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LOSAKO
5 avril 2007

La Belgique prend les choses en main... Karel De Gucht à Luanda ce jeudi

AFFRONTEMENTS A image_previewKINSHASA, KAHEMBA, BEMBA etc...

Plus que tout autre pays européen, la Belgique est tellement préoccupée par la situation en RDC, après les événements de mars dernier, et avec l’Angola au sujet de la frontière commune, qu’elle est disposée d’offrir ses bons offices. Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, est attendu ce jeudi à Luanda. Il poursuivra son périple dans les autres pays de l’Afrique des Grands Lacs. Ce voyage fait suite aux débats houleux qui ont eu lieu au sein des commissions parlementaires belges des Affaires étrangères et de la Défense ayant porté l’opportunité à conditionner ou non l’aide à apporter à la RDC.

Selon des informations concodantes qui nous parviennent de Bruxelles, Karel De Gucht, ministre belge des Affaires étrangères, est attendu ce jeudi à Luanda. Il est à la tête d’une importante délégation belge de haut niveau. Selon l’agence Angop, le chef de la diplomatie belge traitera avec les autorités angolaises de la situation en République démocratique du Congo. Dans le même cadre, il poursuivra son périple dans la région des Grands Lacs. Rien de précis sur son arrivée à Kinshasa.

Que Karel De Gucht débute son périple par Luanda, révèle le rôle que l’Angola a joué jusqu’ici pour le retour de la paix dans la région. Il s’agira d’avoir les premières impressions des autorités angolaises sur les derniers événements qui se sont produits en RDC et à la frontière entre les deux pays.

Notons que cette visite du ministre belge des Affaires étrangères était annoncée depuis quelques temps à Bruxelles. Les commissions parlementaires belges des Affaires étrangères et de la Défense se sont réunies à plusieurs reprises à Bruxelles pour examiner justement la situation intervenue en RDC après la mise en place des institutions de la République. Ils se sont notamment, penchés sur la mise en place du gouvernement après les élections présidentielle et législatives. A l’occasion, ils ont évalué les possibilités de renforcer la coopération entre la métropole et son ancienne colonie. Il est donc question de la contribution à apporter au gouvernement de la RDC.

Sur ce point précis, le Parlement belge est divisé. Si certains parlementaires belges estiment qu’il n’y a pas lieu de « conditionner l’aide » à l’ endroit de la RDC, d’autres affirment qu’il faudra mettre en place « une coordination internationale » pour contrôler l’affectation des ressources financières qui seront mises à la disposition du Congo. Ces derniers relèvent qu’il faudra juger le gouvernement Gizenga à l’œuvre et non se contenter des déclarations « de bonnes intentions ».

Le point de vue de Louis Michel, Commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, a été requis à ce sujet. Il en est de même de Karel De Gucht, ministre belge des Affaires étrangères. Si le commissaire européen a plaidé pour l’octroi sans condition de cette contribution afin de ne pas affecter la « souveraineté nationale de la RDC », le chef de la diplomatie belge demeure sceptique. Comme pour dire qu’il est pour « une gestion surveillée » du Congo.

LE PROCESSUS DEMOCRATIQUE EN DIFFICULTE

Alors que les débats portaient jusque là sur la contribution de la Belgique et des pays donateurs, voilà que les 22 et 23 mars, des affrontements meurtriers éclatent à Kinshasa. Des combats d’une rare violence opposent les éléments des FARDC à ceux de la garde rapprochée de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République. Le bilan est lourd. Plus de 200 morts, en plus d’un mandat d’arrêt à l’endroit de Jean-Pierre Bemba accusé de haute trahison.

Mais au-delà de ces combats et de toutes ces accusations, de part et d’autre, c’est le processus démocratique au Congo-Kinshasa qui est mis en difficulté, croit-on dans un premier temps. Des observateurs craignent qu’il n’y ait plus d’opposition. Ou tout simplement qu’elle soit muselée, portant ainsi un coup dur au processus politique mis en marche depuis 2004. Ce que le président Kabila a réfuté.

Pressentant toutefois le danger, les deux commissions du Parlement belge se sont à nouveau réunies pour se pencher sur cette situation. Au terme des débats houleux, il a été convenu que le ministre belge des Affaires étrangères évoque ce problème avec les autorités congolaises lors de son voyage en RDC. Serait-ce l’occasion attendue ?

C’est fort possible. Et la Belgique semble attacher une importance particulière à cette Affaire de Kahemba. Ce qui pourrait justifier la visite Karel De Gucht dans la capitale angolaise. Il va faire un tour complet de la situation en RDC et dans toute la région de l’Afrique des Grands Lacs. Il ne manquera pas d’échanger avec les autorités de Luanda de dernières péripéties frontalières entre la RDC et l’Angola. Car, il est entendu que si le processus politique en RDC dérape et que les deux pays n’arrivent pas rapidement à un compromis sur cette crise frontalière, il y aura des effets d’entraînement sur toute la région. Partant, le Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de la région en pâtira.

Or, la Belgique a servi de tête de pont à tous les efforts qui ont été déployés dans la région en général, et la République démocratique du Congo, en particulier, pour parvenir à ce résultat. Si elle entend encore s’y impliquer davantage au regard de l’évolution de derniers éléments, c’est que les autres pays de l’Union européenne attachent une importance particulière à ce périple du ministre belge des Affaires étrangères dans la région. De ce périple dépendra certainement la nouvelle attitude que les 25 auront à adopter.

Mais comment interpréter ce voyage de Karel De Gucht dans l’hypothèse où l’escale de Kinshasa ne serait pas prévue ? Si cette hypothèse se confirmait, il est un fait indéniable que les autorités congolaises n’accepteraient pas que l’on évoque la situation de la RDC sans les consulter. Toutefois, il n’est pas exclu que Bruxelles se soit résolue à impliquer Luanda dans la détente entre le pouvoir et l’opposition à Kinshasa après les affrontements de mars dernier. Cela au vu des relations privilégiées qu’entretiennent les deux capitales depuis belle lurette.

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