Face cachée de la conférence de Goma sur la paix dans le Kivu : Les Tutsis... Ruberwa, Bizima et Nyarugabo reviennent en force !
La conférence sur la paix et la sécurité dans le Kivu telle qu’elle est
préparée marque une nette remontée en selle des tutsi congolais
partisans des thèses du dissident Laurent Nkunda apparemment en quête
de légitimisation de sa démarche.
« La rencontre tenue lundi 17 décembre dernier au Grand Hôtel Kinshasa
visait la préparation des travaux de la conférence sur la paix, la
sécurité et le développement prévus du 21 au 26 décembre 2007 à Goma,
chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Quand les tutsi remontent en selle
On pouvait reconnaître facilement, sur les images de différentes
chaînes de télévision, les têtes couronnées de l’espace Kivu avec
surtout une bonne fourchette des Tutsi congolais, notamment Azarias
Ruberwa qui signe sa rentrée politique après des déclarations faites à
partir des USA, Bizima Karaha, le « revenant » le sénateur Nyarugabo et
tant d’autres compatriotes rwandophones.
Chose curieuse, à travers ce forum où « chacun peut venir dire tout ce
qu’on veut », à en croire Vital Kamerhe, on a l’impression que ce
nouveau schéma entend légitimer les négociations prônées par Laurent
Nkunda. Car, s’il faut que chaque ethnie congolaise qui se sent
“menacée” emprunte la voie des armes pour faire entendre sa voix, il y
a vraiment lieu de se demander à quoi ressemblerait la RDC si les 400
ethnies empruntaient la même voie que les Tutsi.
La Conférence sur le Kivu cache mal un schéma politique
A travers ce genre de rencontres faisant suite à la « rébellion », de
l’ex-général Laurent Nkunda, on sait d’avance que, parmi les
résolutions, on retrouvera la nécessité d’un Gouvernement d’union
nationale, surtout que certains qui y étaient annoncés n’ont jamais été
admis à l’Exécutif congolais, ainsi que la représentation des Congolais
rwandophones au sein des institutions de la République. Le show
politique en question se terminera sans doute pour une réconciliation
de façade avant que, profitant d’une mésentente, les mêmes Tutsi
recourent au dialogue des armes comme le mode par excellence de
revendications.
D’ailleurs, on n’en est pas à la première version de ce spectacle où la
présence des Hutus est brandie pour évoquer des raisons de sécurité
pour aboutir aux postes politiques. Un schéma déjà vécu en 1996 avec
les troupes de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération
du Congo (AFDL). Le même exploit a été réédité à partir de 1998 avec le
RCD comme mouvement politicomilitaire que dirigeait Me Azarias Ruberwa
qui a, du reste, défié la chambre basse en ne répondant pas du tout à
la convocation lui lancée.
La démarche de Laurent Nkunda politiquement légitimée
En fait, a y regarder de près, un simple problème d’indiscipline, dans
le chef d’un seul individu, Laurent Nkunda, devient, tout d’un coup,
une affaire nationale.
A en croire les observateurs avertis, le forum du Kivu cache mal les
négociations exigées par Nkunda qui semble bénéficier, dans sa
démarche, du soutien de certaines capitales occidentales.
On comprend pourquoi Azarias Ruberwa a préféré claironner à partir du
pays de l’Oncle Sam. Tout compte fait, c’est ce qu’il exigeait, au nom
des Tutsi congolais, qui se prépare.
Au finish, les 700.000 déplacés dénombrés à ce jour au Kivu ne sont que de simples victimes de certaines caprices politiques.
Qui pouvait croire qu’après le Dialogue intercongolais tenu en Afrique
du Sud, il y aurait encore d’autres négociations politiques?
Finalement, c’est l’impunité qui risque de s’ériger en règle sur le
terrain politique là où, nous avait-on déclaré l’an dernier, « des
portes de la prison sont largement ouvertes ».
Il faut craindre que la fameuse conférence ne serve de tribune pour que
Laurent Nkunda rentre sous de bonnes grâces en effectuant une descente
spectaculaire à Kinshasa au grand dam de la pauvre population du Kivu.
Ce qui risque d’être mal perçu par l’opinion intérieure.