même nom. Deux endroits situés a moins de 5 minutes de marche l’un de l’autre !
Sur le papier, Fally emportait sans coup périr à la faveur de son enracinement sur le marche du disque : « Droit chemin. » (l’album) oblige ! Et pourtant.
Une autre différence et un atout pour le premier s’imposaient aux yeux des fervents des pleins : un espace relativement plus réduit s’offrait à Dicaprio face au terrain de football à « remplir » par Chair de Poule.
Mais, dès les premières notes de musique de son groupe après le fameux concours Fréquence Star, les premiers signaux étaient lancés. Un très nombreux public attendait Ferré Gola. tandis qu’au même moment, l’espace Bunker était rempli comme un oeuf. Le décor était planté.
Il y avait un public à contenter. Avec un répertoire essentiellement meublé par son fameux album « Droit chemin », Dicaprio s’y est employé avec une mention particulière pour la chanson « Pharmacien » tirée de « Danger de mort », le tout dernier opus de Quartier Latin International, qui a provoqué une véritable euphorie dans la foule. Au même moment, Ferré Gola chauffait la foule à blanc avec ses succès dans Wenge Maison Mère comme « Vita–Imana » et autres « Victime d’amour » ainsi que les fameux 100 kg », « Vie à zéro », « Insecticide », « Biberon » et autres « Toucher jouer », « Paolo De Souza » venus contrer « Attente », « Bakanja », « Associé », « Orgasy » et « Liputa ».
Rien de tel comme répertoire pour donner le tournis au public. Entre les deux lieux de production, une colonne humaine faisait des allées et venues entre l’espace Bunker et le terrain Assossa.
La démonstration de forces entre les deux chanteurs était assurément à son comble, tandis que Ferré clamait « une victoire par 3 buts à 0 » , comme il avait dénommé sont concert. Conscient Ipupa, qui, individuellement, a - il est vrai - explosé. Sans vraiment être suivi par ses chanteurs.
Contrairement à ceux de Chair de Poule émoustillés par la très brillante prestation de leur leader pétillant de forme. Chiquito, Belinda, Likinga, le fils de Redo (le même), le jeune frère de Adjani... ont fait sensation comme tout l’orchestre, qui a brillé par la qualité du son produit et la fidélité par rapport à la reproduction des chansons.
« Tokei epai ya Ferré koyoka disque », a-t-on plus d’une fois entendu dans la foule qui faisait les allées et venues entre l’espace Bunker et le terrain Assossa. La qualité du son produit par le matériel mis par la Bralima à la disposition de l’ancien de Wenge MMM n’était pas entièrement étrangère à cela. Même s’il faut saluer au passage le recrutement effectué par Chair de Poule.
Fally n’avait peut-être pas beaucoup à prouver après son triomphe avec « Droit chemin », Ferré apportait la preuve définitive, après le terrain municipal de Bandal, qu’il avait intégré la cour des grands. Il n’y a plus de doute : quelque chose s’est produit sur la scène musicale congolaise.