Les médecins font plier Kabila et le gouvernement... Muzito obligé de satisfaire les médecins ! Luzito na ba médecins... svp !
Les médecins grévistes ont obtenu gain de cause. Adolphe Muzito, ministre du Budget, a répondu positivement à toutes leurs revendications : application du nouveau barème spécial de médecins ; paie de six mois d’arriérés de primes et de salaires ; majoration des primes réclamées par les médecins. Les dirigeants du Synamed, Dr Mbutuku et Dr Mankoy, se sont engagés à démobiliser la base, hic et nunc.
Au ministère du Budget, on a affirmé que Adolphe Muzito a mis fin à la grève des médecins. La raison est simple. Les revendications présentées par les médecins pour justifier le débrayage ont été toutes vidées de leur contenu. Le ministre du Budget en a fait une priorité. Hier dans son cabinet de travail, Adolphe Muzito a présidé une réunion de crise. Réunion à laquelle ont pris part active le ministre d’Etat près le Président, Nkulu Kilombo, et le ministre de la Santé, Victor Makwenge. Premiers concernés, les médecins des hôpitaux publics étaient conduits par les docteurs Mbutuku et Mankoy, en ordre Secrétaire général du Synamed et Président du Conseil national de l’Ordre des Médecins. La partie gouvernementale a pris l’engagement de tenir ses promesses dans les limites des contraintes budgétaires.
La satisfaction des médecins
Plus aucune raison pour justifier la poursuite de la grève. Au sortir de la réunion, les médecins n’ont pas su cacher leur joie. Visiblement, le protocole conclu ce mercredi 20 août 2008 était largement à leur avantage. Satisfait, le Synamed a entrepris de démobiliser la base. Sans attendre, il faut lever le mot d’ordre de grève. Le ministre de la Santé, qui donnait l’impression d’être dépassé par la radicalisation du mouvement de grève, note des avancées significatives.
Particulièrement, pour ce qui concerne la mécanisation de nouvelles unités et la révision du statut des médecins. Victor Makwenge reconnaissait, en passant, ses limites quant à la résolution de la question de la prime. « Sa concrétisation dépend d’une décision extra budgétaire », disait Makwenge. Fort heureusement que Muzito a sorti sa baguette magique.
La situation sur terrain
Il appartient désormais au Synamed de tenir sa part d’engagements. Car, le compromis trouvé impose aux deux parties (Gouvernement et médecins) des obligations. Ce qui était loin d’être fait hier mercredi. Les médecins des hôpitaux publics de Kinshasa ont même durci leur mouvement. Tous les services (gynécologie, chirurgie, urgence, laboratoire, etc.) n’ont pas fonctionné. Les maternités étaient encore opérationnelles, car les infirmières et accoucheuses disent qu’elles continueront à prester par humanisme.
La grève a gagné les villes en provinces.
A Lubumbashi, les malades sont transférés vers des centres de santé privés. Dans des hôpitaux publics, les malades ne reçoivent que des soins de santé primaires. Le Kasaï Occidental est entré en lice mercredi. Partout au pays c’est la même chanson. Les médecins, comme s’ils n’avaient pas d’âme, sont insensibles aux hurlements et douleurs des patients. Mais qui avait dit que les toubibs faisaient du bénévolat ? Ils exercent un métier et doivent être rémunérés. La faute aux dirigeants qui n’ont pas su anticiper. Le maintien du dialogue aurait permis d’éviter le pire. O.M/La Prospérité