RDC: Les chinois sont prêts à tout... une société chinoise offre des cadeaux aux ancêtres pour l'achat d'une mine
Une société chinoise de travaux publics a sacrifié aux rites coutumiers en offrant des cadeaux à des ancêtres congolais à l'occasion d'une cérémonie d'achat des droits d'exploitation d'une carrière de pierres près de Kinshasa, rapporte vendredi la presse locale.
Vin de palme, noix de cola, sacs de riz, sel et poissons ont été offerts aux ancêtres de la famille royale du groupe Matampa Kimwenza Ngudia Baka, propriétaires coutumiers du sol, a indiqué radio Okapi, parrainée par l'ONU.
La cérémonie s'est déroulée dans le village de Nsabuka, dans la province du Bas-Congo, à environ 15 km de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), en présence du vice-ministre congolais des Travaux publics, Germain Nturumenyerwa, et des représentants du groupe chinois CREC (China Railways Engineering Cooperation).
En retour des offrandes qui se sont déroulées "dans une ambiance de fête" le chef local Fuma Fiba a remis au vice-ministre et aux représentants chinois "les clés des ancêtres", en signe d'acceptation de l'exploitation de leur sol pour le développement du pays.
Fumu Fiba a ensuite exprimé ses souhaits: "Nous attendons d'abord en retour que les différentes routes soient faites. Nous nous attendons à ce qu'il y ait des constructions, des écoles (...). Pour nous, c'est un grand plaisir. Le courant électrique sera automatiquement (dirigé) vers les chantiers. Ça va alimenter notre entité".
Selon le quotidien L'Avenir, les Chinois sacrifient aux rites "dans cette partie du pays où le pouvoir ancestral revêt encore une grande importance. Les mânes des ancêtres restent vivaces à telle enseigne que leur désobéir entraîne des conséquences fâcheuses à toute entreprise". Et d'évoquer le cas de ponts emportés par des crues impromptues, les morts d'ouvriers sur les chantiers, lorsque les rites n'ont pas été observés par les vivants.
La CREC est spécialisée dans les mines et les constructions d'infrastructures. Elle a déjà plusieurs projets de construction de routes à travers la RDC, très dépourvue de moyens de communication terrestre.