Le pillage du patrimoine minier à Lubumbashi : Jusqu’à quand va-t-on narguer l’autorité provinciale ?
La
Gécamines de triste mémoire était, jusqu’à une époque récente, un géant
du portefeuille de la République. Mais aujourd’hui, sans ressources
importantes pour des raisons évidentes.
De mémoire d’homme, personne ne peut prétendre avoir vécu une
période où l’on a eu à regretter des vols spectaculaires de ses
produits par des personnes sans foi ni loi. Mais que constatons-nous
depuis la multiplicité d’entreprises opérant dans le secteur minier au
Katanga ? Il ne se passe plus une seule semaine sans qu’on ait à
dénoncer des sorties illégales des véhicules chargés des divers
produits acquis frauduleusement.
Pas plus tard que la semaine dernière, un gros véhicule bourré
des lingots de cuivre et des câbles de la Snel s’apprêtait à regagner
la Zambie lorsqu’il a été intercepté par les services spécialisés de la
police nationale qui l’avaient pris en filature depuis le lieu de
chargement.
Informé de la situation, le gouverneur de province, Moise Katumbi
va monter sur ses chevaux jusqu’à ordonner à ses collaborateurs de
veiller sur le conducteur et tout l’équipage pour des raisons
d’enquête.
Nous osons espérer que pour cette fois, le numéro 1 du Katanga va
finir par arrêter un train des mesures efficaces qui ne laissent pas
place aux marchandages de mauvais goût. Des voleurs qu’on arrête tous
les trois ou quatre mois, et qui jurent de revenir le jour même de leur
arrestation, c’est quand même trop oser.
Ici, qu’on nous comprenne bien, il ne s’agit pas de porosité de
frontière. Ce sont des énergumènes qui narguent tout simplement le
pouvoir comme le font les détourneurs des deniers publics. Qui
n’hésitent pas d’empocher toute quantité possible et imaginable
d’argent qui passerait entre leurs mains. Sûrs de trouver des complices
dans les autres secteurs et grâce auxquels la facture devient moins
salée.
Le gouvernement du Katanga est donc interpellé. Trop c’est trop,
il faut prouver à l’opinion que le pouvoir n’est pas dans la rue. La
Snel va continuer à pleurer jusqu’à quand ? Combien des procès va-t-il
intenter et à quelle fin, si le pouvoir refuse de lui essuyer les
larmes ?
A moins que l’on ne soit là que pour déplorer et attendre que la
presse donne demain le nom du prochain voleur attrapé la main dans le
sac.