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LOSAKO
5 septembre 2008

Le Kivu interpelle le gouvernement et le Conseil de sécurité / Embrasement imminent à l’Est

Village_Attaque_Gvt_22fevrier2008_1_2....................................................La guerre est imminente à l’Est. Particulièrement au Kivu. Après trois jours de manifestations et de barricades des routes, un calme précaire régnait hier dans les villages du groupement Ntamugenga où se sont affrontés dans la nuit de mercredi à jeudi des soldats des FARDC et des éléments insurgés fidèles au général renégat Laurent Nkunda. Exaspérée, la population locale a exprimé manifestement sa colère. Elle a saisi cette opportunité pour exhorter le gouvernement à faire diligence en vue de ramener la paix et la sécurité à Rutshuru. Mais aussi le Conseil de sécurité à travers la Monuc accusée de complicité avec les insurgés. Entre-temps, le gouvernement demeure dans l’expectative, se contentant d’appeler la communauté internationale à « faire la pression sur les tireurs de ficelles qui arment les bandits ». Attitude narcissique. Alors que les casques bleus craignent un embrasement imminent au Kivu.

Le calme précaire, observé le jeudi 4 septembre 2008 dans les villages et les collines de Karika du groupement de Ntamugenga (Rutchiro , Bushegere , Kahungu, Muhimbira), cachait mal les appréhensions des habitants fuyant, visiblement traumatisés et sans assistance humanitaire, la zone des combats.

Dans la matinée, de jeunes manifestants de Rutshuru et Kiwandja ont levé les barricades qu’ils avaient posés la veille sur la route Goma-Butembo en exigeant des Casques bleus de « contraindre les éléments du CNDP de cesser de troubler la sécurité dans ce territoire ». Selon le colonel Delphin Kahimbi, commandant adjoint de la 8ème région militaire, « un calme s’observe et les FARDC gardent leurs positions à Ntamugenga. Pour le moment aucun bilan n’est encore disponible ».

image_file_1468Mais du côté de la Monuc, c’est l’inquiétude : « Nous protégeons les convois. Nous protégeons les installations de l’ONU. Nous avons essayé de protéger les centres des populations majeurs ; mais nous n’avons tout simplement pas assez d’effectifs pour mettre un soldat derrière chaque arbre, dans chaque camp et sur chaque marché où la population est précisément vulnérable ». Aveu prématuré d’impuissance. Cri de détresse d’une Monuc consciente de l’imminence de la reprise des hostilités au Kivu.

RENFORCER LE MANDAT DE LA MONUC

« Nous voulons que la communauté internationale s’assume. Il faut que cette communauté internationale fasse son travail. Nous avons des contingents ailleurs qui font leur travail, c’est un. Deux : nous demandons qu’ils fassent la pression sur les tireurs des ficelles qui arment les bandits », a déclaré le ministre de la Défense et Anciens combattants, Chikez Diemu, en rapport avec la situation sécuritaire dans les provinces du Kivu.

Mais, le mandat de la Monuc oblige-t-il ses troupes à combattre le CNDP ou, tout au moins, à « neutraliser » des éléments des FARDC régulièrement payés par le Trésor public? A ce propos, des responsables onusiens ont, à diverses occasions, font valoir que leurs soldats ont reçu du Conseil de sécurité la mission de « protéger les populations civiles ».

« Le rôle de la Monuc est défini par le Conseil de sécurité dans les résolutions qui ont établi la Monuc et qui ont été renouvelées. Nous suivons ce mandat qui nous a été confié par le Conseil de sécurité, mais aussi, ce qui nous a été confié par les actes d’engagement de Goma », a rappelé mercredi le représentant du secrétaire général de l’Onu en RDC, Alan Doss, disant qu’il « suit de très près la situation ».

« Je pense que c’est très important de rappeler ce qui était dit et fait par ces actes d’engagement. On nous demande par exemple, qu’on crée des zones tampons, qu’on surveille la situation sur le terrain surtout pour ce qui concerne le placement du processus armé », a-t-il précisé.

En séjour en Chine au mois d’août, le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, a plaidé pour un « mandat robuste de la Monuc avec une attention particulière et permanente de la Communauté internationale pour la paix et la stabilité en Afrique ».

« Aussi bien le mandat robuste sur le plan de la sécurité que le soutien que ce mandat prévoit en ce qui concerne la reconstruction de l’Etat de droit sont plus que nécessaires. Il est important d’oeuvrer à la réalisation de ce nouveau mandat », avait-il déclaré déjà en 2007.

kabgagmain1_1_LA RESPONSABILITE DU GOUVERNEMENT

« Ce qui est en train de se passer à Rutshuru, en face de la Mission des Nations Unies, doit nous interpeller tous. Est-ce une mission d’observation, une mission sous un mandat du chapitre 7 ? », s’est interrogé le ministre de la Défense, Chikez Diemu.

Appelant à « cesser le jeu auquel nous nous livrons, faire de la vie des individus un spectacle », il a qualifié Laurent Nkunda de « criminel » de « mauvais cheval (sur lequel) on mise ». Pour lui, « il s’agit d’un criminel, pour qui toute la nation se dit, nous nous retrouvons à Amani. On lui demande de venir à Amani, il quitte le drapeau, il nomme les gens, et on sait aussi la complaisance de certains membres de la communauté internationale ».

Belles déclarations. Mais que valent-elles au moment où les populations sont exaspérées et se tournent vers le gouvernement et le Conseil de sécurité des Nations Unies dans un élan de colère ?

Puisqu’il en est ainsi, pourquoi le gouvernement congolais n’a-t-il pas encore décidé d’une alternative au Programme Amani né des Accords de paix signés ensemble à Goma avec les groupes armés locaux ?

Des observateurs rappellent que l’Angola, qui avait connu une situation analogue à celle qui prévaut présentement au Kivu, est resté longtemps prisonnier de la communauté internationale qui l’invitait constamment à « dialoguer » et à « négocier » avec le rebelle Savimbi. Faute de respect par l’Unita des accords conclus avec Luanda, les affrontements successifs entre l’armée régulière et les troupes de l’Unita ont jeté des milliers de personnes sur le chemin de l’exil et des camps de déplacés internes. Les élections, organisées avec l’appui de la communauté internationale au début des années 1990, n’avaient pas ramené la paix escomptée.

Las d’attendre, le gouvernement angolais avait alors résolu de recourir à la manière forte, mettant en branle la puissance de feu de son armée. Evidemment, cette alternative connut un succès grâce au concours technologique de la communauté internationale qui avait entretenu, avant de lâcher Jonas Savimbi devenu « encombrant ». Mais séduite surtout par la volonté politique de Luanda de ramener la paix dans le pays.

Le schéma est-il le même en République démocratique du Congo ? La question vaut son pesant d’or, surtout lorsque le ministre de la Défense pense que « la responsabilité du pays nous revient en vertu du mandat populaire que nous avons eu. C’est au terme de ce mandat que toutes les nations du monde agissent ».

Toutefois, son interrogation, « Et à nous, pourquoi on doit refuser ? », doit l’amener à informer objectivement la population congolaise sur ces « non dits » qui empêchent le gouvernement à assumer ses responsabilités en vertu du mandat populaire.

laurent32_268x222UN MESSAGE CLAIR

En attendant, le message de colère des populations de Rutshuru, partant celui de toutes les communautés du Kivu, est clair. Il s’adresse au gouvernement pour qu’il assume justement ses « responsabilités en vertu du mandat populaire » afin que la paix revienne au Kivu. Il s’agit avant tout du devoir constitutionnel du gouvernement de Kinshasa qui n’appelle aucun comportement narcissique.

Ensuite, à la Communauté internationale, à travers la Monuc. Victime de cette guerre, la population ne se soulève pas contre la Monuc pour des faits irréels. Non. Elle suit, souffre dans sa chair et dans son esprit, toutes ces turpitudes, frisant la duplicité et la complicité, qui font tirer en longueur cette guerre du Kivu. La Monuc est venue en République démocratique du Congo pour réussir une mission de paix. Il ne s’agit pas d’une mission semblable à celle envoyée au Sahara Occidental pour l’auto-détermination d’un peuple. Que tout soit dit clairement dans le but d’éviter de se réfugier derrière des subterfuges en brandissant le mandat de la Monuc en RDC. Une réponse adéquate aux exaspérations des populations du Kivu renforcerait la crédibilité des missions de paix du Conseil de sécurité à travers le monde.

D’autre part, la prise réelle de conscience du gouvernement de Kinshasa pour accompagner la volonté des populations du Kivu, partant celles de toutes les populations de la République démocratique du Congo, qui aspirent à une paix effective, mettrait un point d’honneur au sens de hautes responsabilités politiques des institutions nationales. O.M/Le Potentiel

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