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LOSAKO
13 juin 2008

La RdCongo, un dépotoir potentiel de l’Occident !

matadiAvec l’affaire de 120 tonnes de riz avarié saisies récemment au port de Matadi, et qui a indigné plus d’un député, lors d’une des séances plénières de l’Assemblée dernière, la RDCongo revient de nouveau au devant de la scène sanitaire, avec cet unième scandale commercial, comme un des pays africains que certains affairistes mal inspirés voudraient constituer en véritable dépotoir de l’Occident. Une plaque tournante où en plus de la contrefaçon, l’on pourrait déverser à profusion tous les produits avariés et de mauvaise qualité, bons pour les décharges publiques ou les incinérateurs des pays industrialisés.

Cette nouvelle affaire de produits alimentaires avariés qui suscite froid au dos, en rappelle malheureusement tant d’autres, et survient dans un environnement morose dominé par des rumeurs persistantes faisant état de la suppression prochaine de l’Office congolais de contrôle. En effet, ces rumeurs trouvent leur fondement, laissent entendre certains agents de cet office, dans le sort réservé depuis 2007 à cette entreprise publique. Son extinction serait programmée, à leurs yeux, depuis l’année dernière, non seulement par certains milieux d’affaires maffieux qui ont leurs tentacules au sein de certaines structures étatiques, mais par des responsables de certains services de l’Etat.

Cette entreprise du Portefeuille chargée du contrôle de qualité, de quantité, de prix et de conformité de toutes les marchandises et les produits importés, exportés et fabriqués en RDC, serait vouée donc à la disparition pour laisser la place à une direction d’un autre service de l’Etat, à qui l’on transférerait toutes ses prérogatives. Certains milieux d’affaires allèguent que les premiers signaux de cette mort lente se sont manifestés depuis l’année dernière, avec la décision ministérielle de réduire sa taxe de 3 % à 1,5 %. Une façon de sevrer cet office de ses principales sources de revenus. 

Aujourd’hui, ce n’est plus l’asphyxie financière qui intéresse les ennemis de l’OCC, mais sa suppression pure et simple. Car, à leurs yeux, l’Office congolais de contrôle gêne. Il gêne certaines affaires louches. On peut se rappeler à l’occasion le bras de fer entre cette structure de contrôle des biens à l’import et à l’export et certains opérateurs économiques de la place, et entre cet office et d’autres services de l’Etat. En son temps, la justice congolaise s’en était mêlée et a tranché pour la destruction et l’incinération de tous les produits avariés détectés par l’OCC. Pour ces affairistes, il faut tout faire pour supprimer cet instrument d’appui du gouvernement dans la réalisation de sa politique du commerce extérieur, qui leur procure des vertiges à chaque saisie des marchandises avariées.

Le consommateur exposé aux risques d’intoxication alimentaire

Devant cette menace qui risque d’être exécutée bientôt, si l’on y prend garde, les analystes de la situation économique congolaise perçoivent déjà plusieurs scénarii catastrophes.

Aucune autre structure de l’Etat aussi outillée comme l’OCC, bien pourvue en ressources humaines et techniques et dotée d’un réseau des partenaires extérieurs, n’existe dans notre pays. Vouloir réduire cette entreprise publique en une direction d’un autre service de l’Etat, c’est méconnaître et sous-estimer à la fois les activités de l’OCC, notamment le contrôle de qualité, de quantité, des prix et de conformité de toutes les marchandises importées ou exportées.

Notre pays qui tarde à rétablir l’autorité de l’Etat dans plusieurs domaines, risque d’offrir des brèches à la maffia pour qui l’approvisionnement de la RDC est encore aujourd’hui sous contrôle, grâce à la vigilance des agents de l’OCC. Si « ce verrou » saute, comme on peut s’en rendre compte, c’est la santé du consommateur congolais qui est hypothéquée. Non seulement pour son alimentation, les denrées alimentaires avariées lui tomberont tous les jours dans son assiette, mais pour sa santé, on le servira avec des produits pharmaceutiques de contrefaçon périmés. On verra notre pays dépourvu de « défense » envahi par des produits alimentaires de qualité douteuse qui passeraient le plus simplement du monde, par nos frontières poreuses et les postes frontalières.

Qu’on s’imagine le seul fait que peut représenter un relâchement de contrôle par les agents de l’OCC aux postes-frontières ! Blé souillé, riz, poulet, viande, poisson et œufs avariés, ainsi que des produits pharmaceutiques de qualité douteuse, ne connaîtront plus de barrières infranchissables. Et ce sont des millions des familles qui risquent soit d’être contaminées, soit d’être victimes d’intoxication alimentaire ou pharmaceutique.

La volonté de respecter des engagements extérieurs

Selon des informations en notre possession, le projet de suppression prochaine de l’OCC procède de la volonté de certains responsables politiques d’honorer leurs engagements vis-à-vis des partenaires extérieurs. Cela ne peut que surprendre outre mesure quand on sait que dans tous les programmes conclus avec les bailleurs de fonds, tout Etat tient d’abord au respect de certaines prérogatives liées à sa souveraineté et à l’intérêt supérieur de la nation.
On ne pouvait donc pas brader ces intérêts pour satisfaire aux diktats des partenaires extérieurs qui souvent ne tiennent pas compte de nos réalités économiques et sociales.

Aujourd’hui que la politique gouvernementale en matière de commerce extérieur risque d’être mise à mal avec la suppression de l’Occ, quelle sera la capacité de l’exécutif à faire face à un flux incontrôlé des denrées alimentaires de mauvaise qualité, surtout que pour son alimentation, la population est en majeure partie ravitaillée par les produits alimentaires importés.

Au regard de ces risques énormes de livrer la santé de la population à toute sortes d’aventures commerciales, il y a lieu que le gouvernement puisse débattre de cette affaire, en sauvegardant les intérêts de nos populations et en protégeant les milliers d’emplois libérés pour des compatriotes. Le Phare

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