La Miba vendue à RawBank...
Pour
11 millions de dollars américains accordés par RawBank à la Miba sous
forme d’un prêt, cette banque exige à cette entreprise d’hypothéquer
ses certificats d’exploitation miniers. * Aux termes des conditions de
la transaction et la situation qu’elle traverse actuellement, la Miba
sera incapable d’honorer l’engagement de rembourser la RawBank dans le
délai fixé au 25 juin 2007 pour la première échéance de remboursement *
D’où, la crainte de voir cette entreprise bradée au profit de cette
banque * Mais, il est encore temps de sauver cette entreprise qui a
besoin d’un montant supérieur à ces 11 millions de dollars sollicités
auprès de RawBank * La Miba vaut plus que cet argent et elle est un
symbole que la Rd-Congo ne doit aliéner à aucun prix.
Au moment où le gouvernement et les autres amis de la République
démocratique du Congo s’investissent dans des actions en faveur de la
revisitation des contrats léonins dans le secteur minier
principalement, la Minière de Bakwanga (Miba) court présentement les
risques de devenir la propriété d’une banque internationale.
La RawBank approchée par le comité sortant Luabeya en quête d’un prêt
pour redynamiser l’activité de cette entreprise de l’Etat, avait
répondu favorablement à cette sollicitation mais comme il est de
coutume dans ces domaines, le créancier a posé ses conditions.
Lesquelles conditions sont suicidaires dans le chef de cette entreprise
du Portefeuille de l’Etat. La Miba devra en fait hypothéquer les
certificats d’exploitation miniers, apprend-on, dans ce marché qui lui
sera impossible, selon toute évidence, de répondre à ses obligations
vis-à-vis de RawBank.
Selon nos sources, dans le montant sollicité qui est évalué à 11
millions de dollars américains, la Miba n’en jouira dès lors que de 9,8
millions du fait que 2,5 millions sont déjà gagés au titre de salaires
des agents et cadres de l’entreprise. Et la source de poursuivre en
indiquant que le solde, après mise en réserve de la première échéance
de remboursement fixée au 25 juin 2007 (c’est-à-dire dans un mois et
quatre jours) ne sera que de 6,4 millions. Or, ce dernier montant qui
est de loin inférieur aux besoins de payement à la fois des salaires
des agents et du démarrage de la production et l’achat des
consommables, ne permettra pas à cette société d’atteindre l’objectif
visé par la démarche entreprise par les anciens dirigeants de cette
entreprise publique.
A part ces conditions draconiennes posées par la banque, et le délai
trop court de remboursement, la transaction est également reprochée
d’autres faits dont la faiblesse de l’intervention face au besoin
exprimé et l’absence de différé d’amortissement sans parler de la
préservation des écosystèmes dans l’aire d’activité de la Miba. Selon
une étude menée le mois dernier par certains experts et le management
de la Miba, cette entreprise a besoin d’un financement d’au moins 75
millions de dollars américains pour faire face aux investissements
indispensables, sans compter les besoins en remboursement de ses dettes
et en fonds de roulement, dit-on.
Par ailleurs, compte tenu de l’état actuel de cette entreprise et
l’importance qu’elle revêt pour la nationale dans ce pays, la Miba a un
besoin en capitaux à moyen et à long termes en lieu et place de cette
offre de prêt RawBank aussi limitée.
Il est vrai que la Miba comme bon nombre d’entreprises relevant du
Portefeuille de l’Etat éprouvent beaucoup de problèmes qui nécessitent
un apport de capitaux frais pour les relever. Cependant, il ne faut pas
que ces entreprises soient bradées aux premiers venus dans cet
acharnement de gagner de l’argent à tout prix, même au préjudice des
intérêts de la nation. La somme que cette banque s’apprêterait à mettre
à la disposition de la Miba serait probablement acquise par d’autres
voies grâce à un appel des fonds intérieurs, en ce sens qu’il existe
des compatriotes nantis et autres personnes qui seraient sollicités et
qui voleraient au secours de cette entreprise en donnant tout ou partie
du montant à des conditions qui ne sont pas aussi draconiennes que
celles posées par cette banque. La fibre patriotique qui ne vibre pas
assez dans le mental du Congolais serait à la base de telles
maladresses qui consistent à accepter des offres qui sont en soi de la
poudre qui nous est jetée aux yeux. Aussi la résistance qu’affichent
certaines personnes capables de voler au secours d’une entreprise aussi
importante pour la nation est une attitude coupable.
" Pas de vie aux Kasaï sans Miba ", ne s’empêchaient d’avouer des
générations entières qui ont bénéficié, d’une façon ou d’une autre, des
services de cette société dans ces provinces, autant que les Katangais
se reconnaissaient dans la Gécamines. Et quelles que soient les
difficultés qu’éprouvent aujourd’hui les agents et cadres de cette
entreprise et même la population entière, les conditions de la Raw Bank
sont un morceau dur à avaler.
Pour l’intérêt de la nation, nous espérons que cette transaction (qui
est toujours en cours) ne réussira pas. A la rigueur, elle sera revue
pour en sortir une mouture dans laquelle les deux parties trouvent leur
compte. Sinon, elle sera versée dans le compte des contrats léonins
aujourd’hui décriés de par son aspect d’un marché des dupes.