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LOSAKO
17 juin 2008

Des escrocs au pouvoir !

francis_kalombogerard_mulumba_gecocoL’affaire « Gecoco », présentée au départ comme le feuilleton de la séquestration d’un député national (Francis Kalombo) et d’un député provincial (Gérard Mulumba), a livré ses secrets hier à la plénière de l’Assemblée Nationale. Le sentiment général est que des compatriotes, réputés élus du peuple, ont tiré par le bas non seulement deux institutions délibérantes, mais aussi l’image de tout un pays. Grâce aux maladresses de Roger Nsingi, émetteur d’un ordre de mission visiblement complaisant pour une enquête à réaliser par un seul individu et aux erreurs stratégiques de Gecoco et Francis Kalombo dans la concession de l’ex-Renapi, la Commission Lumbala a pu percer le mystère de ce qu’elle a qualifiée, au finish, d’une opération de racket.

Toute la République le sait, parce que l’affaire, qui avait failli être étouffée dans un huis clos, a été traitée au grand jour. Mais combien d’opérations truanderie menées au quotidien par des détenteurs des pouvoirs politiques, judiciaires, économiques et autres échappent-elles au commun des Congolais ? Nul n’ignore que notre environnement est dominé par des actes de corruption, de trafic d’influence, d’abus de pouvoir, de violations permanentes des droits humains ayant pour auteurs ou commanditaires des ministres, des sénateurs, des députés nationaux et provinciaux, des mandataires publics, des officiers supérieurs de l’armée et de la police, des responsables des services de renseignements, etc.

Gérard Mulumba, Francis Kalombo et Roger Nsingi ne représentent qu’un échantillon de ceux qui apparaissent aujourd’hui comme des escrocs au pouvoir. On le savait, mais personne n’a jamais pris le courage de les dénoncer, comme c’était le cas hier, ou de les livrer à la justice, comme ça pourrait être le cas dans les jours à venir, si l’Assemblée Nationale maintient l’option de la levée de l’immunité parlementaire de Francis Kalombo. Pour Roger Nsingi et Gecoco, qui ne sont pas munis d’une telle carapace, leur dossier judiciaire devrait s’ouvrir très vite.

A chaque expatrié son parrain…

Les expatriés, surtout ceux évoluant dans le monde des affaires, ont trouvé un palliatif non seulement aux tracasseries administratives mais aussi à leurs magouilles. La pratique des « parrains », en vogue sous le régime Mobutu, continue de faire des émules. Les noms et titres des ministres, généraux, colonels, parlementaires, des gouverneurs de provinces, des présidents des assemblées provinciales, des limiers des services spéciaux, de hauts magistrats, des conseillers à la présidence de la République ou à la Primature sont systématiquement brandis par leurs protégés pour se faire de l’argent sale, échapper aux contrôles administratifs ou fiscaux, aux actions de la justice, marcher sur la loi ou les textes réglementaires.

Le pays baigne dans un climat de trafic d’influence qui règle les relations entre les « petits » et les « grands » citoyens. Incapables de se payer les services d’un général ou colonel de l’armée, de s’offrir le parrainage d’un ministre ou d’un parlementaire, les compatriotes sans titre ni porte-monnaie solide sont à la merci des « puissants ».

La corruption, érigée en sport national, plane sur les marchés publics, les transactions douanières, les taxes administratives, les contrats miniers, les décisions judiciaires, les dossiers des services de sécurité, les mises en place des mandataires publics, de hauts et petits fonctionnaires, etc. Il existe, à Kinshasa comme en provinces, des individus présents dans tous les coups tordus générateurs de gains plantureux, au détriment de la collectivité nationale.

Signal de changement ?

La question que tout le monde se pose est de savoir si, en marge de l’affaire Gecoco, l’Assemblée Nationale va donner à des millions de compatriotes un signal fort dans le sens du retour à l’Etat de droit, du combat contre les antivaleurs que sont la corruption, le trafic d’influence, les abus de pouvoir, etc. Si les députés nationaux, qui ont beaucoup insisté sur leur code d’honneur, acceptent de s’autoflageler, en faisant le ménage dans leurs propres rangs, notamment en donnant la chasse à d’autres héros de l’ombre spécialisés dans le racket, cela calmerait les ardeurs de nombreuses têtes brûlées.
C’est maintenant ou jamais qu’il leur faut montrer à la face du monde que l’Etat congolais devrait cesser de marcher sur la tête. Tous les citoyens, présumés égaux devant la loi, devraient effectivement l’être dans les faits. Les résolutions adoptées hier par Vital Kamerhe et ses ouailles, dans le sens de la fermeté face au défi de la préservation de l’honorabilité des députés, ont réjoui plus d’un Congolais. Il reste à présent à les couler en actes concrets, à travers la sanction effective des troubadours habitués à voguer en marge de la loi. Le Phare

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