Cintrez les angles !
Avant
d’agir, dit-on, il faut réfléchir. C’est justement pourquoi le
remaniement de l’équipe gouvernementale tarde à s’opérer. Toujours
est-il que cette épineuse question reste encore d’actualité et plonge
nombreux, parmi les ministres à de sévères insomnies.
Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, en visite aux pays de l’Oncle
Sam pour des entretiens avec son homologue Georges Bush avait déjà
prévenu qu’une évaluation devrait se faire pour donner beaucoup plus de
moyens au Gouvernement afin d’atteindre ses objectifs pendant ce
premier quinquennat.
En effet, les observateurs qui suivent de près différentes actions
gouvernementales sont d’avis que la taille de cette équipe, loin de
constituer un motif d’efficacité, se révèle être plutôt un handicape
majeur. De plus, la prestation de la plupart des ministres est loin de
répondre aux attentes voulues simplement parce qu’ils brillent par une
mollesse indescriptible. Encore qu’il ne s’agissait que de satisfaire
tous ceux qui avaient œuvrer pour la victoire de Joseph Kabila aux
élections présidentielles de 2006.
Faudrait-il continuer sur cette lancée pour le reste du mandat
alors que les résultats attendus sont maigres ? Joseph Kabila
continuera-t-il à appliquer l’accord électoral quand bien même les
affaires de l’Etat piétinent au lieu de répondre aux desideratas du
peuple ? Le Chef de l’Etat ne sait-il pas que cet accord le tient au
cou comme la corde d’un pendu. Va-t-il continuer à se laisser faire
pour subir le châtiment suprême lors des prochaines échéances
électorales de 2011 ?
Tous les faits susmentionnés et tous les questionnements cumulés
sont de nature à pousser le Chef de l’Etat, dès son retour à
Washington, d’agir pour donner une nouvelle impulsion au Gouvernement
en y écartant tous les bois morts pour les remplacer par d’autres
ministres plus compétents.
Pour y parvenir, il n’y a plus à se leurrer, le Chef de l’Etat
devra développer une ouverture qui puisse lui permettre de cintrer les
angles. Puiser des compétences dans l’opposition parlementaire et
extraparlementaire constituerait un atout majeur. Puisqu’en définitive,
Joseph Kabila est le Président de tout le monde.
D’ailleurs, la naissance du courant réformateur au sein du
Mouvement de Libération du Congo, MLC, parti politique du sénateur
Jean-Pierre Bemba Gombo constitue un signal fort que Kabila ne devra
pas louper pour faire une percée au sein de l’opposition.
Parmi les avantages que les analystes ne se refusent d’épingler,
la cassure des fronts. Outre le front militaire dans la partie Est de
la République Démocratique du Congo, il y a surtout le front social qui
se dessine en perspective avec Mbudi pour la fin de ce mois d’octobre,
la bourse des étudiants qui se paient difficilement…