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LOSAKO
11 septembre 2007

La RDC accepte de partager son pétrole en deux zones avec l'Ouganda et signe un pacte de non-agression

Museveni_Kabila_net

La démilitarisation de la frontière RDC-Ouganda, qui constituait aux yeux des observateurs comme la rançon du chantage est dorénavant effective depuis lundi 10 septembre au niveau des villages de Bujama et de Awashi, en territoire ougandais. La nouvelle a été annoncée lundi 10 septembre par le ministre d'Etat et Ministre des Affaires étrangères lors du point de presse de restitution du sommet d'Arusha en Tanzanie, lequel a mis face à face la RDC et l'Ouganda. Cette information a été corroborée par le Directeur de cabinet adjoint du Gouverneur de la Province orientale qui se trouvait dans la salle. C'est une avancée significative dans les relations entre les deux pays assombries par des agressions et des razzias depuis 1996. Ce mouvement en sens inverse des troupes ougandaises représente un des points essentiels des accords de Ngurdoto, près d'Arusha en Tanzanie, signé samedi 8 septembre entre les deux pays.

L'or noir en flot

Les accords se sont appesantis sur l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures communs, c'est-à-dire d'énormes nappes pétrolifères transfrontalières (estimées à 2 milliards de barils), qui devront l'être désormais entre les deux pays. Six résolutions ont été prises, selon le ministre des Hydrocarbures, Lambert Mende Omalanga dans le but de mettre en pratique dans un mois ce principe. Les ministres des hydrocarbures des deux pays devront se rencontrer afin de prendre toutes les dispositions pratiques qui s'imposent pour mettre en œuvre la résolution.

Des experts en la matière seront désignés par les parties dans les ambassades respectives afin de suivre l'évolution des opérations d'exploration et exploitation telles qu'elles se déroulent dans chacun de deux pays. Signe de bonne foi peut-être, à la demande de l'Ouganda, le gouvernement congolais a accepté d'envoyer rapidement une équipe d'experts pour visiter les sites déjà en activité en Ouganda. Les parties se sont engagées à échanger les informations et l'expérience dont dispose chacun des parties ainsi que l'expertise en sa possession en matière des hydrocarbures.

La RDC, faisant preuve de retard considérable dans la promotion et l'exploitation de ses potentialités pétrolières, a affiché sa volonté de les promouvoir afin de se mettre au diapason de son voisin et constituer une base de données de plus en plus fiable à échanger avec l'Ouganda. Ce dernier a accepté de revisiter les contrats signés en 1990 par le régime Mobutu dans lequel les intérêts de la RDC étaient quasi inexistants.

Mbusa artisan principal

Nombre d'observateurs reconnaissent dans cette série de rencontre la touche du ministre des Affaires étrangères Mbusa Nyamwisi. Selon de nombreuses sources, c'est le chef de la Diplomatie congolaises qui a négocié et arraché les accords sur les hydrocarbures dans le but d'introduire la RDC dans le cercle des pays exportateurs du pétrole. Le but en était de peser dans les enjeux pétroliers sous-régionaux.

La RDC partait perdante dans l'exploitation de ce gisement, au regard du contrat signé en 1990. Selon ces accords dont le RDC ne gagnait rien du tout, la raffinerie devrait être implantée en territoire ougandais et un pipe-line devrait la relier au port de Mombassa, au Kenya. A regarder de près, la RDC ne gagnait en rien en terme d'infrastructures, d'emploi et du point de vue recettes fiscales, s'il faut se limiter seulement à cet aspect. Antipas Mbusa Nyamwisi, profitant de ses entrées au pays de Museveni, est parvenu à renverser les rapports et obtenu ces accords.

La RDC traitera désormais avec l'Ouganda d'égal à égal. La RDC qui a le loisir de se choisir ses propres entreprises exploratrices, a accepté de profiter de l'expertise des sociétés britanno-canadiennes, Heritage Oil qui a exécuté pour le compte du gouvernement ougandais des explorations et Tullow, qui apporte un appui financier et une expertise en terme du personnel qualifié pour l'exploitation. Le premier litre d'essence pourra jaillir de ces puits en 2009.

Traçabilité pour l'or et autres minerais

Kabila_Arusha_net.jpgAinsi que l'a indiqué le vice-ministre des Mines Kasongo Shomary, des nombreux échanges vont s'effectuer entre les deux parties en matière de la lutte contre la contrebande minière dans la région, berceau des conflits. Les trafics illicites des matières précieuses dans cette partie de la RDC ont alimenté et continuent d'alimenter les conflits et les tensions. Les deux parties se sont convenues de procéder par la traçabilité de l'or, du diamant, du Coltan, etc. afin de mettre fin aux minerais du sang. Kasongo Shomary a annoncé l'érection très prochaine d'une raffinerie de l'or en Ituri qui permettra d'en produire à une teneur très élevée de 99,9 %.

Les échanges entre les deux pays permettront à la partie Est de la RDC d'intégrer le réseau énergétique de l'Ouganda, à partir du barrage hydroélectrique de Kasese sur la rivière Semliki. Les villes de Beni, Butembo, Rutshuru et autres sont concernées par ce projet. L'arrêt de la Cours internationale de Justice de la Haye prononcé le 19 décembre 2005 qui a condamné l'Ouganda pour agression contre la RDC devra faire l'objet de négociation entre les deux parties. Le ministre Mbusa Nyamwisi a tenu de préciser que la RDC avait exigé des dommages de la hauteur de USD 12 milliards mais la Cours avait invité les parties à trouver les modalités de son exécution.

Sécurité et liberté de mouvement

Ces accords risquent de rester lettres mortes s'ils ne sont pas accompagnés des mesures servant à canaliser les ardeurs des forces négatives qui pullulent dans cette partie du pays. Kinshasa a joué, sur base des informations en sa possession faisant état de pression militaire comme rançon du chantage à la frontière ougandaise, à transformer cet incident en blocage des négociations. Kampala a marché.

Les deux parties ont réaffirmé tous les principes de souveraineté et d'intangibilité des frontières (600 km) qui ne pourront prendre forme qu'avec la réactivation du mécanisme de vérification conjointe fondée également sur les termes du protocole de non agression et de défense mutuelle, signé dans le cadre du Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans les Grands lacs. Les autorités tant administratives que militaires des entités frontalières devront se retrouver le plus possible dans des réunions de concertation.

Mais encore une fois, il est à noter qu'un passé très récent a vu les relations entre les deux pays émaillées de soupçons. C'est ainsi que le ministre de l'Intérieur, le général Denis Kalume a indiqué que le gouvernement restait tout de même sur ces gardes.

Partant de ce principe de prudence, des observateurs s'interrogent également sur les non-dits des accords de Ngurdoto. Quels sont les intérêts de l'Ouganda à pouvoir lâché le morceau devant un adversaire qui a les deux genoux à terre ? Ne va-t-on pas parler, quelques années après des marchandages contre la paix ou des accords déséquilibrés ? L'avenir nous le dira.

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Commentaires
D
Un paysan, avoir un lopin de terre dans le parc à cultiver pour la survie de sa suite car il est enseigant; n'a jamais été payé, c'est un crime contre la nation congolaise. Pourquoi vendre les ressources naturelles en detruisant l'écosystème sans retombée positive dans le social.<br /> Vendez le pays, Exploitez les ressources comme vous le voulez, c'est fini pour vous.
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