RDCongo et "transparence" du commerce au menu d'une tournée belge en Afrique

La situation politique en République démocratique du Congo (RDC), la coopération dans la région des Grands lacs et le commerce des matières premières seront au coeur d'une tournée africaine de neuf jours qu'entame le 9 avril le chef de la diplomatie belge Karel De Gucht.

Après une étape lundi à Monrovia pour encourager la jeune démocratie au Liberia, Karel De Gucht arrivera le 10 avril en RDC, ancienne colonie belge, où il sera le premier ministre des Affaires étrangères d'un pays de l'UE à séjourner depuis les affrontements entre l'armée régulière et la garde rapprochée de l'ex-vice-président congolais Jean-Pierre Bemba.

En deux jours, les 22 et 23 mars, ces affrontements en plein coeur de la capitale entre les partisans des deux candidats de l'élection présidentielle de 2006 ont fait entre 200 et 500 morts selon des sources diplomatiques.

"Il s'agit d'une première prise de contacts depuis ces événements", a expliqué à Bruxelles un porte-parole de M. De Gucht. Selon un programme qui reste à confirmer, M. De Gucht devrait rencontrer son homologue Antipas Mbusa Nyamwisi, ainsi que probablement le président congolais Joseph Kabila.

Lors d'une visite au parlement, le ministre belge devrait également s'entretenir avec des représentants des différents partis alors que l'opposition est paralysée depuis que Jean-Pierre Bemba s'est réfugié dans une résidence de l'ambassade d'Afrique du Sud dans l'attente d'une évacuation vers le Portugal et que son parti a été privé de ses médias.

A Kinshasa et à Lubumbashi (sud-est), où M. De Gucht se rendra le mercredi 11 avril, les discussions porteront également sur la "transparence dans le commerce des matières premières", une question que la Belgique a décidé de pousser depuis son siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.

Le chef de la diplomatie belge effectuera un déplacement sur la frontière entre la RDC et la Zambie, point de passage de l'essentiel des minerais extraits du riche sous-sol de la province congolaise du Katanga.

Dans le même esprit, le ministre continuera sa tournée par l'Angola, où il visitera une mine de diamants le 12 avril, puis par la Zambie (13 avril), où des entretiens sur la "transparence" du commerce des matières premières sont prévus avec le secrétaire général du Marché Commun d'Afrique Orientale et australe (Comesa), Erastus Nwencha.

La tournée de M. De Gucht, probablement sa dernière visite en Afrique avant les élections législatives belges du 10 juin, s'achèvera dans les deux petits pays de la région des Grands Lacs, le Rwanda et le Burundi.

A Kigali, le chef de la diplomatie belge rendra hommage aux victimes du génocide de 1994, 13 ans presque jour pour jour après le début des massacres qui ont fait, selon l'ONU, quelque 800.000 morts, et alors que s'ouvre à Bruxelles, le 19 avril, le procès d'un ancien major rwandais accusé d'être responsable de la mort de 10 Casques bleus belges à Kigali au début du génocide.

Lundi 16 avril, M. De Gucht devrait en principe rencontrer le président rwandais Paul Kagame et signer avec les autorités rwandaises deux conventions bilatérales.

Le lendemain, à Bujumbura, le ministre belge participera, en compagnie du commissaire européen au Développement Louis Michel, à un colloque destiné à relancer la coopération entre les pays de la région des Grands Lacs.