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LOSAKO
23 juin 2007

Congo-Brazzaville : des élections législatives sans enjeux... Ah nayoka na nga ata ngouli puisque je gagne d’avance !!!

Denis_Sassou_Nguesso

Dimanche le 24 juin, les populations de la République du Congo vont élire au premier tour leurs députés pour renouveler leur chambre basse. Les dernières élections législatives remontent en 2002. Comme partout en Afrique noire, il est imaginable que le régime qui organise des élections puisse les perdre. Du moins une chose est sûre, le Parti congolais du travail du président Sassou Nguesso va remporter ces consultations électorales. En les organisant, le régime du président Sassou tient à démontrer à l’opinion internationale qu’au Congo-Brazzaville, la démocratie existe. Cependant, ces élections ont quelque chose de positif : les politiciens congolais savent aujourd’hui qu’ils doivent solliciter le suffrage de leurs électeurs.

Comme lors des élections législatives organisées en RDC en 2006, on remarque la multiplication de candidats indépendants. Est-ce ces candidats indépendants ne cachent leur appartenance au Parti congolais du travail ? Comment expliquer que sur deux cents vingt-six candidats pour la ville de Brazzaville, soixante-quinze se présentent comme indépendants.

Selon certains observateurs, l’apparition des candidats indépendants s’explique par le fait que certains candidats ont été négligés par leurs partis politiques alors qu’ils pensent qu’ils ont le vent en poupe.

OPPOSITION EN ORDRE DISPERSE

Du côté du pasteur N’tumi, président du Conseil national des républicains (CNR), il a menacé de boycotter le processus électoral. Il a donné un ultimatum de 48 heures au gouvernement pour reporter les élections si ses revendications ne sont pas prises en compte. En effet, l’opposition congolaise estime qu’à la place de la Commission nationale d’organisation des élections (Conel), il faut une commission électorale véritablement indépendante. A leurs yeux, la Conel est contrôlée par les proches du pouvoir et est dépendante du régime du président Sassou.

En plus sur le plan organisationnel, plus d’une personne souhaitent le report de ces élections étant donné que le recensement n’avait pas eu lieu dans la région du Pool et que les conditions de transparence ne sont pas réunies.

Quant à l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) de l’ancien président Pascal Lissouba, en exil, deux secrétaires généraux du parti s’entredéchirent sur la légitimité de l’un et de l’autre. Malgré tout cela, l’UPADS a présenté dans plusieurs circonscriptions deux à trois candidats.

A cette opposition désorganisée, il faut ajouter celle de Bernard Kolelas, que l’on peut qualifier de l’opposition à table. Tout en se déclarant opposant au président Sassou, l’ancien Premier ministre et ex-chef rebelle a scellé un mariage de raison avec le Parti congolais du travail du président Denis Sassou Nguesso. Le Mouvement pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) est allié au Parti congolais du travail et compte gérer le pays ensemble. « Vous allez donner au MCDDI et au PCT une majorité qui va leur permettre de gouverner ensemble le pays à l’issue de prochaines élections législatives », a vociféré, l’ancien rebelle et ex-premier ministre Bernard Kolelas.

Par ailleurs, la plupart des vieux politiciens congolais se sont présentés à l’intérieur du pays. Ils ont retrouvé leur « ancienne » circonscription dans l’espoir d’être élus après avoir passé tout leur temps dans la capitale Brazzaville. Auront-ils la chance d’être élus ? Si tel n’est pas le cas, ils seront condamnés d’aller à la retraite. Est-ce une façon pour le président Denis Sassou Nguesso de se débarrasser de ces vieux politiciens pour rajeunir la classe politique ?

VICTOIRE DU PCT

En tout état de cause, les candidats du Parti congolais du travail et les partis alliés vont remporter ces élections législatives au premier tour. Il est peu probable que dans plusieurs circonscriptions que le deuxième soit envisageable.

Au-delà de l’organisation des élections législatives au Congo-Brazzaville, il se pose, d’une manière générale, un sérieux problème de la viabilité de l’opposition politique dans les Etats africains. Est-ce que la démocratie existe là où il y a l’opposition de façade ? Peut-on avoir une démocratie sans alternance au pouvoir ? Il est temps que les Africains pensent différemment la démocratie au lieu de jouer à la mascarade pour plaire aux bailleurs de fonds où à la communauté internationale.

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