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LOSAKO
21 octobre 2007

RDCongo: des milliers de civils fuient de nouveaux combats au Nord-Kivu... La 3ème guerre en marche ???

106374Des milliers de civils ont fui samedi de violents combats impliquant des soldats dissidents ralliés au général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda dans différentes localités du Nord-Kivu, province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Des "attaques très violentes" opposant insurgés de Laurent Nkunda et miliciens locaux ont été signalées tôt samedi dans la zone de Bunagana, localité située à environ 50 km au nord-est de Goma, la capitale du Nord-Kivu, a déclaré à l'AFP le colonel Delphin Kahimbi, commandant en second des Forces armées congolaises (FARDC) au Nord-Kivu.

Quelques heures plus tard, mortiers et mitrailleuses se sont mis à tonner dans les collines de Bukima, Kokwe et Misisi, à environ 25 km au nord de Goma. Le colonel Joseph Tokolonga, chef d'état-major de la 9e brigade des FARDC, joint sur le front par téléphone, a affirmé que les troupes insurgées avaient attaqué ses positions.

"Nous avons résisté mais il est fort possible que les insurgés (aient été) renforcés car nous avions déjà contrôlé beaucoup de localités dans cette zone" ces dernières semaines, a-t-il déclaré.

En revanche, l'armée régulière a nié toute implication dans les combats déclenchés au nord de Bunagana, alors que le camp Nkunda l'accuse d'y avoir participé, aux côtés de rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et de miliciens locaux Maï Maï.

Un journaliste de l'AFP a vu dans l'après-midi des milliers de civils affluer à Rutshuru, à environ 25 km au nord-ouest, excédés et épuisés.

"Maintenant qu'il n'y a plus personne au village, il faut en finir avec Nkunda. S'il faut brûler (le village), qu'on le brûle", a lancé Emmanuel, cultivateur de Bunagana.

"Nous avons vu trois femmes qui ont accouché pendant leur fuite. Les souffrances des civils sont insoutenables. Nous lançons un appel à toutes les milices, tous les groupes armés, pour qu'ils cessent immédiatement les combats", a déclaré à l'AFP Sylvie van den Wildenberg, porte-parole de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) au Nord-Kivu, jointe à Rutshuru.

De con côté, le major Séraphin Mirindi, porte-parole militaire du camp Nkunda a affirmé à l'AFP que les troupes dissidentes avaient "tué 18 FDLR" et comptaient "quelques blessés" dans leurs rangs.

Les FDLR ont rapidement réagi, affirmant n'être engagées "ni aux côtés des Maï Maï, ni aux côtés de l'armée congolaise", selon leur secrétaire exécutif Callixte Mbarushimana, joint à Paris par téléphone.

Foyer de rébellions qui ont déjà plongé le pays dans la guerre à deux reprises (1996-97 et 1998-2003), le Nord-Kivu est depuis la fin août le théâtre d'affrontements entre FARDC et soldats dissidents ralliés à Nkunda.

Tutsi congolais, Nkunda se pose depuis des années en défenseur de sa minorité contre les FDLR, estimés par l'ONU à environ 6.000. Certains de ces rebelles ont participé au génocide rwandais de 1994, essentiellement dirigé contre les Tutsis.

Les FARDC, qui ont massé environ 20.000 hommes au Nord-Kivu pour désarmer les quelque 5.000 nkundistes, ont appelé ces derniers à se démobiliser, avant le lancement d'une vaste offensive avant la fin de l'année.

Pour Mme van den Wildenberg, ces nouveaux combats montrent que "les tensions ethniques prennent des proportions très graves dans la région", où le camp Nkunda comme les milices Maï Maï sont accusés de "recruter de force" des enfants.

Chacun de ces affrontements augmente le ressentiment entre les différentes communautés, a-t-elle déploré, rappelant qu'en début de semaine, des enfants hutus et tutsis s'étaient battus dans des écoles de Jomba, au nord de Bunagana.

Depuis la fin 2006, les violences au Nord-Kivu ont entraîné la fuite de leurs foyers de plus de 370.000 personnes et l'ONU estime désormais à près de 750.000 le nombre de déplacés dans cette province.

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