Rentrée parlementaire : Tout peut arriver pour le Gouvernement !
Dans les quartiers généraux des partis politiques représentés à
l’Assemblée nationale et au Sénat, on est plus que déterminé à évaluer
l’action du Gouvernement une année après sa mise en place. Des
pressions seraient exercées sur le Premier ministre pour qu’il
démissionne. Antoine Gizenga voudrait, au regard de l’environnement
politique corrompu de la RDC, faire d’abord exécuter les travaux
d’infrastructures prévus dans l’accord passé avec la Chine.
La session parlementaire qui s’ouvre ce samedi 15 mars au Palais
du Peuple s’annonce de tous les enjeux. Trop de dossiers sensibles à
traiter. D’une part, il y a des lois essentielles que les
parlementaires doivent voter pour permettre à la République de
fonctionner normalement. Au nombre desquelles, la loi sur la
décentralisation et la loi des finances très attendues en ce qu’elles
vont déterminer les modalités de rétrocession ou de retenue à la source
de 40% de recettes produites par les provinces. Il y a aussi le projet
de loi d’amnistie, proposé par la Conférence de Goma, en faveur du
tueur Nkundabatware.
Des questions brûlantes d’actualité sont également
au rendez-vous. Le cas des personnes abattues à bout portant, dans le
cadre d’une opération de rétablissement de l’autorité de l’Etat au
Bas-Congo, parce que membres de Bundu dia Kongo ou soupçonnés de
l’être. Sur cette question, les débats vont soulever les passions.
A un
jour de l’ouverture de la session parlementaire, plusieurs
personnalités du Bas-Congo n’adhèrent pas aux méthodes de la police.
D’autre part, dans les quartiers généraux des partis politiques
représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, on est plus que
déterminé à évaluer l’action du Gouvernement une année après sa mise en
place. A l’AMP, ils sont nombreux, bien qu’ils ne s’affichent pas
encore publiquement, à vouloir la déchéance du Gouvernement. Selon un
cadre du sérail, des pressions seraient exercées sur le Premier
ministre pour qu’il démissionne. Des noms sont mêmes avancés en
remplacement du Patriarche. On cite très souvent le tout puissant
ministre de l’Intérieur Denis Kalume et Olivier Kamitatu, ministre du
Plan. On nous répondra sans doute qu’il existe un accord électoral de
partage du pouvoir qui lie le PALU de Gizenga au Président de la
République. Accord qui donne au PALU le poste de Premier ministre pour
cinq ans. Cela suppose avant tout une révision de l’Accord du Grand
Hôtel Kinshasa. On n’y est pas encore et les précurseurs ont souvent eu
tort. Pour le moment, on rapporte que Antoine Gizenga aurait
naturellement braqué. Il estime logique de poursuivre sa mission
jusqu’au bout, jusqu’à l’épuisement total de toutes ses forces pour la
paix, la stabilité et le développement du Congo. L’erreur de 1960 ne se
reproduira plus, dit-on.
Alors, ceux qui veulent sa tête au sein de la
majorité se creusent la tête pour avoir la meilleure approche tactique
d’atteindre le but final. L’Assemblée nationale servirait de temple
d’immolation. Mais là encore, il faudrait prendre l’initiative de la
motion. Ceux de l’AMP qui s’agitent aimeraient que l’initiative vienne
de l’Opposition.
Les Députés de la majorité n’auront plus qu’à jouer au
Ponce Pilate. Ils voteront pour la motion tout en faisant porter la
responsabilité à l’Opposition. Au sein de l’Opposition, deux tendances
se dégagent dans les discussions quant à ce. Les uns, un peu naïfs,
sont prêts à bondir sur l’occasion. Les autres, beaucoup plus
calculateurs, veulent laisser l’initiative à la majorité. Laquelle en
sortira affaiblie et divisée. « Ils vont se bouffer », s’est exclamé le
député de l’opposition qui a préféré garder l’anonymat. Tout au plus,
l’Opposition se serait préparée à interpeller les membres de l’exécutif
jugés défaillants. Et la position du Chef de l’Etat dans tout ça ? Pour
certains observateurs, Joseph Kabila n’a rien à gagner à la suite d’une
telle agitation politique. Il ne verrait aucun mal à laisser Gizenga à
son poste.
Antoine Gizenga, en effet, est le seul, dans l’environnement
politique corrompu de la RDC, à mesure de faire exécuter les travaux
d’infrastructures prévus dans l’accord passé avec la Chine. Autrement
dit, Gizenga devait rester à la Primature le temps de donner les routes
aux Congolais. La Prospérité