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LOSAKO
6 juillet 2007

Crisis Group recommande un leadership fort au sommet de l’Etat

Les regards sont de nouveau tournés vers la République démocratique du Congo. Il y a risque que la paix a100554insi que le processus politique en RDC soient perturbés. La dernière sonnette d’alarme en date vient d’être tirée par International Crisis Group, organisation internationale non gouvernementale basée à Nairobi, au Kenya, et qui agit pour la prévention et la résolution des conflits dans le monde entier. Cette organisation craint que des troubles ne se produisent dans les villes de l’Ouest du Congo en plus des combats qui pourraient s’intensifier au Kivu. « Si aucun changement n’a lieu d’ici la fin de l’année, le soutien des bailleurs de fonds risque de se déplacer vers d’autres théâtres de post-conflits, et le Congo pourrait alors perdre les fruits du travail de consolidation de la paix mené ces cinq dernières années », a dit François Grignon, Directeur du Programme Afrique de Crisis Group. Face à cette situation préoccupante, Crisis Group a interpellé toutes les parties impliquées dans le processus de pacification en République démocratique du Congo, distribuant ainsi des « cartons jaunes » au gouvernement, à l’Opposition ainsi qu’à la Communauté internationale. Mais insiste sur un leadership fort au sommet de l’ Etat.

Dans son récent rapport sur la consolidation de la paix en République démocratique du Congo, International Crisis Group, organisation internationale non gouvernementale de prévention et de résolution des conflits, grâce à une combinaison d’analyses, de recommandations et de sensibilisation à destination des acteurs internationaux, s’inquiète de la situation préoccupante en République démocratique du Congo. Certes, Crisis Group reconnaît que le processus électoral a aidé le processus de paix à avancer. Mais elle s’empresse de souligner qu’il reste encore beaucoup à faire.

Cette organisation relève que la violence dans la province du Bas-Congo et les combats de Kinshasa qui ont fait plus de 500 morts sont porteurs de germes de fragilisation de la paix en République démocratique du Congo. Ajouter à cela les rumeurs enregistrées depuis le mois de mai 2007 sur des conflits armés au Kivu.

Bien plus, Crisis Group signale que depuis quelques mois les relations entre le gouvernement et l’Opposition se sont détériorées sérieusement. Situation de détérioration des rapports émaillée par l’exil forcé de Jean-Pierre Bemba ; actuellement en Europe, au Portugal. Et tout dernièrement deux interviews incisives du président de la République, Joseph Kabila, et de son adversaire principal Jean-Pierre Bemba. Deux interviews qui ne sont pas du tout de nature à favoriser la convivialité politique en vue de consolider la paix. Aussi, Crisis Group signale-t-elle que ces faits pourraient laisser installer « un régime autoritaire et susciter des troubles dans les villes de l’Ouest pendant qu’à l’Est des milices armées défient la faible armée nationale, causant ainsi des centaines de milliers de civils » « Les six premiers mois du gouvernement légitime de la République démocratique du Congo ont été plutôt décevants ; le processus de paix est toujours en danger et la démocratie encore très fragile », souligne le rapport de Crisis Group.

UN LEADERSHIP FORT

Dans sa combinaison d’analyses, Crisis Group estime que la présence d’un leadership fort est indispensable en RDC pour préserver les acquis du processus électoral. C’est même la panacée. Partant, estime-t-elle qu’il revient au président de la République, Joseph Kabila, et au Premier ministre Antoine Gizenga de s’y impliquer positivement, obligation morale et politique oblige, en vue d’incarner ce leadership fort. Et ce, dans le but de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance afin de stimuler le soutien continu de la Communauté internationale. Question de briser cette nouvelle tendance de désengagement progressif de la Communauté internationale, ce qui serait dramatique dès lors que la paix et la sécurité ainsi que la stabilité des institutions demeurent encore fragiles. « Le gouvernement du président Kabila a reçu du peuple congolais un mandat très clair pour agir. Au cours de ces derniers mois, cependant, l’appareil de l’ Etat s’est rapidement paralysé, les réflexes autoritaires se sont renforcés et aucun progrès substantiel n’a été fait pour rétablir la paix dans les Kivu, » estime David Mugnier, Directeur du Projet Afrique centrale de Crisis Group. Et de poursuivre, « Le président Kabila et son Premier ministre Antoine Gizenga doivent reconnaître les échecs des mois derniers et repartir sur de nouvelles bases, en donnant la priorité au dialogue, à un mode de gouvernance transparent et responsable et au renforcement de la coopération avec la Mission des Nations unies, Monuc, et la communauté internationale », relève le même rapport.

Parallèlement, la réforme de l’Administration devrait suivre, car souligne Crisis Group, une Administration corrompue n’est pas du tout en mesure de donner des services de qualité de la part de l’Etat à la population.

UNE OPPOSITION FORTE ET RESPONSABLE

Il est vrai, souligne Crisis Group, que la capacité de l’opposition a été fortement entamée à travers l’usage excessif de la violence contre les membres de l’Opposition. Illustration : l’exil forcé de Jean-Pierre Bemba. Autre conséquence : la dynamique de l’Opposition a été limitée au Parlement. En plus, au niveau des provinces, elle ne dispose que d’un seul gouverneur. Un déséquilibre constaté également tant au niveau de la magistrature que de l’Exécutif

Néanmoins ; une certaine évolution a été observée avec le vote de la loi sur le Statut de l’Opposition. Pour Crisis Group, une opposition qui représente plus d’un tiers de la population selon les résultats des suffrages exprimés lors des élections « a un rôle important à joue dans la construction de la démocratie ». Il lui revient d’en prendre conscience pour plus de responsabilité politique. Mais entre-temps ; cette opposition « doit être protégée pour que la République démocratique du Congo soit stable. Qu’elle use par conséquent de sa liberté d’expression sans être inquiétée ».

LA PART DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Crisis Group n’a pas épargné la Communauté internationale. Elle observe d’abord avec beaucoup d’inquiétudes que cette même communauté internationale donne de plus en plus l’impression de se désengager de la RDC alors que la paix est encore fragile. « Les bailleurs de fonds doivent rester engagés et lier leur aide à l’adoption d’un cadre politique qui permette de relever les défis dans les domaines de la sécurité et de la bonne gouvernance. Ils doivent également faire pression pour que le gouvernement congolais prenne une initiative globale pour la paix dans le Est et renforce sa coopération avec la Monuc, notamment dans les Kivu, où existe, à nouveau un risque de guerre », selon Crisis Group.

A ce sujet, Crisis Group convie la Belgique, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis d’Amérique, l’Afrique du Sud et l’Union européenne à reformuler l’aide à l’endroit de la République démocratique du Congo sous le signe d’un nouveau partenariat qui souligne en priorité l’importance de la paix. La même organisation convie ces pays à s’impliquer dans la mise en application de la loi portant Statut de l’opposition pour que toutes les parties respectent les règles du jeu. Enfin, ces partenaires extérieurs doivent se convenir avec la RDC sur l’approche à adopter quant à la réforme du secteur de sécurité. Le Potentiel avait déjà eu à relever les divergences de vues apparues à ce sujet. Si le gouvernement congolais brandit sa souveraineté pour privilégier les accords bilatéraux, les partenaires extérieurs soutiennent l’idée d’une « Coordination internationale » sans se départir des clauses de la Résolution 1756 du Conseil de sécurité.

DES RECOMMANDATIONS

Pour éviter que la RDC ne sombre de nouveau dans la violence, Crisis Group a formulé un certain nombredrcbrief_jan07 de recommandations. Particulièrement à l’attention du gouvernement qui gère le quotidien national Aussi, Crisis Group invite-t-elle le gouvernement à tout mettre en œuvre pour contrôler effectivement toute l’étendue du territoire national. Des dispositions doivent être prises pour disposer des forces armées et de la Police disciplinées et bien équipées en vue d’éviter des abus attribués aux forces de sécurité, attitude qui encourage les groupes armés à demeurer dans la région. Car, la faiblesse des FARDC et des forces de sécurité « partisanes » ne sont pas acceptées par les populations.

Dans le même élan, le gouvernement doit combattre la corruption au plus « haut niveau », comportement qui rend difficile la réforme de l’armée. Dans le même ordre d’idées, cette organisation recommande la mise sur pied d’une commission d’enquête indépendante sur les massacres du Bas-Congo et les combats de Kinshasa. Allusion faite à une justice indépendante.

Parlant de la décentralisation, Crisis Group insiste sur les sessions de formation dans la perspective du transfert des compétences entre le gouvernement central et les provinces. Et ce, afin d’éviter des tensions lors de la mise en oeuvre du programme de décentralisation et la préparation des élections. Le processus de consultation permanente entre le gouvernement central et les provinces doit être renforcé.

Entre-temps, la revisitation de contrats miniers s’impose au regard de contrats qui auraient été signés, aliénant les intérêts de l’Etat congolais.

En matière de paix ; cette organisation engage le gouvernement à collaborer avec la Monuc dans des initiatives de pacification, spécialement au Kivu et entre-temps, invite le gouvernement à ratifier le Pacte de sécurité, de stabilité et de développement de la région des Grands Lacs. Ce qui devrait conduire à la réouverture des ambassades pour le rétablissement des relations diplomatiques avec le Rwanda et l’Ouganda. Entre-temps, des négociations dans le cadre de la Tripartite Plus UN doivent se poursuivre.

Enfin, Crisis Group est convaincue qu’une plate-forme d’échange de vues entre le gouvernement, le Parlement et le Sénat, en plus de la Monuc, contribuerait largement à l’instauration d’un climat serein de dialogue. Et ce, pour toute autre initiative de paix, surtout dans le cadre des actions à initier, même militaires qu’entreprendraient les FARDC. Dans la perspective d’instaurer un climat de confiance entre Kabila et Bemba, Crisis Group propose de mettre en place une commission de sécurité et définir le rôle du Coordonnateur de l’Opposition pour un vrai jeu démocratique.

Il est important de souligner que Crisis Group a une bonne réputation internationale. Elle travaille pour l’Afrique, l’Asie, l’Europe, l’Amérique Latine et les Caraïbes ainsi qu’au Moyen-Orient. En Afrique centrale, ses experts en prévention et résolution des conflits sont basés à Nairobi où ils suivent de très près la situation politique en République démocratique du Congo. Au demeurant, cette sonnette d’alarme rejoint les objectifs de la mission du Conseil de sécurité qui a séjourné dernièrement en RDC. Comme pour dire qu’il y a toujours péril en la demeure.

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