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LOSAKO
22 octobre 2008

Sans ciment, pas de Cinq chantiers

145969Un sac de ciment à 37 dollars à Kinshasa, au lieu de 10,5 Usd, voici deux semaines ! Inimaginable mais, pourtant, c’est la dure réalité qui risque d’affecter longtemps les chantiers de l’immobilier et des infrastructures à l’Ouest de la RDC. Le point de départ de ce désagrément est, officiellement, l’accident survenu à la Cimenterie de Lukala à la suite de récentes grosses pluies. A moins de recourir aux importations, les pénuries actuelles auront un impact négatif sérieux sur le calendrier de réalisation des Cinq chantiers.

Pas de ciment, pas de Cinq chantiers. La menace est à prendre au sérieux, au vu de l’ampleur des dégâts causés par la récente tornade sur les installations de la Cimenterie de Lukala (Cilu), dans la province du Bas-Congo. La plénière de l’Assemblée nationale en a pris conscience hier mardi.

Le député Bamanisa – président honoraire de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) à Kisangani - a introduit une motion incidentielle en rapport avec la situation de la cimenterie sinistrée. Déjà à l’époque de sa splendeur, celle-ci ne produisait qu’à peine 450.000 tonnes, une production jugée insuffisante par rapport aux besoins.

Au lendemain de l’accident, a dit le député, la Cilu n’est plus en mesure de répondre aux pressantes demandes du marché. Un marché du ciment caractérisé par «des recommandations» émises par différentes autorités politiques, de l’armée et de la police au profit de leurs hommes de main.

A cause de ces perturbations, un sac de ciment revient à 37 dollars US à l’heure qu’il est, alors qu’il coûtait, il y a quelques mois, 10,5 $. Conséquence prévisible, selon l’Honorable Bamanisa, il y a risque de différer la concrétisation des Cinq chantiers de la République.

C’est pourquoi, par souci d’anticipation, soutient le député de la Province Orientale, « nous sollicitons de la plénière d’initier une question orale, avec débat, au ministre de l’Industrie et de l’Economie nationale. Notre démarche vise à ce qu’il prenne des mesures efficaces pour parer à la situation. Notamment en examinant la possibilité d’importer le ciment d’ailleurs, d’une part, et de venir en aide aux autres cimenteries du pays, d’autre part».

PAS DE TERGIVERSATIONS

Le président de l’Assemblée nationale, qui avait soumis la motion au débat, a suggéré que la Commission économique et financière (Ecofin) puisse étudier la question sous toutes les coutures avant de la soumettre au prochain gouvernement (qui prendra bientôt ses fonctions). Et ce, dans le but de protéger le secteur et de stabiliser les prix du ciment.

Les retombées de l’arrêt des usines de la Cilu affecteront également les pays limitrophes : la République du Congo et la République Centrafricaine. Tous les deux avaient, l’année dernière, sollicité et obtenu du gouvernement de Kinshasa, après d’âpres négociations, l’importation en urgence d’un certain quota de ciment produit au Bas-Congo, en raison des urgences qui étaient les leurs pour des travaux de reconstruction nationale.

Kinshasa avait accédé aux pressantes requêtes de ses deux voisins malgré le fait que les besoins nationaux, en RDC, n’étaient même pas satisfaits. A titre de rappel : la production de deux usines situées à proximité de Kinshasa – Cilu et Cinat - n’équivaut pas à la moitie de la demande.

Les dés sont à présent pipés. Le gouvernement ne peut pas tergiverser. Ce qu’il convient de faire, dans l’immédiat, c’est d’autoriser les importations. Du reste, sous M’Zee L.D. Kabila, face aux mêmes pénuries chroniques, la RDC a dû importer du ciment gris de l’Egypte. A de bien meilleures conditions.

Donc, pour pousser sur les ‘Cinq chantiers’, sans trop différer le calendrier d’exécution des travaux, au risque de démobiliser les citoyens, la voie des importations demeure l’idéal.

Toutefois, il serait nocif de laisser les partenaires chinois exporter du ciment de la Chine. Ce serait ouvrir la porte au gonflement de leur créance et, en même temps, hypothéquer sur près d’un demi siècle leur mainmise sur les ressources congolaises à eux attribuées dans le cadre du contrat «infrastructures contre ressources minières».

Alors, il faut bouger. Pour que les « 5 Chantiers » ne soient pas un slogan creux. Le Potentiel

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