Le processus grièvement blessé : Mbeki et De Gucht viennent jouer au sapeur-pompier !

Comme en septembre 2006 après les affrontements du mois d’août en marge de la publication des résultats du premier tour de la présidentielle, les parrains du processus de démocratisation viennent éteindre le feu allumé au centre-ville de Kinshasa, du 22 au 23 mars, par les belligérants. Le Président Thabo Mbeki et le ministre belge Louis Michel sont annoncés pour remettre le processus du bon pied. Néanmoins, il faudra au gouvernement de la RDC beaucoup de temps et d’efforts pour apporter la preuve de stabilité de l’environnement politique et sécuritaire.
Le ministre belge des Affaires Etrangères, Karel De Gucht, est annoncé pour aujourd’hui mardi 10 avril sur le sol congolais. Il vient, a-t-on appris des sources diplomatiques, donner un coup de main au processus de démocratisation de la RD Congo en panne. Pour ce faire, l’homme d’Etat belge aura des entretiens avec le Président Kabila, le Premier ministre Gizenga, le président de l’Assemblée nationale, les dirigeants politiques les plus importants du pays.
Plusieurs sujets seront évoqués au cours de cette visite officielle. Les affrontements du 22 au 23 mars figureront en bonne place. L’on sait déjà que Karel De Gucht s’était démarqué de la position prise par la Belgique de Louis Michel, Collette Brackman, Flahaut, etc. Contrairement à ceux-ci qui attribuaient la responsabilité de la guerre de deux jours à Bemba, De Gucht, comme son Premier ministre Guy Verofstaadt, pointaient du doigt le gouvernement congolais. Pratiquement la même position exprimée par 14 ambassadeurs et Chefs des missions diplomatiques européens à l’issue d’une conférence de presse animée à la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne.
Dans les écrits de Collette, Karel De Gucht est présenté comme l’un des hommes politiques belges qui exigent de Kinshasa des efforts en matière de ‘’bonne gouvernance’’, et de démocratie.
Ce que récuse la Belgique de Louis Michel qui souhaite renforcer le gouvernement congolais sans poser la moindre condition. Pendant les discussions, le ministre belge et ses hôtes congolais ne manqueront pas de tirer les leçons et les conséquences de ces affrontements armés. Quoiqu’il en soit, le gouvernement mettra du temps pour faire accepter au monde que le Congo est stable.

Entre 6 et 12 mois passeront avant de voir la confiance revenir. Que de gâchis ?

Mbeki arrive

Les sources diplomatiques ont aussi annoncé la venue à Kinshasa du Président sud-africain, Thabo Mbeki. Dépositaire de l’Accord global et inclusif qui a abouti à l’organisation des élections, le Sud-africain a un mot à dire sur la suite des événements en RDC. Il l’avait fait après les événements du mois d’août 2006 en marge de la publication des résultats du premier tour de la présidentielle. Le fonctionnement des Institutions était paralysé. Il avait fallu que Mbeki fît le déplacement de Kinshasa pour que les choses rentrent dans l’ordre.
Une fois de plus, l’occasion est offerte au Président sud-africain pour faire valoir sa ‘’diplomatie discrète’’.