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LOSAKO
14 avril 2008

RDC : l’heure est grave

CPS_HLL18_100308175801_photo00_photo_default_284x384Graves menaces, grands enjeux, grands défis…gros soucis. L’heure est grave. Non seulement que la République démocratique du Congo est à un tournant décisif de son histoire, mais elle se trouve devant une situation qui menace dangereusement sa survie en tant que nation. Les choses sont tellement graves qu’elles en appellent à une réelle prise de conscience de la part de toutes les strates de la société. Du sommet à la base. Du premier au dernier des citoyens congolais.

Quel genre de pays la République démocratique du Congo est-elle devenue aujourd’hui ? Quarante-huit ans après son accession à l’indépendance, à quel niveau de développement se situe-t-elle ? Quelle image offre-t-elle dans un monde qui connaît d’incessantes et profondes mutations et où la compétition devient de plus en plus rude, laissant sur les bords de la route les pays les moins outillés ? Qu’a-t-elle fait de toutes les potentialités et richesses dont la nature l’a abondamment gratifiées ? Comment vivent ses populations ? Quel avenir ses dirigeants lui entrevoient-ils ? Voilà autant de questions qui triturent les méninges de bon nombre de Congolais. Surtout ceux qui brûlent d’envie de voir leur pays sortir rapidement du carcan de l’instabilité et de la pauvreté dans lequel il s’est enfermé.

En tous les cas, pas grand-chose n’a été fait pendant tout ce demi-siècle. Bien au contraire, l’on se trouve devant un pays qui, paradoxalement, marche à reculons vers l’avenir. Un pays auquel n’a été réservé jusqu’ici qu’un bien malheureux sort. Et pourtant, la RDC méritait mieux.

Remise en question

Même si quelques timides avancées ont été enregistrées ci et là, dans l’ensemble, les comptes ne sont pas bons. Avec un bulletin de santé qui ne donne pas à pavoiser, l’état qu’affiche aujourd’hui la météorologie du pays a tout ce qu’il y a de préoccupant. Il l’est d’autant plus qu’il exige de tous les Congolais d’avoir le courage non seulement de regarder la réalité en face, mais de prendre la réelle mesure de l’aggravation de la situation. Ce qui les mettrait, à coup sûr, dans les conditions idéales pour pouvoir s’organiser en conséquence et de s’attaquer avec beaucoup plus d’assurance et succès aux défis majeurs du moment.

Mais, il y a une sorte de distanciation alors qu’il y a péril en la demeure. Devant de telles circonstances, il serait suicidaire de se voiler la face ou de se recroqueviller. En tous les cas, pas de place à la résignation ou au désintéressement comme on le constate malheureusement. L’enjeu est tellement de taille qu’il requiert une mobilisation tous azimuts de la part de tous les Congolais. Sans exception aucune. Du président de la République au dernier des citoyens, toutes catégories socio-professionnelles confondues.

« Il n’y a pas meilleur profil qui puisse être attendu des Congolais lorsqu’on sait que leur pays est au centre de toutes les convoitises et de tous les enjeux, notamment au plan mondial », lâche un expert international sur des questions liées à la géopolitique.

Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest du pays, tous les Congolais, du dedans comme du dehors, doivent se sentir concernés par cette mobilisation et par l’appel à une réelle prise de conscience de leur part. Quoi qu’on dise, quoi qu’on pense, l’heure a sonné pour que l’homme congolais, en commençant par son élite qui a failli sur toute la ligne, puisse réellement se remettre en question de manière à porter un nouvel habit ; en tous les cas différent de celui qu’il a toujours enfilé. Cela est d’autant plus vrai qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort pour un peuple qui doit continuer à faire face à de sérieuses menaces de désintégration en tant que nation et au fléau que représente la pauvreté qui étreint plus de quatre-vingt dix pour cent de la population congolaise.

Menaces de désintégration

Depuis qu’il existe comme Etat indépendant, le Congo-Kinshasa a toujours fait l’objet de convoitises de la part des puissances mondiales. Au centre, les fabuleuses richesses dont regorgent le sol et le sous-sol d’un pays aux dimensions d’un sous-continent. Un pays que la géographie a placé au cœur de l’Afrique. C’est tout cela et bien d’autres choses encore qui font que l’épée de Damoclès reste toujours suspendue sur la tête des Congolais. Et pour l’accaparement de ces richesses, tous les moyens sont bons. En première ligne, la balkanisation de la RDC. « C’est sous ce spectre que la RDC n’a cessé d’évoluer », rappelle-t-on.

Pour preuve, la partie orientale du pays, notamment le Kivu et l’Ituri, s’est transformée, depuis quelques années, en un champ de mise en application du plan de déstabilisation de la RDC. Plan ourdi par les maîtres du monde dans le noir dessein de faire main basse sur les richesses de la RDC et d’y perpétuer leur mainmise. Ils tirent les ficelles, le tout se faisant par le biais des multinationales et de leurs suppôts que l’on retrouve dans certains pays voisins qui n’ont jamais caché leurs visées expansionnistes, bénéficiant pour cela de la complicité de certains Congolais, prêts à vendre leur pays

L’épisode qui se joue dans le Kivu et dans le district de l’Ituri ne constitue que la partie visible de ce complot international, avec au bout du compte le démembrement du pays pour bien l’affaiblir et mieux exploiter ses richesses.

Pour rien au monde, l’on ne pourra se permettre de mettre cette menace sur le compte d’une vieille histoire ou d’une vieille ritournelle. Les risques d’émiettement de la République démocratique du Congo sont toujours là. Dans tous les cas, qui a dit aux Congolais que les maîtres du monde ont renoncé à leur plan de désintégration de leur pays ?

En définitive, les Congolais doivent se constituer en une forteresse imprenable tout comme ils ont le devoir sacré de prendre le destin du pays entre leurs mains. « Plus question que le Congo se gère à partir des capitales occidentales. Plus question que tout ce qui concerne le Congo se décide depuis les officines d’outre Atlantique », tonne un Congolais, révolté par cet état de choses.

Il va de soi que le relèvement d’un tel défi ne peut se faire sans des conquêtes intérieures sur les plans politique, économique et social. Et c’est là que remonte à la surface la responsabilité des institutions nationales, au premier rang le gouvernement. Instaurer un véritable Etat de droit, assurer le respect des droits de l’homme et les libertés fondamentales, créer les conditions qui permettent aux Congolaises et Congolais de mener une vie décente, d’avoir accès à la nourriture, à la santé, à l’éducation, au logement…voilà ce qui est exigé des nos institutions. Tout ceci n’est possible dans notre pays que si les institutions, aussi bien au niveau central que décentralisé, sont vraiment à l’écoute de la population mais aussi capables de répondre à ses besoins et à ses attentes.

Il se fait malheureusement que dans ce registre il y a à boire et à manger. Les institutions nationales sont encore très loin de remplir leur contrat avec la population. Comment en serait-il autrement lorsqu’on sait qu’elles ne sont pas arrimées à la bonne gouvernance, la prédation et la rapine étant leur point fort. Le Potentiel

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