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LOSAKO
16 août 2007

Rébellion et balkanisation de la RDC

assassinsL’heure est grave. La stabilité de la RDC est à ce point menacée qu’il faut appeler le chat par son nom. Nkunda, les chefs de milices en Ituri et les interahamwe sont un véritable cocktail explosif. Si le gouvernement congolais hésite encore à se prononcer clairement, les mots sont déjà lâchés dans les grandes capitales du monde. Il se prépare une rébellion à l’Est du pays et un complot visant la balkanisation de la République démocratique du Congo.

Le développement des derniers événements pousse à la réflexion. Que se passe-t-il à l’Est, plus particulièrement au Kivu avec le «phénomène» Nkunda ? Pourquoi traîne-t-on les pieds pour neutraliser les groupes négatifs qui écument cette partie de la Rdc, essentiellement les interahamwe rwandais ?

Evidemment, c’est la controverse autour de la dernière décision gouvernementale portant suspension des opérations militaires contre les FDLR qui a relancé le débat. Autant également la réaction de la Monuc, laquelle ignore tout de cette décision, affirmant par ailleurs que son mandat n’a jamais été modifié.

Les contradictions sont flagrantes entre les autorités congolaises et la communauté internationale représentée par la Monuc. Certes, l’état-major général des FARDC, par le biais du général Vainqueur Mayala, vient de démentir cette information.

Mais, en définitive, la «bourde» aurait provoqué des réactions à telle enseigne que des commentaires en sens divers fusent en rapport avec la tournure prise par la situation. Dans les milieux intéressés par la neutralisation des interahamwe, on laisse entendre que l’une des parties surprises par la décision des FARDC serait sur le sentier de guerre.

Enfin, le gouvernement congolais a su peser les raisons profondes pour prendre pareille décision, au moment où il est question de faire la relecture des approches précédentes qui n’ont pas donné les résultats escomptés. Nkunda est toujours là et les interahamwe toujours aussi nuisibles. Dans l’un et l’autre cas, il faut vite lever le pan de voile et passer à des actions concrètes de grande envergure. C’est ici qu’il importe de préciser les intentions.

REBELLION DECLAREE

Dans le cas de Nkunda, il convient que le gouvernement clarifie sa position. En effet, si l’on remonte à la signature des Accords de Sun City, Laurent Nkunda, sociétaire du RCD-Goma, a été promu général dans les FARDC. Il n’a jamais rejoint son poste à Kinshasa. Il se signale au contraire dans la prise de la ville de Bukavu armes à la main. Et depuis, il a investi le Masisi.

Dans ses différentes déclarations à la presse, il ne s’offusque pas de clamer tout haut : «Si j’ai refusé d’aller à Kinshasa, c’est mon droit. Ce n’est pas le RCD qui m’a formé, ni m’a recruté comme militaire. Je n’avais donc aucune dette envers le RCD». Le RCD, on le sait, s’est inscrit dans la logique de la transition et est devenu aujourd’hui un parti politique légal.

Mais Nkunda, vient de créer le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple). Afficher une telle attitude, signifierait qu’il bénéficie des appuis extérieurs. A en croire certains analystes, ce parti politique a repris les mêmes éléments contenus dans le cahier des charges du RCD, lesquels tournent toujours autour de la protection des Banyamulenge. Ce qui explique le désaccord qui existerait entre Nkunda et Azarias Ruberwa.

Le président national du RCD reprocherait à Nkunda de ne pas l’avoir suivi à Kinshasa, tandis que le général dissident l’accable de toutes les accusations : «Je n’ai rien à attendre. Il (Ndlr : Ruberwa) n’a pas un soutien à me donner. Il n’a pas su capitaliser le poste que nous lui avons donné. S’il n’a rien fait pendant qu’il était vice-président de la République, je ne le vois pas faire quoi que ce soit aujourd’hui».

Il revient à dire que Nkunda se met en marge des institutions nationales. Il a pris des armes pour lutter contre le pouvoir légal. Il ne s’agit rien d’autre que d’une rébellion déclarée. Et quand bien même il faudrait aboutir, un jour, à une solution politique avec le dissident, si cela est le prix à payer, il faut au préalable se mettre d’accord sur les termes de référence. Le gouvernement devra se décider aujourd’hui. Pas question de continuer à entretenir un flou artistique.

LA BALKANISATION DE LA RDC

Une fois que l’on se sera mis d’accord sur cette «Affaire Nkunda», l’on pourra alors facilement remonter la filière pour constater que les causes qui sont à la base de la guerre d’agression contre la RDC n’ont jamais disparu. Le but poursuivi dans cette guerre visait la balkanisation du pays. Aujourd’hui, la partie du territoire congolais contrôlée par Nkunda échappe au pouvoir de Kinshasa. Ce n’est un secret pour personne.

Or, pour exécuter le complot visant la balkanisation de la République démocratique du Congo, les agresseurs se sont appuyés autrefois sur le prétexte sécuritaire. La Communauté internationale qui était au courant du complot, avait fermé les yeux. N’eut été la détermination du peuple congolais, une page humiliante de l’histoire de la RDC serait tournée. Pour preuve, le Conseil de sécurité avait mis huit mois avant de voter la résolution 1132 condamnant l’agression contre la RDC.

Voilà qu’aujourd’hui, les différents acteurs sont toujours là. Les interahamwe n’ont jamais été neutralisés, ni par les forces d’agression pendant cinq ans d’occupation, ni par la Monuc, moins encore par les FARDC. L’on continue à brandir les mêmes arguments sécuritaires. Ce qui fait que toutes les options levées pour traquer et neutraliser les forces négatives n’ont jamais été appliquées.

En s’imposant une analyse même par l’absurde, on relève que si le RCD a été créé, c’est parce qu’il existait des interahamwe. Aujourd’hui que Nkunda a pris les armes pour les mêmes motifs que le RCD, c’est parce que les interahamwe sont toujours là.

La confusion est donc totale au vu de la dernière décision portant suspension des actions militaires contre les FDLR. La Communauté internationale et les autorités congolaises ne parlent plus le même langage. Il y a risque d’assister à un nouveau scénario qui conduirait certainement à la balkanisation de la République démocratique du Congo.

Devant la gravité des faits et devant l’histoire, il revient au gouvernement congolais de prendre ses responsabilités et de rendre compte de la situation générale du pays à la population. Son mutisme devant la rébellion déclarée et le vaste complot international visant la balkanisation de la République n’est rien d’autre qu’une trahison. Il faut fixer le peule congolais qui a déjà payé un prix lourd au regard de l’inconscience de sa classe politique.

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