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LOSAKO
24 septembre 2008

La classe politique discréditée!

29340325_pTous les étudiants en journalisme connaissent la citation : « le plaisir s’accroît quand les faits…se reculent ». Quand « les faits se…reculent », le journaliste a naturellement l’occasion d’approfondir et de recouper l’information, de croiser les sources, d’élargir le champs de ses investigations, d’affiner son analyse. Dans ce cas, out le plaisir est naturellement pour lui.

Mais quand ce journaliste est congolais, le plaisir a tendance à se transformer en nausée lorsque les faits se reculent pour révéler l’horreur digne de Sodome et Gomorrhe, ces antichambres de l’enfer dont les mœurs ont élu domicile au cœur même des institutions de la République. Jamais, auparavant, ce pays n’avait en effet atteint un tel seuil d’effondrement moral. On était certes habitué aux pillages des ressources minières et forestières. On avait fini par trouver dans les détournements des fonds publics un moyen de s’enrichir vite et bien.

Désormais, il faudra se faire à l’idée que la gestion des plus hautes institutions de la République n’est nullement incompatible avec la réputation non seulement de détourneurs de deniers publics, de pilleurs du patrimoine commun mais aussi et surtout de violeurs. Paradoxe La presse kinoise qui n’a pourtant rien à voir avec la presse people qui fleurit sous d’autres cieux nous a abreuvés, ces derniers temps, de détails pour le moins croustillants sur les exploits, en matière de conquêtes féminines sinon d’exploits sexuels, de certains de nos top models politiques.

Des top models qui ont pris l’habitude de s’agiter à qui mieux mieux, sans se gêner, au sein des institutions, qui vivent de l’argent des contribuables congolais, s’octroient des avantages indécents et, en fin des comptes, se moquent de tous ces électeurs qui avaient eu la naïveté de les propulser au pouvoir sans avoir pris la précaution de s’interroger sur leur profil moral. Voilà résumé le terrible paradoxe vers lequel nous a conduits le processus électoral tant vanté.

Moins de deux ans ont été nécessaires pour que l’on découvre effectivement qui est qui dans les allées du régime congolais, qui y fait quoi et avec quel résultat. Ainsi, au lieu des dirigeants compétents, expérimentés, aux qualités spirituelles et morales incontestables, bref au lieu de ces modèles auxquels chaque peuple aspire dans ses rêves de puissance, de prospérité et de grandeur, ce processus n’aura réussi qu’à nous proposer des avortons du diable, de dangereux jouisseurs qui ne se gênent pas de donner au pauvre peuple congolais le spectacle indécent de leurs sous-culottes ; de passer leur temps à discuter non pas de l’avenir du pays mais du nombre de fois où ils se sont mutuellement cocufiés, ou par personnes interposées ; de petites amies, copines et coquines qu’ils se sont piquées ; enfin de leur puissance non seulement en termes d’acquisitions matérielles, de cylindrées de leurs véhicules tout terrain ou du volume de leurs espèces sonnantes et trébuchantes, mais aussi incroyable que cela puisse paraître, du nombre et de la beauté de leurs conquêtes féminines.

Alors qu’aucun exemple, dans l’histoire des peuples et des nations, n’autorise de croire, bien au contraire, qu’un développement soit possible sur la base de mœurs aussi dissolues, sur l’absence de modèles ou, plutôt, sur la valorisation de l’anti-modèle, les Congolais semblent, comme tous ceux que Jupiter dans sa puissance entend perdre, se complaire dans leur aveuglement.

Conséquence : ce spectacle indécent offert au peuple congolais médusé, à nos enfants et petits enfants, sans doute pour les punir d’avoir si mal choisi leurs représentants dans les institutions. Absence de critères La faute, avaient stigmatisé en son temps nombre d’analystes, à ces lois trop laxistes, complaisantes ou taillées sur mesure pour le confort de quelques personnes. Des lois qui avaient refusé de mettre l’accent sur les critères et donc sur la qualité dans le choix des dirigeants. On n’avait pas, par exemple, besoin de savoir lireFifi_20et_20Emerance ou écrire son nom pour faire acte de candidature.

Il suffisait, à la limite, de faire parler les arguments sonnants et trébuchants pour réussir à contourner l’obstacle. On pouvait se procurer, même lorsqu’on a déjà été condamné, une attestation de bonnes vie et mœurs de complaisance sans que cela suscite la moindre émotion. On connaît le résultat : la RDC ne détient pas seulement le triste privilège d’être le seul pays au monde où dirigeants d’entreprises, officiers de l’armée et de la police, députés, sénateurs et ministres sont chantés au même titre et même ensemble avec les plus mauvais garçons de rue.

Mais aussi celui de ce pays où des dirigeants peuvent, allégrement, ou par médias interposés, se lancer joyeusement à la tête des affaires de moralité, sans que cela soulève le moins du monde la question des principes moraux sur lesquels se construit l’avenir. Pour le moins donc, on peut se demander de quelle crédibilité peuvent encore jouir nos dirigeants et nos institutions, avec une moralité aussi douteuse, dans les chancelleries. On peut se demander quelle image cette République des violeurs et des détourneurs projette au sein de la Communauté internationale.

Quel avenir ?

Sans doute que le vin tiré, il faudra bien le boire jusqu’à la lie, au risque d’empoisonner tout le corps social. Il restera cependant, pour chacun des Congolais, à répondre à la terrible question de savoir à quoi il a servi d’élire de tels représentants, et surtout ce que nous allons en faire pour espérer bâtir, demain, un avenir de grandeur maintenant qu’ils ont tourné en dérision nos votes et trahi nos espérances les plus folles. Il va évidemment de soi que poser une telle question c’est soulever en même temps celle de savoir qui peut disposer, à ce stade de pourrissement, des ressources morales nécessaires pour dire à haute et intelligible voix « stop » et proposer, avec des chances d’être écouté et suivi, la voie de l’indispensable sursaut moral et spirituel.

D’ici là, il va falloir que ceux qui ont conduit et soutenu le processus électoral congolais se rendent enfin à l’évidence et acceptent avec humilité le fait aujourd’hui indiscutable que leur modèle a lamentablement échoué, condamnant une fois de plus le peuple congolais à végéter et à demeurer la risée de toute l’humanité. Il importe aussi que les Congolais soient à l’avenir plus exigeants avec eux-mêmes, en renonçant au vote tribal, à coups d’argent, de tee shirts ou de wax qui font le lit de la corruption et constituent un appel d’air pour tous les criminels en quête de parapluie politique dans l’espoir de faire oublier leurs crimes.

L’histoire des nations nous apprend que ce sont les peuples qui ont investi dans les valeurs spirituelles et morales les plus élevées qui ont le plus fait progresser les civilisations. C’est encore eux qui ont accueilli les plus grandes lumières et les plus grands sages qui ont inspiré la marche de l’humanité. Il n’est pas excessif, à ce stade, de chercher à savoir où se situent le Congo et les Congolais dans cette marche globale de l’humanité. O.M/Le Phare

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