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LOSAKO
7 juin 2008

Kinshasa et Bruxelles évitent la rupture

133467Après la tempête qui a agité les relations belgo-congolaises, ces dernières semaines, Bruxelles et Kinshasa tentent d’adopter une attitude plus conciliante. Les deux capitales multiplient des déclarations en vue de dépassionner le débat avec, en filigrane, la volonté de requalifier les rapports entre la RDC et la Belgique. Signe que, de part et d’autre, l’on a mieux perçu les nobles défis que doivent affronter les deux peuples. Dans leur intérêt réciproque.

Dans une déclaration à la presse, datée du 2 juin 2008, le Premier ministre belge, Yves Leterme, a déploré «la décision des autorités de la République démocratique du Congo de procéder à la fermeture effective, le 3 juin, des Consulats généraux de Lubumbashi et de Bukavu, en dépit des propositions qu’il a transmises au nom du gouvernement à son homologue, le Premier ministre, M. Gizenga. Des propositions qui visent à parvenir à une normalisation des relations et qui demeurent, jusqu’à présent, sans réponse».

Reçu le jeudi 5 juin, à la Commission des relations extérieures de l’Assemblée nationale, le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antipas Mbusa Nyamwisi, a rassuré les députés qu’«il n’y aura pas de rupture (diplomatique) entre les deux pays (mais qu’) on essaie de requalifier les rapports». Il a cependant souligné que la RDC «a droit au respect et ne saurait aliéner sa souveraineté».

Faisant son mea culpa, l’homme au centre de la controverse, Karel De Gucht, ministre belge en charge des Affaires étrangères, a «souhaité ardemment que l’on mette un terme, en Belgique comme au Congo, à un débat stérile sur le ‘ton’ de mon message, sans quoi on sera tenté de croire que cette discussion en cache un autre, plus profond». C’était au cours d’une conférence diplomatique organisée le 2 juin en faveur des diplomates belges en poste à l’étranger.

RETABLIR DES RELATIONS PRIVILEGIEES

A l’instar du Premier ministre, Y. Leterme, qui s’est déclaré «ouvert à toute discussion avec les autorités de la République démocratique du Congo», De Gucht, se conformant «à la position du gouvernement (belge)» a répété qu’il est «partisan d’un dialogue constructif avec nos partenaires congolais».

Se voulant convaincant dans son communiqué de presse, Leterme a rappelé que «le lien entre nos pays et nos populations est d’une telle nature qu’il n’y a pas d’autre voie que de rétablir des relations privilégiées entre deux partenaires». Aussi a-t-il réitéré «la volonté du gouvernement belge à relever, conjointement avec ses partenaires congolais, les défis auxquels font face les Congolais». Credo que reprend Karel De Gucht à son compte : «il est urgent de mettre de côté ces mauvaises querelles pour s’attaquer ensemble aux véritables défis», a-t-il dit.

Pendant ce temps, à Kinshasa, le temps est à l’observation. Mbusa Nyamwisi avait fait part aux députés des contacts qui sont pris à un haut niveau, rappelant que la querelle entre Kinshasa et Bruxelles a été amplifiée, même localement. Mais qu’en sa qualité de responsable des Affaires étrangères, il devait se garder de verser dans la spéculation. Donc, la prudence a prévalu en dépit de la tempête et de l’hystérie politicienne. Etait-ce donc pour «faire respecter sa souveraineté» que Kinshasa a, dans un mouvement d’humeur, décidé de rappeler son ambassadeur auprès du Royaume de Belgique, d’une part, et de fermer son propre consulat à Anvers avant ceux de la Belgique à Bukavu et à Lubumbashi, d’autre part ? Cela est compréhensible.

DE L’EAU DANS LE VIN

Il n’empêche que les propos jugés de «peu recommandables» par les responsables congolais, qu’assume le ministre belge des Affaires étrangères, sont à replacer dans leur contexte. L’auteur lui-même n’en démord pas. Il l’a de nouveau démontré à la conférence diplomatique. «Je voudrais simplement dire que je trouve extrêmement dommage qu’une crise d’une telle ampleur ait pu naître de mes propos alors que personne ne conteste la justesse de mon analyse, ni du côté belge, ni du côté de la Communauté internationale, ni du côté de nos amis congolais. Que la RDC soit confrontée à un énorme défi en matière de bonne gouvernance est une réalité reconnue par tous».

Karel De Gucht se défend : «Un partenariat équilibré, comme le souhaite le Congo, sous-entend que chaque partie assume ses responsabilités. Ma seule motivation est que la population congolaise puisse un jour connaître un niveau de sécurité et de bien-être décent. Cela me tient particulièrement á cœur».

Maintenant que Kinshasa et Bruxelles ont mis de l’eau dans leur vin, et que les cumulus annoncent le beau temps, la diplomatie formelle doit prendre le relais. Il est d’ores et déjà encourageant d’entendre la confession des responsables politiques de deux pays.

D’un côté, le premier ministre belge qui réclame une discussion «susceptible de mener à un dialogue constructif et à la normalisation des relations». De l’autre, le numéro 1 congolais des Affaires étrangères qui affirme qu’il n’y aura «pas de rupture diplomatique avec la Belgique». En avant, donc, pour la normalisation après, bien entendu, des explications et des réajustements. Pour un partenariat adulte. Le Potentiel

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