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LOSAKO
6 avril 2007

RDC- Afrique du Sud : éviter d’embarrasser Thabo Mbeki

Une décision doit intervenir dans les tout prochains jours sur le sort de Jean-Pierre Bemba. Toutes les hypothèses sont envisagées. Mais quelle que soit celle qui s’imposera, il faut éviter d’embarrasser le président Ttmbekihabo Mbeki qui, en sa qualité de parrain du processus politique en RDC, n’a nullement envie de distribuer des cartons rouges aux parties en conflit à Kinshasa. Car, réfugié à l’ambassade de l’Afrique du Sud avec sa famille depuis les affrontements du mois de mars, le chairman du MLC donnerait déjà des signes d’impatience sinon d’anxiété. Il pourrait craquer et se résoudre à demander l’asile politique. Situation embarrassante pour ceux qui l’hébergent. Une solution négociée est des plus attendues pour préserver les bonnes relations de coopération et d’amitié entre la RDC et l’Afrique du Sud.

Des sources dignes de foi indiquent que le cas de Jean-Pierre Bemba aurait été au centre des entretiens particuliers entre le chef de l’Etat Joseph Kabila et son collègue sud-africain Thabo Mbeki lors du sommet de la SADC à Dar es-Salaam, en Tanzanie. Au menu, le départ pour le Portugal sollicité par l’ancien vice-président de la République pour des raisons de santé. Sollicitation qui aurait buté jusqu’à ce jour aux inquiétudes de Kinshasa de voir ce dernier poursuivre ses activités politiques en dehors du pays.

Le président congolais aurait promis à son collègue Sud-africain une solution satisfaisante. Une solution qui aurait l’avantage de préserver les bonnes relations de coopération et d’amitié entre l’Afrique du sud et la RDC. Car, il est fait état d’anxiété et de nervosité dans le chef du sénateur Bemba Gombo qui serait impatient, car craignant pour sa sécurité, et pourrait craquer dans son refuge temporaire à l’ambassade d’Afrique du Sud.

Aussi, le temps que prennent les autorités de Kinshasa à accepter la sortie de Jean-Pierre Bemba vers le Portugal pourrait pousser ce dernier à solliciter, en désespoir de cause, un exil à l’Afrique du Sud. Exil qui pourrait lui être accordé sans difficulté du fait de sa situation actuelle. En effet, se trouvant déjà dans l’une des résidences de l’ambassade de l’Afrique du Sud, Jean-Pierre Bemba est déjà dans « un territoire étranger ». S’il formulait officiellement le désir d’aller en exil, l’Afrique du Sud serait dans l’obligation d’examiner sérieusement cette requête. Et s’il est fondé que sa sécurité est en danger, il revient à partir de ce moment à l’Afrique du Sud de prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour que rien de mal n’arrive à Jean-Pierre Bemba et à sa famille. Conformément aux conventions internationales, l’Afrique du Sud sera contrainte de l’aider, par tous les moyens, à quitter le territoire congolais. A partir de ce moment, les relations d’amitié et de coopération entre Pretoria et Kinshasa. prendraient un sacré coup, car des suspicions supplanteraient toutes les autres considérations.

Voilà une situation embarrassante et contrariante pour le président sud-africain Thabo Mbeki. Parrain du processus politique en cours, il n’aimerait pas se retrouver dans la position d’un arbitre qui accorderait des cartons rouges aux parties en conflit à Kinshasa sans qu’on l’accuse de parti pris. Il s’est engagé depuis le début à œuvrer pour la paix et la sécurité en RDC ainsi que la cohabitation pacifique des acteurs politiques congolais.

QUID DU MANDAT D’ARRET ?

Serait-ce pour cette raison que le diplomate sud-africain en Rdc aurait sollicité la compréhension de son homologue du Portugal afin d’accueillir Jean-Pierre Bemba dans son pays pour des raisons de santé ? S’exprimant sur ce point à la presse, l’ambassadeur du Portugal à Kinshasa avait déclaré que son pays ne s’y opposerait pas. A la seule condition que Jean-Pierre Bemba prenne un engagement par écrit de s’abstenir de toute activité politique tant qu’il sera au Portugal. Ce qui serait chose faite, selon certaines sources crédibles.

De même, le diplomate portugais attendrait aussi un engagement écrit de la part du gouvernement congolais de laisser partir l’ancien vice-président de la République pour le Portugal. Les tractations se dérouleraient à ce niveau.

Mais la question achopperait sur la position de certains tenants du pouvoir à Kinshasa qui tiendraient à tout prix que le président national du MLC soit arrêté et traduit devant la justice pour haute trahison. Ils en sont arrivés à parler d’un mandat d’arrêt qui courrait déjà à l’endroit de ce dernier

Or, il s’avère qu’aucun mandat d’arrêt n’a été lancé contre le sénateur Jean-Pierre Bemba. L’intervention récente dans la presse du Procureur général de la République Tshimanga Mukeba a eu l’avantage d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur un malentendu entretenu à ce sujet. Déclarations, certainement épidermiques, émises par des personnes qui ignorent tout des mécanismes et procédures en la matière. « Si le gouvernement a pris position, je n’y ai pas été associé. Nous en sommes encore au stade des investigations », a précisé ce haut magistrat.

Le PGR a fait savoir qu’au terme des enquêtes en cours, il sera demandé au Sénat d’entamer la procédure de lever de l’immunité à l’endroit du sénateur Jean-Pierre Bemba. Encore faut-il que les faits soient établis. « C’est à ce moment-là que nous serons en mesure de signer un mandat d’arrêt international », conclut le PGR. Comme pour lui donner raison, il est important de se souvenir que dans son dernier communiqué de presse relatif au Conseil des ministres, le gouvernement n’a pas fait « officiellement » allusion à ce mandat d’arrêt.

Ceci dit, au-delà de la confusion observée sur l’interprétation exacte des faits, Pretoria plaiderait pour la voie du dialogue. Le Conseil de sécurité des Nations unies adhère également à cette démarche dans sa dernière déclaration sur la situation en RDC. Tout comme les ambassadeurs de l’Union européenne à Kinshasa.

Nous saurons bientôt si la voie de la sagesse s’imposera sur toutes les parties congolaises dans le but de donner plus de chance à la poursuite normale du processus politique en RDC. En attendant, le sort de Jean-Pierre Bemba se joue entre Kabila et Thabo Mbeki.

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