La vice-ministre Colette Tshomba : Maîtresse légère ou tout simplement ignorante et incompétente...
Vice-ministre des Congolais de l’étranger, Colette Tshomba Ntundu passe
pour la ministre qui enfonce les portes déjà ouvertes. Peu après sa
nomination, elle a entrepris une tournée internationale pour dire aux
Congolais ce qu’ils n’ont pas attendu son avènement pour le faire, à
savoir : investir au pays et rapatrier des devises qui permettent à des
millions de familles de survivre. Au mieux, elle déclame la ferme
intention du gouvernement congolais de rendre la patrie économiquement
attractive pour ses fils émigrés. On commençait à s’habituer à regarder
avec amusement la démarche candide de cette ministre jusqu’à sa
rencontre avec le ministre français de l’immigration et de l’identité
nationale Brice Hortefeux. Une rencontre à l’issue de laquelle Colette
Tshomba a étalé une ignorance inquiétante et inexcusable sur le
traitement de l’immigration en France.
Selon, en effet, l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné du 28
novembre 2007, « au terme de leur entretien, les deux ministres, sur la
même ligne, ont fièrement annoncé (…) que Colette Tshomba ne voit en
effet nulle objection à l’objectif affiché par Brice Hortefeux de
reconduire à la frontière les quelques 6.000 Congolais en situation
irrégulière en France. Elle a simplement obtenu que leurs dossiers
soient examinés ‘au cas par cas’ ». Comment peut-on être ministre des
Congolais de l’étranger et ignorer les éléments essentiels de la
législation sur le séjour des étrangers en France, pays où elle a
pourtant vécu ?
Première faute de la candide vice-ministre : Comment peut-elle
approuver, sans en connaître les tenants, les objectifs chiffrés de la
politique d’immigration d’un pays qui se radicalise vis-à-vis de ses
compatriotes ? Colette Tshomba ne sait-elle pas, en effet, que sur les
6.000 Congolais supposés en situation irrégulière, tous ne sont pas
expulsables et que quasiment tous sont potentiellement régularisables
selon la loi française ? La décision d’expulser est évidemment une
responsabilité souveraine de la France, mais avait-elle besoin de la
caution bête et naïve de Colette Tshomba ? Bien sûr que non, mais Brice
Hortefeux avait besoin d’un faire-valoir pour déminer les critiques sur
sa politique par les… Français.
Deuxième faute : Quand la vice-ministre affirme fièrement devant la
presse qu’elle a conditionné son accord au « traitement au cas par cas
», Colette Tshomba frôle les sommets de l’ignorance. La France, en
effet, n’organise plus de rafles, les dossiers des sans-papiers ont
toujours été traités au cas par cas, toute expulsion a toujours été une
décision individuelle prise en fonction des éléments contenus dans
chaque dossier. Il n’a jamais existé un traitement collectif des
dossiers des sans-papiers et c’est un comble que Colette Tshomba ne le
sache.
En flirtant ainsi avec Brice Hortefeux à qui elle apporte sa caution,
Colette Tshomba se met bêtement à dos une bonne partie de la diaspora
congolaise traumatisée ou révoltée simplement par le discours de Brice
Hortefeux qui jette les étrangers en pâture à une France frileuse,
inquiète et donc à mal de boucs émissaires. Comment alors croire que
cette vice-ministre pourra encore collaborer sereinement avec les
Congolais de l’étranger et leur donner ou redonner confiance à la
politique prônée et/ou menée par Joseph Kabila et Antoine Gizenga ?
Au-delà de la question de confiance, nous nous demandons simplement si
Colette Tshomba a la carrure pour gérer le portefeuille des Congolais
de l’étranger ? Après avoir été instrumentalisée par Brice Hortefeux,
il lui faudra aujourd’hui plus que des rencontres sans consistance avec
la diaspora pour fixer les Congolais.
(AEM)