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LOSAKO
20 juin 2007

455 candidatures pour 26 entreprises publiques

Kin

On fait la queue devant l’immeuble de Sofide. La rangée ne se vide pas. Entre-temps, les courriers électroniques se succèdent pour le dépôt de candidatures en qualité de mandataires au sein des entreprises publiques. A la date du 19 juin, l’on a enregistré 455 candidatures pour les 26 entreprises publiques. D’ici le 27 juin, date butoir pour la clôture de dépôt de candidatures, il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’on crèvera le plafond d’un millier de candidatures. Comme pour confirmer que l’on se bouscule au portillon, surtout que les plates-formes politiques n’ont pas encore baissé la garde pour imposer leurs mandataires.

En dépit de toutes les attaques lancées contre la politique de recrutement mise en place par le ministère du Portefeuille, le dépôt de candidatures des mandataires dans les entreprises publiques continue sans désemparer. Jusqu’à hier mardi 19 juin à 13 heures, le service de réception du Secrétariat exécutif du Comité de pilotage des entreprises publiques (Copirep), organe conseil du gouvernement en charge de recrutement, a enregistré 455 dossiers de candidatures aux trois postes soumissionnés : directeur général, directeur financier, directeur technique.

Au total, 78 postes sont concernés par les différentes candidatures dans les 26 entreprises publiques ouvertes à l’avis à candidature lancé le 11 juin dernier par le Copirep. Au fur et à mesure que les jours passent, l’affluence s’accroît par le dépôt de candidatures. Si au premier jour aucune candidature n’a avait été réceptionnée, du lundi 18 juin à mardi 19 juin à 13 heures l’on est passé de 156 à 455 candidatures réceptionnées. Et l’on pense que d’ici le 27 juin prochain, date de la fin de dépôt des candidatures, ce chiffre pourrait doubler voire tripler.

Les opérations, selon le Copirep, se déroulent dans la transparence, chaque candidat assiste à l’enregistrement de son dossier et est aidé à vérifier si son dossier rempli les critères de forme. Après la période de dépôt, toutes les candidatures seront publiées par poste soumissionné afin de permettre à tout le monde de vérifier s’il a été placé au poste réellement sollicité. Les réclamations qui seront enregistrées seront prises en compte par le Copirep avant la transmission des dossiers au Consultant, de renommée internationale, qui sera recruté pour procéder à leur traitement et au test des candidats.

DES REACTIONS

C’est justement le traitement des candidatures qui fait couler beaucoup d’encre et de salive dans l’opinion nationale. Certains candidats mandataires craignent que les critères objectifs avancés pour le recrutement ne puissent servir que de prétexte pour crédibiliser ce processus de recrutement qui ne cesse d’être la cible de la critique des politiciens. Il nous revient que le gouvernement soutient la sélection des mandataires seront sélectionnés selon les critères d’efficacité et de compétence, le parrainage politique n’interviendrait qu’en dernière analyse. Ce qui permettrait aux politiciens de prendre une fois de plus les commandes de ces entreprises publiques qui, presque toutes, sont en faillite.

Les 26 entreprises concernées par cet appel à candidature sont : CEEC, COHYDRO, INSS, SONAS, OCC, RVM, FPI, OGEFREM, RVF, OGEDEP, CMDC, ONC, OKIMO, ONT, OCPT, ACP, RENATELSAT, OVD, ICCN, OFFICE DES ROUTES, CADECO, FIKIN, INPP, EMK-INERA, IJZBC.

En effet, la plupart de ces entreprises sont dans une situation financière, sociale et logistique chaotique. D’où le recrutement des dirigeants compétents et dynamiques s’impose, mais surtout compétents pour faire appel à leur esprit de créativité en vue d’attirer des capitaux frais susceptibles de relancer l’unité de production. Ou alors susciter la combinaison des capitaux soit avec les privés, soit une intervention de l’Etat propriétaire. Cette dernière hypothèse reste problématique dans la mesure où, du moins pour l’exercice budgétaire 2007, il n’a pas été prévu des fonds nécessaires pour les dépenses d’investissement dans les entreprises publiques. Seuls 441 millions Usd ont été réservés pour les dépenses d’investissement.

C’est ici la nécessité et l’urgence d’accélérer le processus de restructuration des entreprises publiques qui est à ce jour bloqué faute de cadre juridique. En effet, les quatre lois devant moderniser la gestion des entreprises publiques et les ouvrir à la participation des privés traînent encore à ce jour au niveau de l’Assemblée nationale. C’est à croire que le politique ne veut pas ouvrir les entreprises publiques aux privés afin de continuer à y opérer des ponctions financières. Dans ce cas, à quoi bon recruter des mandataires, même compétents, pour diriger des entreprises publiques qui ne seront pas compétitives, sans fonds de roulement suffisants ou avec un outil de production vétuste. Tout simplement des vaches laitières pour certains intérêts égoïstes. Si le recrutement des mandataires n’est pas suivi par le parachèvement du processus de restructuration des entreprises publiques, il n’y a pas lieu de s’attendre à des résultats performants.

L’INTERSYNDICALE LEVE LE TON

Réagissant à son tour, l’Intersyndicale nationale du Congo dénonce l’approche de la réforme des entreprises publiques envisagée par le gouvernement via le Copirep. L’Intersyndicale, dans un communiqué remis à la presse, estime que cette réforme se fait sans encadrement préalable déterminé par une loi votée par le Parlement. Bien plus, cette réforme a été décidée sans qu’il y ait eu concertation au préalable entre partenaires sociaux, à savoir le gouvernement, le patronat et le syndicat, tel que l’exigent les dispositions légales en vigueur dans notre pays.

L’Intersyndicale qualifie cette attitude du gouvernement de mépris à l’égard des autres partenaires sociaux. Ce qui constitue une violation flagrante et délibérée de la loi. L’Intersyndicale affirme sa disponibilité à faire des propositions pertinentes à servir d’alternatives dans le cadre de la réhabilitation technique de ces entreprises publiques et l’assainissement de leur gestion. Car, pour les syndicalistes, ces entreprises publiques sont devenues « des canards boiteux à cause justement du pillage systématique qui s’y est opéré et s’y opère à longueur des journées, des mois, et des années avec un regard inactif du pouvoir ».

Les syndicats font observer que la descente aux enfers de ces entreprises publiques n’est pas du tout liée au nombre pléthorique du personnel, « mais à la mégestion caractérisée des mandataires ». Or, l’on est justement au stade du recrutement des mandataires.

Devant cette situation, l’Intersyndicale sollicite sa participation dans la commission du jury devant sélectionner les futurs mandataires. Dans l’hypothèse où cette main tendue serait rejetée, l’Intersyndicale tirera toutes les conséquences qui s’imposent dans l’échec de cette réforme. Au demeurant, les syndicats ont par conséquent pris l’engagement de mener des actions au regard de leurs responsabilités de partenaire social pour une meilleure gestion politique, économique et sociale du pays. A titre de rappel, l’Intersyndicale est composée des syndicats suivants : CSC, CDT, CDS, FGTK, UNTC, Solidarité, Sopa, Actions, Otuc, CTP, Fosyco et ATC.

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