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LOSAKO
28 mai 2007

La Stratégie de sécurité nationale dans l’impasse...au moins 17 civils tués à l'arme blanche par des rebelles au Sud-Kivu

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Notes discordantes portant organisation de la Table ronde au Nord et Sud-Kivu. Table ronde consécutive à l’insécurité grandissante dans cette partie du pays. Notes discordantes d’autant plus qu’une quarantaine de députés des deux provinces ont refusé d’y prendre part. Plus grave, ils ont suspendu leur participation aux travaux de l’Assemblée nationale. Ce qui ne présage pas de bons augures quant à la réussite de ces assises. Au-dela, c’est toute la stratégie sur la sécurité nationale qui risque d’en pâtir avec le report sine die de la Table ronde au Nord et Sud Kivu.

«Les travaux préliminaires relatifs à l’organisation de la Table ronde sur l’insécurité au Nord et Sud-Kivu ont débuté depuis hier dimanche au Centre Nganda. Mais la veille de cette rencontre, les députés originaires du Sud et Nord-Kivu ont décidé de ne pas y participer, parce qu’ en désaccord avec l’organisateur, à savoir le gouvernement. Bien avant cela, en début de semaine passée, ils avaient quitté la salle du Congrès du Palais du peuple, protestant contre la passivité du gouvernement à ne pas prendre des mesures draconiennes pour maîtriser la violence et l’insécurité au Nord et Sud Kivu.

«Plutôt que d’être écoutés, ils ont l’impression que le gouvernement fait la sourde oreille, s’obstinant à privilégier son approche de paix, de cohabitation pacifique. Raison pour laquelle il avait annoncé la tenue imminente de cette Table ronde baptisée «intercommunautaire ». Ainsi, toujours la semaine passée, une forte délégation gouvernementale conduite par le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur s’est rendue à Goma et Bukavu pour s’entretenir avec les représentants de différentes couches sociales locales de la pertinence de cette Table ronde.

«Aussi, dans le but de réunir le plus d’informations possibles, le gouvernement a entrepris des consultations préliminaires. Ce qui ne pla[it pas du tout à ces députés qui rejettent cette approche tendant à trouver « unilatéralement » des solutions durables sur l’insécurité et la violence dans les deux Kivu. Dans le but de mieux souligner leur colère et leur désaccord, ils ont décidé de surprendre leur participation aux travaux de l’Assemblée nationale.

«NKUNDA EN TOILE DE FOND

«Evidemment, les avis sont partagés sur l’organisation de cette mini-conférence sur l’insécurité que l’on veut commencer à organiser à Kinshasa pour ensuite la terminer au Kivu. Premier désaccord.

«Certes, le problème, dans un premier temps, est sectoriel. Mais à la longue, il intéresse tout le pays pour autant qu’il s’agit de la « sécurité nationale ». Par conséquent, il ne peut être question de se lancer dans la précipitation au risque de bâcler la démarche dans la mesure où, par deux fois, c’est du Kivu, ventre mou de la République démocratique, d’où sont parties les deux guerres d’agression contre la RDC. Les raisons tant économiques que politiques sont connues de tous.

«Aussi, de nombreux ressortissants de deux provinces, voient dans la démarche du gouvernement, pour ne pas dire du ministre de l’Intérieur, un certain « diktat » à vouloir passer à côté du vrai problème. Deuxième désaccord.

«Partant, Ils ne reconnaissent pas l’efficacité de cette rencontre pour mettre fin à l’insécurité dans ces deux provinces. Se confiant à la presse, le député Mythhondeke Bakungu, coordonnateur de ce groupe s’expriment en ces termes : « Nous attendons des signaux forts, des actions concrètes du gouvernement. Il s’agit par exemple du mixage qui est à l’origine de tout le mal que connaissent les populations des deux Kivu. Nous avions des brigades brassées qui, un certain temps, ont essayé de sécuriser nos deux provinces, curieusement avec les mixés, les choses sont redevenues aujourd’hui plus graves : les tueries, les viols des femmes, des maisons incendiées. Ces mixés-là, le gouvernement nous a dit qu’ils étaient en instance de brassage. Nous avions le brassage, avec de militaires intégrés qui ont fait leur preuve. Pourquoi les a-t-on fait partir pour nous amener des bandits qui tuent, tout simplement parce qu’il y a un Nkunda qu’on ne peut pas sanctionner ? » Troisième désaccord.

«Comme on peut le constater, il y a le cas Nkunda qui demeure en toile de fond et divise toutes les parties sensées contribuer au succès de ces assises. Ce dernier venait d’ailleurs de dénoncer le mixage et le manque de respect des accords conclus avec les délégués de Kinshasa, menaçant de retirer « ses hommes » et d’en tirer toutes les conséquences.

«Entre-temps, les violences se poursuivent. Pas plus tard que le dernier week-end, l’on apprenait que douze personnes civiles venaient d’être tuées, égorgées comme des bêtes. La question maintenant est celle de savoir jusqu’où va-t-on privilégier la solution « politique » tant que l’autre partie n’entendra que le langage de l’intolérance, de la violence ? Ou encore, comment, avec plus d’efficacité, concilier les deux approches comme le soutiennent les partenaires extérieurs. Ceux-ci, on le sait, ont insisté sur le recours au dialogue tout en s’appuyant sur une initiative militaire dissuasive.

«EVITER TOUT ECHEC

«Au regard de ces notes discordantes, l’échec est prévisible pour cette Table ronde inter-communautaire dans les deux Kivu. La première tentative, les barza, n’avait pas donné de résultats escomptés. Parce qu’une fois de plus, il y avait toujours ces éléments dissidents de Nkunda et ces Interahamwe que l’on n’arrive pas encore à neutraliser. Comme si quelque part, il existerait un groupe de personnes qui trouvent leurs comptes dans cette violence et ces tueries.

«Dire qu’il faut craindre que l’échec de cette Table ronde puisse avoir des effets négatifs sur la « Stratégie de sécurité nationale ». En effet, outre le Kivu, il y a encore cette situation préoccupante en Ituri où l’on retrouve des situations identiques de violence avec l’existence des milices d’une rare cruauté. Les effets de contagion ne sont pas à écarter avec cette possibilité de voir l’Est de la RD demeurer dans un état permanent d’insécurité et de violence. Ce qui pourrait se répercuter sur la stabilité des institutions de la République avec des effets négatifs d’entraînement sur toute la région de l’Afrique des Grands Lacs.

«Aussi, revient-il au gouvernement d’éviter tout échec dans cette démarche qui concerne, dans un premier temps, les deux Kivu. Alors que l’on tend lentement et sûrement vers l’organisation d’une « Conférence nationale sur la sécurité » en République démocratique du Congo .

En dernière minute

Report de la table ronde intercommunautaire

«La table ronde intercommunautaire sur la sécurité dans les deux Kivu n’aura plus lieu dimanche 27 mai à Kinshasa. Information livrée à radiookapi.net par le ministre de l’Intérieur. Denis Kalume a aussi annoncé la clôture samedi des consultations sur les préparatifs de cette rencontre.

«Nous avons pris tour à tour des contacts avec l’ensemble des communautés. Nous leur avons dit que ce sera une bonne occasion pour elles d’amener des cahiers des charges-solutions. C’est-à-dire que chaque communauté viendra présenter les problèmes qui, selon elle, bloquent la paix dans cette région », a déclaré le ministre. Ce dernier attend aussi de chacune des communautés des propositions de solution à l’insécurité dans les deux Kivu. C’est pourquoi le ministre Kalume leur a suggéré de choisir elles-mêmes un modérateur ainsi que le lieu de cette table ronde. Quatre jours ont été accordés à chaque communauté pour y réfléchir. Pour les communautés vivant à Kinshasa, le ministre a affirmé les avoir rencontrées samedi en vue de faire un tour d’horizon sur les préparatifs de cette rencontre. «Le gouvernement servira tout simplement de facilitateur. Donc, les participants seront enfermés quelque part pendant quatre jours. La rencontre se déroulera sous forme d’un déballage intercommunautaire. Ils en sortiront avec des résolutions. Ces résolutions seront ensuite vulgarisées auprès de chacune des communautés », a expliqué M. Kalume.

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