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LOSAKO
24 juillet 2008

Remaniements : les accords posent problème... Gizenga partira ? Partira pas ?

kabila_gizengaParti en congé pour 15 jours en Chine, le Premier ministre aurait convenu avec le président de la République du principe de réaménagement de l’équipe gouvernementale, selon des rumeurs concordantes. Mais avec, tout naturellement, le maintien d’Antoine Gizenga à son poste, en référence à l’accord de 2006. Cette information, reçue à la rédaction sous le sceau de la confidentialité, traduit la complexité de tractations devant conduire à imprimer davantage de dynamisme à l’action de l’Exécutif.

Partira ? Partira pas ? Il ne s’agit pas d’une fixation. Ou d’un acharnement, comme d’aucuns le supposeraient. En réalité, l’évocation de l’éventualité du départ de la Primature d’Antoine Gizenga, dans le contexte social et politique actuel, n’est pas de nature à inciter les analystes lucides à l’attentisme.

Le Premier ministre a annoncé son congé de 15 jours, qu’il a décidé de passer en République populaire de Chine. Prenant le relais, la télévision publique l’a montré, mardi 22 juillet, recevant les honneurs à l’aéroport de N’Djili, avant de s’embarquer à bord d’un aéronef de Ethiopian Airlines en direction de Beijing (Pékin), via Addis-Abeba (Ethiopie).

Gizenga qui part en congé de reconstitution - mérité ou non, selon que l’on est sympathisant ou simple observateur - laisse place à des commentaires en sens divers. Et ce, au regard de contre-performances du gouvernement en matière de gestion économique, financière et sécuritaire de la République. Il y a moins d’un mois, la mission conjointe Banque mondiale et Fonds monétaire international a recalé le gouvernement congolais. Elle lui reprochait son manque de maîtrise des paramètres économico-financiers dans le cadre du PEG 2 (Programme économique du gouvernement).

Or, la non conclusion de ce préalable fixé par les institutions de Bretton Woods ferme au pays demandeur la porte d’accès au «point d’achèvement de l’Initiative PPTE (Pays pauvres très endettés)». Point de passage obligé pour bénéficier de l’allègement substantiel d’une partie de l’affreuse dette extérieure.

DEMISSION ? PAS D’ACTUALITE

Que la question du remaniement rebondisse aujourd’hui, avec la perspective de défénestrer Antoine Gizenga, cela n’est pas un mystère. Des sources se sont confiées au Potentiel pour affirmer que le président de la République et le Premier ministre auraient fraîchement convenu de procéder au réaménagement de l’Exécutif. Et que ce mouvement interviendrait bientôt.

Quel sort serait alors réservé à Gizenga, chef du gouvernement selon la Constitution, l’homme qui prend sur lui la responsabilité de «l’immobilisme» dont l’opinion accable justement l’Exécutif ? A cette question, les partisans du Premier ministre réagissent que cette question n’est «pas d’actualité».

Ils allèguent que J. Kabila et A. Gizenga restent liés par les accords signés avant le deuxième tour de la présidentielle. Ce faisant, le chef du PALU doit être assuré du maintien à son poste jusqu’à la fin du mandat du président de la République. En 2011. Quand on leur fait observer que les accords du même type ont scellé l’alliance entre le président Kabila et le ministre d’Etat Nzanga Mobutu, les «Gizengistes» deviennent peu diserts.

Autre question : quelle menace la démission annoncée pourrait-elle faire peser sur les institutions, sachant que la «Majorité parlementaire» de Kabila peut, sans casses, se passer d’un allié minoritaire (ex. le PALU) devenu encombrant, au regard des critiques nationales et internationales sur sa gestion ?

A l’analyse, la démission ou la révocation du Premier ministre ne va pas, certes, renverser les tendances. En tout cas pas à brève échéance. On le sait d’un grand âge, avec ce que cela comporte de désagréments sur les plans physique, psychique, intellectuel. De là à conclure que «l’immobilisme» dont on l’accuse est son fait personnel, les analystes sérieux ne sont pas prêts à franchir le pas.

RESPONSABILITE PARTAGEE

C’est alors que pourrait intervenir la notion de responsabilité partagée. Partagée entre tous les acteurs : présidence de la République, ministres du gouvernement, députés et sénateurs. C’est leur majorité politique qui tient les rênes du pouvoir. C’est elle, collectivement, qui a la vie de la nation entre les mains. S’il apparaît des couacs dans cet attelage, les plus avisés devraient sonner le tocsin, alerter la tribu et sauver le bateau, dans l’intérêt national. L’ont-ils fait ?

Mais s’il n’y a que l’Opposition politique qui agite la carte jaune, et que la Majorité ignore le coup de semonce, alors là, franchement, la responsabilité de la mauvaise gouvernance reviendrait au premier chef à cette Majorité. Et, également, mais dans une moindre mesure, à l’Opposition institutionnelle. Ceci dit, les politiciens de tous bords devraient se garder de tirer sur l’ambulance.

Responsabilités partagées, donc. Telle est la leçon que doit inspirer le cas du Premier ministre. Sans être le porte-malheur de la République, il n’en est pas moins, constitutionnellement parlant, son porte-étendard, en sa qualité de chef de gouvernement. Placé en position de fusible, il est exposé à encaisser tous les coups, quitte à démontrer sa capacité à prévenir ou esquiver les plus meurtriers.

De toutes les manières, les accords d’alliance en vue du deuxième tour de l’élection présidentielle, si souvent évoqués pour faire pression sur le président Kabila, n’ont pas pour objectif de maintenir le pays, après les élections, dans l’insécurité, dans la pauvreté, la prolongation de l’absence de l’autorité de l’Etat sur le territoire national. L’intérêt public ne se confond pas avec les scrupules partisans. Il faut sauver le Congo. Le Potentiel

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