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LOSAKO
2 juillet 2007

Gouvernement : chambardement à l’horizon

Le décor est planté après les festivités marquant le 47 è anniversaire de l’accession de la Répgouvgizjk1ublique démocratique du Congo à l’indépendance. Manifestations qui ont été placées sous le signe de la décentralisation. Premier signe avant-coureur d’un éventuel changement. Mais aussi par des nominations intervenues au sein de l’Armée et de la Police nationale sans oublier le recrutement de nouveaux mandataires. Deuxième signe avant-coureur qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure. Et dans une interview accordée à Jeune Afrique, le président de la République a fixé rendez-vous dans deux mois pour tirer les leçons de l’action du gouvernement. Troisième signe avant-coureur d’un chambardement en perspective.

Le pays a besoin d’un nouveau souffle pour consolider les acquis du processus électoral et laisser poursuivre le processus politique. Le président de la République, Joseph Kabila Kabange, a pris, une fois de plus, cet engagement lors des manifestations marquant le 47ème anniversaire du pays à l’indépendance. Il a insisté sur la paix retrouvée; le devoir de la reconstruction du pays et bien sûr la poursuite des réformes au niveau de l’Armée, de la Police, de la Justice et de l’Administration.

Comme pour mieux marquer cette détermination, le président de la République avait déjà pris toute une série de mesures portant nomination de différents responsables militaires et de la Police. Mais aussi dans les services spécialisés pour des raisons d’efficacité dans le cadre des réformes qui ont été adoptées. Et ce, dans le but d’améliorer la qualité des services de l’Etat.

On sait que l’une des épines au pied demeure justement la situation préoccupante dans les deux Kivu. Situation qui est susceptible de perturber le processus politique tant il est vrai que pointe à l’horizon le spectre d’une troisième guerre en République démocratique du Congo.

Devant cette éventualité, l’on assiste à une mobilisation générale tant sur le plan interne qu’externe pour une gestion rapide et satisfaisante de cette question qui place le gouvernement, mieux toutes les institutions nationales devant leurs responsabilités. Y compris les partenaires extérieurs qui doivent s’impliquer avec la même ardeur lorsqu’il était question d’organiser les élections.

PLUS DE PERIODE GRACE, PLUS D’IMMOBILISME

Bien entendu, la première responsabilité politique incombe aux dirigeants congolais. Il leur revient de ne plus mener la politique d’autruche au risque d’être taxées de complices, de complaisants, d’insouciants devant toutes ces violences, ces destructions qui menacent l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale.

Evidemment, le devoir de gestion revient au gouvernement qui ne dispose plus de période de grâce. Bien plus, les 100 jours d’observation ayant été épuisés, le moment est venu de faire appel à un second souffle pour briser cet immobilisme qui avait caractérisé cette période, n’en déplaise au ministre près le Premier ministre.

Au fait, le gouvernement n’a plus de temps à perdre. Il dispose désormais d’un Budget 2007 qui a été enrichi tant par l’Assemblée nationale que le Sénat. Le Premier ministre n’a plus d’excuse, surtout qu’il vient de rentrer d’une visite médicale pour se requinquer. Un exercice nécessaire pour imprimer une nouvelle impulsion à l’action du gouvernement de manière à mettre fin à toutes ces rumeurs qui circulent autour du gouvernement et de son état de santé.

Nous pensons que le moment est venu d’apporter les premiers réajustements nécessaires. Pendant cette période de grâce, de nombreuses insuffisances ont été constatées. Autant réagir dans le but de rendre l’action du gouvernement efficace dans la mesure où dans cet exercice de reconstruction nationale, ce sont les premiers pas qui comptent. Le président de la République et le Premier ministre devront par conséquent donner des signaux forts de sortie du « silence, de l’immobilisme » tant qu’il s’agira de l’intérêt supérieur de la nation. En aucun cas, ils ne doivent être otages de leur alliance s’il s’avère nécessaire et opportun d’apporter des réajustements qui s’imposent au sein du gouvernement. Ils ne doivent pas perdre de vue qu’au mois de septembre 2007, le Premier ministre est de nouveau attendu devant le Parlement en ce qui concerne l’exécution du programme gouvernemental. Le gouvernement est donc en sursis.

D’ailleurs, le président de la République n’a pas caché ses intentions sur d’éventuelles sanctions à prendre contre les membres du gouvernement. Répondant à une question de Jeune Afrique sur la « lenteur » du gouvernement, le président de la République s’est exprimé en ces termes : « Nul n’est pressé dans ce pays que le président de la République. Nul n’est plus impatient que moi de voir des résultats. Mais le Congo est un géant endormi depuis quarante ans et qui commence tout juste à se réveiller. Ce n’est pas une mince affaire, en tout cas pas une affaire de huit mois. Nous sortons de plusieurs années de guerre, ne l’oubliez pas. Cela dit, je comprends la frustration des gens, elle est légitime. Mais qu’on nous laisse travailler un peu avant de juger le gouvernement. En septembre prochain, il sera possible de tirer un premier bilan ». Le message est clair. Rendez-vous dans deux mois.

Cependant, la question que l’on se pose est celle de savoir comment le président de la République va s’y prendre. Quels seront les postes qui seront touchés pour que la coalition ne soit frustrée au risque de voler en éclats ? Le chef de l’Etat aura-t-il le courage politique de procéder à des réaménagements techniques sans se référer aux alliés si les insuffisances sont avérées? Ou tout se fera-t-il de commun en accord pour donner une nouvelle impulsion au gouvernement ? Nous sommes là en face de la dure réalité d’un gouvernement de coalition.

LA DECENTRALISATION EN MARCHE

Enfin, depuis le 30 juin 2007, les yeux sont tournés vers les provinces. S’il reste encore beaucoup de choses à faire, dans le cadre juridique pour le fonctionnement des entités décentralisées, il n’y a plus de doute que désormais les provinces sont soumises au même exercice et rythme que le pouvoir central. Les gouvernements provinciaux sont aussi appelés à donner un nouveau dynamisme aux provinces pour mieux accompagner cet effort global de reconstruction nationale. Cela dans tous le domaines, en particulier sur la sécurité des personnes et de leurs biens, la cohabitation pacifique, le redressement de l’économie et l’amélioration progressive de l’environnement pour ne pas troubler les écosystèmes au regard de tous ces changements climatiques. Nous songeons à l’exploitation sauvage du bois dans la mesure où la RDC possède plus 40% de l’essence forestière de l’Afrique.

A ce niveau également, des réajustements sont nécessaires si des insuffisances persistent. Avec cette décentralisation désormais en marche, l’avenir et le devenir de la République démocratique du Congo reposent sur les provinces. Certes, les gouvernements provinciaux viennent à peine d’être installés. Mais compte de l’action globale du gouvernement central, ils sont appelés à faire preuve de beaucoup d’imagination, de créativité pour s’adapter et adopter le même rythme de travail.

ASSEMBLEE NATIONALE : DU RESPECT DES INSTITUTIONS

Le moment est aussi important pour l’Assemble nationale avec l’invalidation et la validation de quelques députés. L’on assiste même à un bras de fer entre l’Assemblée nationale et la Cour suprême de justice. La haute Cour, on le sait, a invalidé certains députés et validés d’autres. Une décision qui a soulevé un débat houleux au sein de l’Assemblée nationale à telle enseigne que jusqu’à ce jour 18 députés dont l’élection a été validée par la Cour suprême de justice attendent toujours d’occuper leur siège.

Le danger ici, c’est de voir l’attitude de l’Assemblée nationale faire des émules au risque d’entraîner d’autres institutions ou organisations à méconnaître les arrêts de la Cour suprême de justice. Ce qui serait un très mauvais précédent pour un Etat de droit et affecterait le processus de démocratisation en République démocratique du Congo. Au niveau de l’Assemblée nationale, des réajustements s’imposent si l’on ne tient pas à déstabiliser les institutions nationales. Le cas est sérieux avec des effets d’entraînement sur le processus politique en RDC. Si la question n’est pas tranchée dans les meilleurs délais au risque de provoquer une crise constitutionnelle, le président de la République sera bien obligé d’intervenir. Sous d’autres cieux, il serait invité à dissoudre l’Assemblée nationale. Prendra-t-il ce risque si le bras de fer persistait ? Effectivement, le spectre de chambardement plane sur nos institutions.

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