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LOSAKO
26 septembre 2007

New York: Hypothétique compromis politique Kabila-Bemba...

Apparemment, les institutions fonctionnent. Mais tout se passe comme s’il y avait une impasse politique avec le feuilleton « J. Kabila-JP Bemba », l’insécurité au Kivu sur fond du « phénomè110103ne Nkunda », avec en toile de fond cette IIIème guerre qui est en marche en RDC. Aussi, interviennent plusieurs acteurs pour décrisper le climat politique, pousser les antagonistes à un compromis. Les choses sont telles que l’on est aujourd’hui à l’étape de New York, après Kinshasa, Faro au Portugal, sans oublier Kigali, Kampala, Bujumbura, Arusha. Que va-t-il se passer ?

New York abrite en ces moments la 62ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ Onu. Mais les choses intéressantes sont celles qui se passent dans les coulisses de cet imposant immeuble en verre qui abrite le siège de l’Onu. Ainsi dit, la carte du processus politique en République démocratique du Congo se jouera incontestablement à New York. D’ailleurs, les principaux acteurs sont sur place. Il s’agit du président de la République, Joseph Kabila Kabange ; de son rival politique Jean-Pierre Bemba ; de Louis Michel, Commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire ; de Karel De Gucht, ministre belge des Affaires étrangères. Sans oublier bien sûr Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu.

On ne saurait passer sous silence le représentant des Etats-Unis qui pilote l’initiative Tripartite Plus 1 ; la France qui préside la « session spéciale pour la paix en Afrique ». Et bien sûr, l’agenda de travail du président Kabila prévoit des entretiens avec les présidents Dénis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Omar Bongo du Gabon et Jose Edouardo Dos Santos de l’Angola. C’est dire que New York réunit ceux qui pourraient prendre une décision ou lever une option sur la République démocratique du Congo. Décision ou option qui mettrait un terme au feuilleton «Kabila-Bemba » et à l’insécurité à l’Est de la RDC, en enlevant ainsi toute probabilité d’une IIIè guerre effective en RDC.

Pas étonnant que plusieurs scénarii puissent être envisagées dans l’hypothèse de la persistance des positions radicales, des uns et des autres, lesquelles positions radicales ne rencontreraient pas l’approbation des partenaires extérieurs. Devant cette évidence, New York serait-il contraint de cautionner la « 3è voie » dans l’espoir de sortir de la crise face à cet hypothétique compromis politique entre Kabila et Bemba?

EVITER LE DERAPAGE

Il est un fait que les partenaires extérieurs disposent d’un schéma et n’accepteront jamais qu’il y ait dérapage. Après avoir soutenu à bras le corps le processus de transition, financé totalement le processus électoral, ils tiennent à « diriger » la période post- conflit.

Malheureusement, le feuilleton Kabila-Bemba risque de fausser tous les calculs et aliéner tous les efforts consentis jusqu’à ce jour. Certes, les partenaires extérieurs s’appuient encore jusqu’à preuve du contraire, aux résultats des élections. Aussi, s’en tiennent-ils à un pouvoir qui devra imposer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays. Mais dans la recherche de équilibre du pouvoir pour restaurer un Etat de droit, ils appuient aussi l’existence d’une opposition réelle. Raison pour laquelle ils invitent Kabila et Bemba à une convivialité politique pour écarter la moindre dérive totalitaire.

Cependant, depuis la tragédie de mars 2007 à Kinshasa, le fossé s’élargit entre Kabila et Bemba. Nonobstant les interventions et les pressions de plusieurs partenaires extérieurs, l’évolution des rapports n’est pas significative. Bien plus, le président de la République s’est prononcé sur ce point, affirmant que le retour de Bemba ne pose pas de problème et qu’ il revient au Sénat et à la justice de se prononcer. Ce qui explique la présence à New York de Jean-Pierre Bemba pour arracher des assurances sur sa sécurité.

Ce dernier devrait être reçu par le secrétaire général adjoint de l’Onu en charge des missions de paix, Jean-Marie Guehenno. Quant au président la République, il ne manquera pas de s’entretenir de ce sujet avec Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu. Mais au bout du tunnel, il est question d’obtenir du chef de l’Etat un engagement sur la sécurité de Bemba afin de favoriser son retour au pays. En des termes précis, parvenir à un compromis politique en « gelant s’il le faut » la procédure judiciaire suspendue sur la tête du président national du MLC. Question de lui permettre de jouer en toute quiétude son rôle d’opposant politique.

A ce sujet, le secrétaire général du Mlc, François Mwamba, s’exprimait ainsi lundi en ces termes à Rome : «la sécurité de Bemba est d’abord une question d’Etat d’esprit ainsi que du contexte de réconciliation et de la volonté de sortir par le haut de tous les problèmes que nous avons plutôt que du nombre des gardes du corps à sa disposition. JP Bemba n’est pas un citoyen au-dessus de la loi. S’il est redevable vis-à-vis de la Justice, il rendra compte et il faudra que ça se passe selon les règles et conformément à la loi ». Pour les partenaires extérieurs, il faudra avant tout un compromis politique.

NKUNDA : DIALOGUE OU NEGOCIATION ?

Outre le cas Bemba, Kabila devra se prononcer sur Nkunda. Le Conseil de sécurité avait déjà invité Kinshasa à « négocier » avec Nkunda. Dans l’entourage de la Monuc, l’on a précisé qu’il s’agit du « dialogue et non de négociation ». Peu importe les termes. Le président Kabila a été catégorique : pas de négociation, la seule voie de sortie de cette crise est le brassage.

Que le Conseil de sécurité insiste sur le dialogue ou la négociation, en ce qui concerne Bemba et Nkunda, c’est qu’il existe des raisons sérieuses de soutenir une telle approche. En fait, il se dégage que le Conseil de sécurité voudrait ramener tous ces différends au niveau national. Ainsi, Bemba serait moins dangereux en RDC qu’en exil où il serait à la merci des forces occultes. Quant à Nkunda, il importe de lui enlever tout prétexte qui permettrait à ses parrains de s’en servir toujours pour justifier leur soutien.

A Kampala, cette dernière question a été examinée et certaines vérités ont été dites. L’on a soutenu l’accord intervenu entre les pays concernés, à savoir le Rwanda, la RDC et l’Ouganda de ne pas « accorder asile politique ni soutenir les rebelles réfractaires ». Si Kinshasa pourrait ramener ce différend à la dimension strictement nationale, il enlèverait tout prétexte à Kigali de soutenir Nkunda. L’expérience est en train d’être tentée avec l’Ouganda en ce qui concerne le rebelle John Kony.

Quant au mandant d’arrêt émis par la Cour pénale internationale, il ne disparaîtra jamais si réellement Nkunda en serait l’objet, à en croire les milieux proches de la Cour pénale internationale (CPI).

SAVOIR GERER LE DIFFEREND

La « 3ème Voie » n’est pas une utopie. Elle est une légende dans l’actualité politique congolaise. Tshisekedi en a fait les frais dans sa rivalité avec Mobutu. Le défunt maréchal n’a pas su lire les signes des temps en refusant de dialoguer et de passer la main. Tenez.

On ne peut parler de simple coïncidence quand subitement certains partenaires reconnaissent que Bemba a obtenu 42% des suffrages exprimés lors des élections présidentielles. Pas de coïncidence non plus lorsque celui-ci est accueilli dans les bureaux des services du secrétariat général adjoint de l’Onu en charge des missions de paix pendant que la trêve était rompue au Nord-Kivu entre les Fardc et les insurgés de Nkunda. La IIIè guerre en Rdc est de plus en plus une certitude.

Ce n’est pas non plus un fait du hasard qu’un accord soit signé presqu’ au même moment entre les FARDC et la Monuc pour des opérations militaires conjointes contre les forces négatives. Ce sont des faits qui parlent d’eux-mêmes. Ils relèvent d’un schéma politique. Ils constituent des messages pour obtenir des concessions de la part du régime de Kinshasa, Bemba, Rwanda… pour qu’il n y ait pas dérapages.

Il ne faut pas aussi se faire d’illusions que l’accord signé avec la Chine est un fait divers. Cet accord dérange les partenaires traditionnels de la Rdc quant à sa nature et à son opportunité. Il suscite plusieurs interrogations prises certainement en compte dans cet épisode de New York lié au processus politique en République démocratique du Congo. New York est désormais une étape cruciale, même si certains observateurs ne s’imaginaient pas que l’on arriverait jusque-là. Il revient au président Kabila de bien la gérer.

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