AMP: Lendemains de crise
Toute personne qui est dans une position de leadership
rencontre le problème de la gestion des hommes et surtout des ambitions .
Souvent les collègues n'ont rien de mieux à faire qu'à se glisser des peaux de
bananes. Et c'est malheureux à dire, à ce jeu, le camp présidentiel est plus
vicieux. Bien sûr les raisons ne manquent pas pour les membres de l'AMP de
Kabila. La manière que le président a imposé la candidature de She Okitundu ,
son ancien directeur de cabinet a été mal accepté par les membres de l'Amp d'où
l'élection surprise de Léon Kengo Wa Ndondo à la présidence du sénat par 55 voix
106 votants alors que la majorité présidentielle domine la chambre haute.
D'aucuns voient la partie imergée de l'iceberg car la guerre des clans n'est
plus un secret pour le peuple depuis longtemps au sein de l'entourage du
président Joseph Kabila. La mise à l'écart de l'ancien vice-président Abdoulaye
Yerodia Ndombasi alias "Vieux Yan'' a été la goutte d'eau qui a fait deborder la
vase. L'intéressé, qui souhaitait être nommé à la tête de chambre haute, s'est
heurté dans un premier temps à un refus poli du PPRD et après à celui du
président qui est l'initiateur de ce parti. Alors tous aigris et mécontents de
l'AMP ont ourdi un véritable complot contre Léonard She Okitundu, candidat de
l'autre ''camp'' de l'entourage de Kabila ainsi pour lancer un message clair à
celui-ci. Mais il n'y a pas de petite ou de grande trahison. Y compris
lorsqu'elle obéit à un objectif qui peut être compréhensible donc la chasse aux
traîtres au sein du camp présidentiel a déjà commencé selon un proche du pouvoir
qui a requit l'anonymat. Comme à l'époque au MLC de Bemba, lorsque les félons
Olivier Kamitatu, Tambwe Muamba, et autres Antoine Ghonda ont éte démasqué, ils
ont vite rejoint l'AMP, la plate-forme du président pour leur survie politique
pas pour le peuple. ' ''Nous voulons savoir qui sont ces 17 sénateurs qui ont
trahi '' a déclaré un autre conseiller à la présidence.
Même les journaux
proche du pouvoir, qui diffuse des ''informations'' digne de la "PRAVDA'' , le
tristement célèbre journal du régime communiste en URSS,ont reconnu pour la
première fois que les conseillers de l'autre ''camp'' de l'entourage de Kabila
devait démissionner sans citer des noms. Leur arrogance et surtout ils croyaient
avoir la main mise sur le ''chef'', ont fait perdre le poulain du président.
Mais Joseph Kabila comme le maréchal Mobutu en son temps, applique la vieille
politique de diviser pour régner, et avec talent. Résultat: tout le monde se
croit plus influent que l'autre, d'où la guerre de tranchées qui fait rage
actuellemnent à la présidence de la république. "Tika bango babomana,petit na
ngai,tokotala nani akokunda moninga''(Laissez les s'entretuer ,mon petit, on
verra qui vaincra) lance Jean-Pierre Ebandi, un vieux cordonnier qui a connu
tous les présidents depuis 1960 et de regretter son vote en disant les larmes
aux yeux,''na kanisaki makambo eko chanzé"( je pensais qu'ils vont faire bouger
les mentalités).
Rien à changer depuis la deuxième république, la culture
politique est quasi nulle à moins que les hommes au pouvoir actuellement ne
sacrifient leurs ambitions narcissiques et personnelles sur l'autel d'une bonne
gouvernance. C'est dire qu'on peut craindre que le conflit de l'entourage du
président Joseph Kabila ne devienne un abcès de fixation de vieilles rivalités
qui ne sont pas près de s'estomper. Du point de vue de leurs(les conseillers du
président) positions sur les élections au sénat ou ailleurs, il n'y en a
aucunne. Le discours des uns est aussi inconsistant et incohérent que celui des
autres. La seule différence, c'est que les faucons veulent occuper tous les
postes sans se soucier de la démocratie en RDC.