TCHAD:Les militaires français ont pas participé aux combats et ils ont causé «d'énormes victimes» Tsarko aide le dictateur Deby!
Les rebelles accusent la France d'avoir «causé d'énormes victimes civiles» dans la capitale lors d'une «intervention directe». Paris a, de nouveau, démenti toute participation aux combats.
Répit en vue pour les habitants de N'Djamena qui sont restés dans la capitale tchadienne. Malgré les combats menés depuis samedi ont fait plus de 1000 blessés et au moins un millier de morts, les rebelles ont accepté mardi le principe d'un «cessez-le-feu immédiat». Une trêve toutefois subordonnée à «l'instauration d'un régime politique véritablement démocratique», ce qui pourrait aboutir au départ du pouvoir du président tchadien Idriss Deby. La rébellion est « consciente des souffrances des populations tchadiennes et souscrit aux initiatives de paix des pays frères, la Libye et le Burkina Faso » a souligné le porte-parole de l'alliance « des forces de résistances nationale ».
Cette trêve a été, en réalité, concédée difficilement par les groupes armés qui ont fini par se soumettre aux intenses pressions diplomatiques exercées sur eux. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une déclaration «condamnant fermement» les attaques rebelles et appelant «les Etats membres à apporter leur soutien au gouvernement du Tchad», ouvrant la voie à une éventuelle demande des autorités tchadiennes d'une implication directe de la France. Après l'adoption de cette déclaration, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a adressé une mise en garde aux rebelles, assurant que Paris espérait «ne pas avoir à intervenir plus avant» militairement.
Le président français Nicolas Sarkozy a reconnu hier à Lisbonne que les forces militaires françaises basées au Tchad aidaient "d'une façon indirecte" le régime du président Idriss Deby Itno, confronté depuis plusieurs années à des attaques de rebelles.
"C'est vrai que l'opération Epervier, d'une façon indirecte, aide le Tchad, c'est parfaitement exact. Je serais bien hypocrite de le contester, donc je ne le conteste pas", a déclaré M. Sarkozy lors d'une conférence de presse au sommet UE-Afrique.
Mais les rebelles accusent d'ores et déjà la France de s'être directement mêlée du conflit. Dans un communiqué, ils condamnent «l'intervention directe de l'aviation française qui a causé d'énormes victimes civiles, notamment sur le Lycée de la Liberté et le marché central» de N'Djamena. Des affirmations aussitôt démenties par Paris. «Ces déclarations sont absolument dénuées de tout fondement», a répondu le porte-parole de l'état-major des armées. Les forces françaises «n'ont pas participé aux combats», et si elles ont ouvert le feu c'est seulement «à chaque fois qu'elles ont été prises à partie ou dans des tirs croisés». C'est ce qui s'est passé samedi. Les militaires français ont notamment répliqué à des tirs sur l'aéroport, installation vitale notamment pour leurs opérations d'évacuation d'occidentaux. En outre, d'autres sources rebelles n'ont pas confirmé à l'AFP que les chasseurs Mirage F1 français ont ouvert le feu depuis le début des affrontements.
Depuis samedi, entre 15.000 et 20.000 Tchadiens se sont réfugiés au Cameroun voisin, un exode qui inquiète la communauté internationale. La ville de Kousseri est submergée par les réfugiés, arrivés à pied en traversant les ponts frontaliers ou par bateau. La plupart d'entre eux sont parvenus à trouver asile chez des proches, mais entre 6.000 et 7.000 personnes campent en plein air sur un terrain déjà utilisé lors de la crise tchadienne de 1980.