Bemba salue la victoire de Sarkozy
L’ancien vice-président de la République et sénateur élu, Jean-Pierre Bemba Gombo, se réjouit du changement intervenu au sommet de l’Etat français. Il escompte une « rupture » avec la politique africaine menée ces dernières années par les autorités françaises.
De Faro, au Portugal, où il se trouve pour des soins médicaux,
le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo, président du MLC (Mouvement de libération
du Congo), principal parti d’opposition institutionnel, a adressé dimanche 6 mai
ses félicitations à Nicolas Sarkozy, nouveau président élu de la République
française. Les résultats officiels indiquent que le candidat de droite est élu
avec 53,06 % de suffrage contre 46,94 % à sa rivale de gauche Ségolène
Royal.
« Je me réjouis de cette victoire que je considère comme annonciatrice
d’une rupture d’une politique, de la politique africaine de la France, vers plus
de démocratie et pour la bonne gouvernance », a-t-il déclaré. « M. Sarkozy
m’avait adressé une lettre de soutien lors de mon investiture par mon parti à la
candidature pour la présidence congolaise. Je me réjouis ce soir de son
élection, qui est un signe d’espoir », a-t-il souligné. Cet optimisme tranche
avec l’accueil plutôt perplexe constaté chez la plupart des Africains pour
lesquels Sarkozi est loin d’inspirer confiance. Dans une allocution prononcée,
dimanche 6 mai, après l’annonce de son élection, le nouveau président français a
lancé un appel « fraternel » aux Africains. « Nous voulons dire à l’Afrique que
nous allons l’aider à vaincre la maladie, à vaincre la famine, à vaincre la
pauvreté, à vivre en paix », a-t-il dit. Reprenant un des thèmes de sa campagne,
il a rappelé sa volonté de « décider ensemble (avec les Africains) d’une
politique d’immigration maîtrisée et d’une politique de développement ambitieuse
». Bemba a quitté Kinshasa dans la nuit du 10 au 11 avril derniers pour un
séjour de 60 jours au Portugal. Ce départ est intervenu après des affrontements
à l’armes lourdes dans la capitale entre les militaires affectés à sa protection
et ceux de la garde présidentielle. Des combats qui ont fait plusieurs morts,
entre 200 et 500, selon des sources hospitalières et diplomatiques. L’ancien
vice-président de la République s’est refusé à toute déclaration sur la date de
son retour au Congo ou sur la situation politique de son pays. Il s’était engagé
auprès des autorités de Lisbonne à n’avoir aucune activité politique durant sa
présence au Portugal. Depuis qu’il a quitté la capitale congolaise, le procureur
général de la République a demandé la levée de son immunité parlementaire.