BEMBA... LA PEUR BLEUE DE KABILA !!!
Le fait d’avoir déjà « humilié » l’adversaire politique pourrait-il suffire ?
En effet, après plusieurs missions de bons offices des officiels de la République appuyés par « l’Union européenne représentée par le haut commissaire Louis Michel, le leader du Mlc continue d’attendre un signal politique fort avant son retour.
Jusqu’à preuve du contraire, Jean Pierre Bemba n’a pas encore réussi à faire plier le président Kabila pour obtenir des garanties sécuritaires ( une garde rapprochée constituée par des militaires européens ou africains ). Il risque de ne pas y parvenir pour autant que le temps joue contre lui.
La position de Joseph Kabila n’a pas changé d’un iota, par rapport à l’interview qu’il a accordée récemment à Jeune Afrique. « J’avais dit effectivement que la question du sénateur Jean-Pierre Bemba, c’est entre deux institutions : la justice et le Sénat », a-t-il déclaré, s’étonnant par ailleurs que, « comme par hasard, il n’y a personne qui s’intéresse à cette question, du moins au niveau du Sénat ».
Tant que le chef de l’Etat n’aura pas dit son dernier mot, mieux, trancher en faveur de Bemba ou privilégié la concorde nationale, il est fort probable que le chairman reste en exil à Faro pendant des longs mois.
QUI DIT VRAI ?
Le président Kabila a accusé dans les colonnes de l’hebdomadaire jeune Afrique que Bemba a tenté de l'éliminer physiquement lors des événements de mars 2007... Il a affirmé que les troupes de JP Bemba ont marché sur son palais.
Dans l’interview qu’il a accordée toujours à l’hebdomadaire « Jeune Afrique ..... Jean-Pierre Bemba clame son innocence et se dit « victime » des affrontements armés et a estimé que le pouvoir voulait l’éliminer physiquement « C’est moi qui ai été victime de l’attaque et de l’encerclement de ma résidence pendant deux semaines. Il ne faut pas inverser les rôles. Je suis bien la victime et non pas le coupable » << Pensez-vous que quelqu'un qui va faire un coup d'Etat ou éliminer le président de la République enverrait ses enfants à l'école ? Mes cinq enfants étaient bien ce jour-là à l'école belge de Kinshasa >> En revanche, ce que je trouve très curieux, c'est que les enfants de la famille Kabila, qui fréquentent eux aussi l'école belge, aient été évacués à 9h 45, pendant la récréation. Alors, je pose la question : qui a prémédité cette attaque du jeudi 22 mars 2007 ? Celui qui laisse ses enfants exposés au danger ou celui qui les met à l'abri ?
Alors qui a voulu tuer qui ? Qui a intérêt à tuer qui ?
LA DÉNONCIATION DE L’OCCIDENT
Trois jours après le début de la dernière flambée de violence à Kinshasa, le principal responsable est clairement pointé du doigt par le gouvernement Gizenga et la justice congolaise: Jean-Pierre Bemba. L’ex-rebelle converti en apprenti politicien n’en est pas à son coup d’essai et pourtant, jusqu’ici, il semblait disposer d’un état de grâce surprenant.
L’AMP et les faucons du pouvoir qui avaient applaudi à la décision du gouvernement de désarmer la garde rapprochée de l’ancien Vice-président, Jean Pierre Bemba, n’en revenaient pas du jugement des représentants des Etats occidentaux en poste dans la capitale congolaise. Les Ambassadeurs de l’Union européenne et de la Monuc ont condamné fermement Kabila d'utiliser la force armée dans la capitale congolaise alors qu’il y avait des négociations avancées pour régler le problème pacifiquement et ont pris une position contre le gouvernement congolais, qui avait pour but inavoué de << torpiller la démocratie congolaise >>.
CONVIVIALITÉ POLITIQUE A RUDE ÉPREUVE
Nous sommes tous préoccupés par le problème de la sécurité à l'intérieur du pays et à ses frontières. A l'est, un génocide se déroule sous nos yeux dans un silence assourdissant. Kabila et son gouvernement restent passifs face à la véritable guerre contre les civils qui se déroule actuellement au nord Kivu avec le général mutin, criminel, génocidaire Nkunda et ses milices qui pillent, tuent, violent, massacrent des civils aux yeux de tous. Ce n'est pas Jean-Pierre Bemba, ce ne sont pas non plus les opposants, mais une milice Rwandaise ( rebelles de FPR ) qui a pour mission d'éradiquer toute la population du Kivu y compris les camps de réfugiés hutus pour instaler les Tutsis Rwandais et balkaniser le Congo. Le président de la République pense que la solution réside dans le brassage de l’armée. « Je ne permettrai à personne d’avoir une milice à lui. C’est inacceptable. La solution, c’est l’intégration dans l’armée ou la démobilisation ».
Intégrer une milice Rwandaise dans l’armée congolaise ? Pourquoi faire ? En réalité, le brassage de cette rébellion Rwandaise est de l’intox. Si la solution, c’est l’intégration dans l’armée des plusieurs milliers de rebelles rwandais qui pillent, tuent, violent impunément sous le nez du gouvernement Gizenga et de la Monuc.
Alors, pourquoi monsieur le président ne pas laisser JP Bemba rentrer chez lui en toute sécurité, jouer normalement son rôle de leader politique, exercer son mandat parlementaire et circuler librement dans le pays..?
Si nous disons que nous sommes toujours à l’écoute de nos compatriotes et que nous montons un coup d’Etat de toutes pièces pour museler l’opposition, que nous tuons des gens parce qu’ils ne partagent pas nos opinions, que nous emprisonnons des journalistes pour rien,… on pourrait bien se demander pourquoi nous avons dû sacrifier tant de vies humaines en luttant pour la démocratie alors que nous mêmes, nous n’y croyions pas.
Aujourd’hui, Jean-Pierre est devenu le bouc émissaire de toutes les bavures mais je vois mal une seule personne humaine, si puissante soit-elle, commettre tous ces forfaits toute seule ! Comprenez bien ! Je ne suis pas en train de défendre l’honorable sénateur Bemba mais tout ce que je veux souligner ici est que Nkunda et sa «gang» ne sont pas «clean» et même plus pire. L’histoire ne tardera sans doute pas à nous le prouver…
En ce qui concerne la place de l’opposition, je reste convaincu qu’une réelle démocratie ne peut jamais s’établir sans qu’il n’y ait pas une réelle opposition.
En effet, l’opposition joue le rôle de garde fou au pouvoir du gouvernement. Elle doit donc être écoutée car, en réalité, c’est elle qui défend les intérêts du peuple quand le pouvoir les bafoue. Et je vois mal comment on pourrait le faire en mettant de côté les 42% des électeurs qui ont voté pour Bemba au second tour de la présidentielle. On devrait donc octroyer plus de moyens au chef de l’opposition et la parole pour dénoncer les abus du pouvoir en place. Donc, il serait normal que le chef de l’opposition rentre au pays, question de sauvegarder la démocratie que nous souhaitons tant.
Les dirigeant africains ont tendance à croire que sans opposition, ils sont libre mais en réalité en muselant l’opposition on ne résout pas les problèmes, on les déplace dans le temps.
Sans cela, le pire est à craindre.
Losako