Les non-dits de l’interpellation avortée de Gizenga !
Pourquoi la motion de Delly Sessanga n’a pas été lue en plénière ?
Pour
quelle raison l’opposition ne soutient pas, à fond, Delly Sessanga dans
sa démarche ? Qui voulait vraiment se débarrasser de Gizenga ? Que lui
reproche-t-on, au juste ? Dans cette édition, l’intégralité de la
motion d’interpellation du Premier ministre.
La décapitation et le démantèlement de Bundu dia Kongo –BDK- a
momentanément éclipsé la polémique soulevée par la motion
d’interpellation du Premier ministre, Antoine Gizenga, à l’Assemblée
nationale dont le Député MLC Delly Sessanga s’est porté garant. La
motion, on le sait ou on ne le sait pas, n’a pas été lue, samedi 15
mars, en plénière d’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée
nationale.
Officiellement parce que la motion avait été introduite
pendant que les parlementaires poursuivaient leurs vacances. Même dans
le motif évoqué par le Bureau, il y a à boire et à manger. L’odeur
d’une affaire boutiquée est difficilement éliminable. Il y en a qui ne
comprennent pas qu’un Delly Sessanga, juriste réputé, professeur de
droit à l’UPC, président de la Commission PAJ de l’Assemblée nationale,
ne se soit pas souvenu du Règlement intérieur de la chambre basse à la
rédaction duquel il doit avoir participé.
Il y a eu une bonne dose de
précipitation comme c’est souvent le cas dans pareilles circonstances.
Qui plus, la réaction de Sessanga de revenir, la motion dans la
gibecière, à sa famille politique a surpris plus d’un observateur. Le
Député reconnaissait avoir agi sans consulter ses collègues de
l’opposition. Une fois de plus, la démarche est faussée. Redoutait-il
que son initiative ait moins de chance de susciter l’adhésion de sa
famille politique ? Etait-ce une preuve qu’il ne serait plus en odeur
de sainteté avec la direction du parti, après la tentative de création
d’un courant dit des ‘‘réformateurs radicaux’’ au sein du MLC ?
Ou
simplement parce que le coup venait de l’AMP ?
Des sources ont confié que l’opposition ne veut pas servir de dindon de
la farce. C’est-à-dire, assumer une motion dont les commanditaires
seraient des caciques de l’AMP. Ceux-là mêmes qui voudraient se
débarrasser d’Antoine Gizenga pour occuper le poste combien juteux de
Premier ministre. Plusieurs Députés du MLC estiment que si une motion
contre Gizenga devrait être soumise au vote, la majorité la voterait
sans tergiverser. L’AMP en tirerait le gros bénéfice, le divorce d’avec
le PALU évité de justesse. L’opposition, elle, serait pointée du doigt
d’avoir empêché le Patriarche de faire exécuter les fameux contrats
chinois.
On dit aussi que les griefs formulés contre Antoine Gizenga n’épargnent
pas le Chef de l’Etat, nonobstant le fait qu’il n’est pas responsable
devant le Parlement. Néanmoins, c’est lui qui convoque et préside les
Conseils des ministres où sont prises les grandes décisions sur la
marche de la nation. Un déballage sur l’immobilisme du Gouvernement
peut éclabousser tout le monde. La Prospérité