Qui rend Nkunda fort ? Reponse: Joseph Kabila et ses complices du RCD Goma !
<< NKUNDA BÉNÉFICIE DU SOUTIENT TOTAL DES ÉLÉMENTS DU RCD GOMA AVEC LA COMPLICITÉ DE KINSHASA >>
C’est une question qui se pose de plus en plus. Mais nous devons cesser de
nous la poser parce que fort, Nkunda doit l’être pour tenir tête à toute une
armée. Un homme seul, dit-on, défie tout un pays, et cela depuis des années,
c’est du rarement vu.
Général déchu d’une armée, qui n’est pas morte,
Nkunda ne rend compte de ses actes qu’à lui-même. Même s’il est soutenu de
l’extérieur, ce qui paraît certain depuis longtemps, il dispose néanmoins de
trop de pouvoir, de feu et de manœuvre, pour que sa force lui vienne seulement
des autres.
A mon avis, Nkunda bénéficie des solides appuis internes– c’est-à-dire congolais– sans lesquels il n’aurait pas tenu longtemps. Il ne peut, en effet, opérer de manière aussi insolente que prolongée que parce que visiblement il dispose des complicités multiformes au sein même de notre population. Complicités qui méritent d’être urgemment mises à nu, afin que cesse cette boucherie dont le Nord-Kivu est devenu le triste théâtre. Général sans affectation, il dispose d’un armement qui paraît identique, sinon supérieur en force de frappe, à celui des FARDC. Pour résister, comme il le fait maintenant, c’est-à-dire avec cette insolence digne d’un homme sûr de son fait, c’est qu’il doit avoir des recettes. Qui lui permettent de ne pas être plus faible que l’adversaire qu’il a en face de lui.
Autrement dit, s’il est encore, et toujours, aussi assez fort pour continuer de nuire, c’est que nous avons affaire à quelqu’un que nous connaissons très peu, ou très mal. La question maintenant, et à laquelle il nous faut une réponse claire est la suivante : d’où lui vient sa force ? De manière non exhaustive, je pense qu’il tire l’essentiel de sa force de trois sources différentes, mais complémentaires.
La première : ce sont nos faiblesses qui lui donnent la force. Des faiblesses qui nous rendent même incapables de mettre nos vastes réseaux diplomatiques à contribution pour défendre notre cause devant les autres. Là où Nkunda, qui est sans gouvernement, réussit à déployer une diplomatie agressive, nous, nous nous contentons de subir des revers diplomatiques, et de perdre ainsi sur ce terrain précieux des batailles dont dépend souvent l’issue de toutes les guerres modernes. Même sur ce terrain largement à notre portée, Nkunda parvient à nous battre à plate couture.
La deuxième. On ne peut pas résister, comme le fait Nkunda, sans être animé d’une foi, qu’il est parvenu d’ailleurs à insuffler à ses hommes. Avec la foi, dit-on, on peut soulever les montagnes. Il n’en est pas encore là. Mais il n’est pas loin non plus. Autrement dit, Nkunda et ses hommes auraient déjà été balayés s’ils ne se battaient pas avec conviction. Ils savent ce qu’ils veulent, quoi exactement ?, et c’est pour cela qu’ils se battent avec toute l’énergie du désespoir. Apparemment, l’impression qui prévaut dans l’opinion c’est que nous ne savons pas très bien pourquoi nous faisons cette guerre du Kivu. Minés et diminués psychologiquement, nous minimisons nos revers en nous accommodant de l’humiliation qu’un général sans armée inflige à notre pays.
La troisième source, enfin. Nous ne savons pas nous battre même sur le terrain médiatique où nous avons pourtant une expertise plutôt avérée. Il suffit de regarder les programmes de nos différentes chaînes de radio et de télévision pour nous en convaincre. Dans les grilles de tous ces programmes on chercherait en vain la place que la guerre du Nord-Kivu y occupe. La question qui a déjà gagné une guerre qu’il n’a pas su mener avec bonheur sur le plan médiatique ? Personne de connu jusqu’ici.
Nkunda sait que nous misons sur la quantité. Lui se contente de la qualité et du petit nombre. Il faut voir comment les médias internationaux vantent ses hauts faits d’arme pour nous convaincre que nous manoeuvrons mal. Très mal même. Ne pas nous montrer à la hauteur d’en finir, seuls ou avec le concours des alliés– qui ne nous manquent pas– avec une rébellion de type primaire, ne peut que nous rabaisser aux yeux des autres.
Alors, la question, la dernière : pourquoi continuons-nous à cultiver toutes ces faiblesses qui font le lit de Nkunda, et creusent la tombe de nos enfants qui ne méritent pas de mourir de manière aussi gratuite, et lâche à la fois ? Parce que corriger nos faiblesses, c’est mettre fin à l’instant même à l’aventure de Nkunda dans le Kivu. Pourquoi n’y arrivons nous pas encore ?
Losako/L'observateur