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LOSAKO
26 mars 2008

Mère Malou, la reine de Molokaï, sera inhumée samedi en France

mere_malou_molokaiMère Malou, de son vrai nom Marie-Louise Likuse, est décédée à 60 ans d’une hémorragie cérébrale causée par une chute sur la chaussée cinq jours plus tôt en sortant d’un bureau de tabac.

Mère Malou, cette icône de la galaxie Molokaï, royaume fantastique et fantasque du chanteur Papa Wemba, décédée le mercredi 19 mars dernier, sera inhumée ce samedi 29 mars au cimetière de Pantin dans la région parisienne. Arrivé de Kinshasa, Papa Wemba a été étroitement associé à l’organisation des obsèques par la famille de la défunte qui a, par ce geste, consacré les liens qui unissaient la star de la chanson à cette dame gratifiée de centaines de dédicaces dans les chansons comme nulle autre avant. Mère Malou, de son vrai nom Marie-Louise Likuse, est décédée à 60 ans d’une hémorragie cérébrale causée par une chute sur la chaussée cinq jours plus tôt en sortant d’un bureau de tabac. Alertés par des passants témoins de la chute, les secours l’ont amenée à l’hôpital Gaujon de Clichy La Garenne où les médecins l’ont opérée après avoir constatée qu’elle était victime d’une hémorragie.

Une opération qui a été suivie du coma dans lequel la défunte est restée pendant cinq jours jusqu’à son décès.

L’accident, l’hospitalisation et l’opération avaient été connus tardivement de la famille qui avait contacté la police après être restée environ trois jours sans les nouvelles de Mère Malou qui appelait quasi quotidiennement un de ses frères qui vit en région parisienne. Ce sont les recherches lancées par la police, à la demande de ce frère, que la famille et les amis ont localisé Mère Malou qui était dans le coma et qui n’a pas pu alors communiquer avec les siens. Les rumeurs des vœux qu’elle aurait exprimés sur son lit d’hôpital pour ses obsèques sont, en effet, fantaisistes.

De Tabu Ley à Papa Wemba, sous les projecteurs puis portées aux nues

Les premiers contacts de Mère Malou avec la musique datent d’une collaboration avec Tabu Ley en tant que danseuse et avec qui elle s’est produite dans plusieurs pays africains au grand courroux de son père qui en était même venu aux mains avec le patron de l’orchestre Afrisa International. La sainte colère paternelle ne fit rien face à l’éblouissement des projecteurs de la scène qui maintint la jeune Marie-Louise dans l’univers « féérique » de la musique. Mère Malou était vouée à la musique sous une forme ou une autre. Elle vécut, ensuite, de très près la naissance et l’émergence de Zaïko Langa-Langa et fit même de certains voyages du groupe au Congo Brazzaville.

Quelques années plus tard, quand Papa Wemba réussit une carrière solo fulgurante et crée son univers de « religion kitendi » autrement identifiée par la Sape, Mère Malou est au cœur de cette planète à la fois comme égérie du chanteur-sapeur, mais également comme matrone et modèle de toutes les midinettes des deux Congo et de l’Angola qui ne rêvent que d’être dans la lumière comme celle qu’on appelait « Mère première » comme pour la classer à part, hors catégorie. Un monde à part brocardé souvent par le commun des Congolais de la diaspora craignant l’amalgame.

malou_wemba_sharoufa_modogoLe restaurant « Fula ngenge » fermé, comme un ultime épisode

Mère Malou adorait le chic et les griffes chères, et essayait de se donner légalement les moyens de cette coûteuse et dévorante passion. Elle tenait dans le dix-huitième arrondissement de Paris le café Fula Ngenge où pour les sapeurs il fallait être vu et flamber afin de se faire adouber.

C’était une affaire qui forcément marchait jusqu’au jour où un des habitués impliqué dans une bagarre devant le café insulta des agents de police. Le café, déjà dans le collimateur pour ce type de comportements, fut frappé d’une très lourde amende qui la condamna.

Ce coup fatal obligea Mère Malou à quitter, en même temps, son logement qui se situait dans le même immeuble que le café pour s’installer ailleurs. C’était il y a un peu plus d’un an. Elle aura laissé manifestement dans le dix-huitième ses repères et sa rage de vivre.

Une rage de vivre qui lui permit de faire face notamment à une attaque qui lui causa une paralysie faciale partielle en 1998. Gracile, toujours furieusement sapée, elle a continué à arpenter, sereine et presque aérienne, les lieux et scènes qui l’ont vénérée et faite reine comme pour défier le temps que certains disaient inlassablement qu’il lui était compté…

Dernière coquetterie de la regrettée, c’est en printemps, saison symbolisant la jeunesse mais aussi l’élégance et le romantisme des fleurs naissantes, que sera portée sous terre dans son pays d’adoption Mère Malou « Madame ya poto ».

Botowamungu Kalome/AEM/MMC

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