Le 1er convoi humanitaire lundi en RDCongo

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Un convoi d'aide humanitaire de l'ONU et d'ONG doit se rendre lundi à Rutshuru, localité de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) tenue par les rebelles, pour distribuer la première aide depuis une semaine, a annoncé dimanche une agence onusienne à Goma (est).

"Un convoi part lundi de Goma avec les agences humanitaires de l'ONU ainsi que des ONG pour rétablir les premières activités d'assistance d'urgence dans la zone", a déclaré à la presse Gloria Fernandez, chef de mission du Bureau de coordination de l'aide humanitaire des Nations unies (Ocha) pour la RDC.

"On a entamé une série de discussions avec les autorités du CNDP (Conseil national pour la défense du peuple, rébellion), les FARDC (Forces armées de RDC), et la Monuc (Mission des Nations unies en RDC) pour ouvrir un couloir qui va nous permettre le rétablissement de certaines activités humanitaires à partir de demain", a-t-elle ajouté à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.

"La Monuc nous informe que les conditions sur l'axe Goma-Rutshuru (distantes de 75 km) sont relativement stables", a-t-elle encore dit, précisant que l'armée congolaise et les rebelles avaient donné des garanties pour la sécurité de ce convoi sous escorte de la Monuc.

Par ailleurs, la représentante d'Ocha n'a pas été en mesure de chiffrer précisément le nombre actuel de déplacés dans l'ensemble de la province du Nord-Kivu, compte tenu notamment des déplacement permanents de population et des difficultés d'accès.

"Nous n'avons pas de chiffres précis. Nous n'avons que des estimations. Dans l'ensemble, je peux dire que depuis fin août, environ 250.000 personnes, anciens déplacés ou nouveaux déplacés, ont été directement touchées par le conflit, notamment dans le Rutshuru", a-t-elle précisé.

La région de Rutshuru a été durement touchée par les combats qui ont opposé ces dernières semaines les rebelles de Laurent Nkunda à l'armée régulière congolaise.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes, qui étaient réfugiées dans des camps de déplacés à Rutshuru, ont fui alors que les affrontements s'intensifiaient. Elles sont actuellement dispersées dans les forêts et les villages alentour.

Interrogée pour savoir si les rebelles avaient obligé ces personnes à partir, Mme Fernandez a répondu: "Comme nous n'étions pas dans cette zone quand les gens sont partis, je ne peux pas vous confirmer que ces déplacements ont été contraints. La plupart de ces gens ont quitté ces camps terrorisés et paniqués, parce qu'ils entendaient que des troupes progressaient dans la zone. Ca, je vous le confirme".

Vendredi, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait affirmé que plusieurs camps de déplacés proches de Rutshuru avaient été vidés de force par les rebelles et environ 50.000 personnes jetées sur les routes.

"Les combats des dernières semaines ont pratiquement limité à zéro l'accès des humanitaires dans certaines zones (du Nord-Kivu). Plusieurs ONG ont été obligées de quitter leur lieu de travail et de pratiquement suspendre les opérations humanitaires", a expliqué Mme Fernandez.

Les combats, qui ont repris le 28 août en violation d'un cessez-le-feu conclu en janvier, sont une nouvelle poussée de violence dans l'est de l'ex-Zaïre, qui n'a connu que peu de répit depuis le milieu des années 1990.

Mercredi soir, au terme d'une offensive éclair qui l'a mené jusqu'aux portes de Goma, le CNDP du chef rebelle congolais Laurent Nkunda a proclamé un "cessez-le-feu unilatéral", qui a été globalement bien respecté depuis.